Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Les succès des Canucks, un mirage?

Brock Boeser célèbre un but avec ses coéquipiers. Brock Boeser célèbre un but avec ses coéquipiers. - Getty
Publié
Mise à jour

Suivez le match entre le Canadien et les Canucks dès 19 h ce soir sur RDS et le RDS.ca.

COLLABORATION SPÉCIALE

Les Canucks de Vancouver connaissent un début de saison sur les chapeaux de roues. 

Ils mènent la LNH avec 61 buts et un différentiel de plus-30. Tous leurs gros noms obtiennent un volume presque absurde de points. Elias Pettersson et J.T. Miller en amassent à un rythme qui pourrait leur permettre de conclure la saison avec plus de 120 points, tout comme Quinn Hughes, qui n'est déjà qu'à trois buts d'égaler son sommet en carrière. 

Brock Boeser a retrouvé le lancer qui a fait de lui un choix de premier tour et a 11 buts en 14 matchs, ce qui équivaut à 64 buts en 82 matchs, tandis que Fillip Hronek, Andrei Kuzmenko et Ilya Mikheyev tournent autour d'un point par match. Devant le filet, Thatcher Demko est un favori hâtif pour le Vézina, avec un taux d'arrêt de ,935.

Les succès du club viennent avec tout autant de question. Après tout, ils ont raté les séries l'an dernier, congédiant notamment leur entraineur-chef Bruce Boudreau à la mi-saison. Les prédictions semblaient les voir batailler pour les dernières places en séries plutôt que de lutter pour le premier rang de la division Pacifique. 

Ils ont eu la chance d'affronter les Oilers d'Edmonton et de profiter des déboires de Jack Campbell et Stuart Skinner à trois reprises, gagnant par un pointage combiné de 18-6 sur seulement 84 tirs. Ils ont aussi affronté les Sharks de San Jose, contre qui ils ont marqué 10 buts sur 33 tirs. 

Ils sont extrêmement efficaces en attaque. Un peu trop efficace, même.

Une proportion de 15,3 % de leurs tirs cadrés trouvent le fond du filet cette saison. C'est non seulement de loin la meilleure marque de la LNH, mais c'est quelque chose que l'on n'a pas vu depuis que Wayne Gretzky jouait encore au nord de la frontière. Ses Oilers de 1987-1988, sa dernière saison en Alberta, sont le dernier club à avoir maintenu ce taux d'efficacité sur une saison entière. 

Marquer à un rythme digne des Oilers de Wayne Gretzky est impossible dans le hockey d'aujourd'hui. Affronter Jack Campbell et Stuart Skinner chaque soir n'est pas une option non plus. Une régression est tout simplement inévitable pour Vancouver, mais régression ne veut pas nécessairement dire qu'ils vont se transformer en citrouille au coup de minuit et devenir les Sharks de San Jose non plus.

Cette saison, les Canucks se retrouvent au 23e rang pour les buts attendus, une des meilleures statistiques pour prédire les succès futurs. On est loin de l'élite, mais leur succès vient un peu jouer contre eux à ce chapitre. Les buts attendus sont une statistique qui est surtout basée sur le volume. Chaque tir reçoit une valeur individuelle (si un tir a 10 % de chance d'être un but, il vaut 0,1 but attendu) et la compilation de tous les tirs donne une bonne idée de la performance offensive d'un club. Les Canucks prennent une avance importante si rapidement cette saison qu'ils n'ont simplement pas le temps ou le besoin de générer beaucoup de buts attendus.

Vancouver passe en moyenne 35:36 par match avec une avance, le seul club qui passe le plateau des 30 minutes. Ils mènent aussi la ligue pour le temps passé avec une avance d'au moins trois buts. Avec des écarts si imposants, générer de l'attaque n'est simplement pas aussi important. L'objectif est de terminer le match sans risques et en évitant les blessures, et non d'aller chercher un 11e but et ça se voit dans leurs chiffres.

À 5 contre 5, les Canucks décochent 24,8 tirs cadrés par 60 minutes lorsqu'ils ont un avantage d'un but ou plus. À titre de comparaison, les Sharks obtiennent 24,2 tirs cadrés par 60 minutes cette saison, peu importe le score, de loin la pire marque dans la LNH. Donc, quand les Canucks mènent, ils sont nettement moins agressifs, ce qui vient faire du mal à leurs statistiques avancées.

Les buts ne viendront tout simplement pas à ce rythme pour bien longtemps encore, c'est pratiquement impossible. Et c'est là que l'on va voir si les Canucks ont ce qu'il faut pour vraiment mériter leur place parmi l'élite. Comment répondrons les Pettersson, Hughes, Miller, et autres quand ils feront face à un déficit de 2-1 tard en troisième et à un gardien qui a repoussé 39 de leurs 40 tirs? Est-ce que leurs vedettes sauront se lever quand ça compte, ou les frustrations de l'an dernier reviendront-elles?