Gino Odjick est décédé

L'ancien homme fort de la LNH Gino Odjick est décédé. Il était âgé de 52 ans.

Odjick a été victime d'une crise cardiaque vers 13 heures à Vancouver. « Nos cœurs sont brisés. Mon frère Gino Odjick nous a quittés pour le monde des esprits », a écrit sa soeur Dina Odjick, sur les médias sociaux.

Odjick était dans une clinique pour recevoir des soins quand il a été victime de cette attaque.  Son ami de longue date Peter Leech était avec lui à la fin, a rapporté le quotidien Vancouver Province.

Leech, avait emmené Odjick dans une clinique médicale dimanche pour faire remplacer des bandages sur ses jambes et il n'y avait aucun signe de détresse cardiaque jusqu'à la dernière minute.

« J'étais là pour tout », a-t-il déclaré au Vancouver Province.

« Il a eu une crise cardiaque, il n'a pas pu s'en remettre. Nous savions que ce jour allait arriver, nous ne savions pas quand. Nous espérions beaucoup plus tard. »

Leech a déclaré qu'Odjick s'était effondré quelques instants après avoir été appelé pour son rendez-vous. Les infirmières de la clinique se sont immédiatement précipitées pour le soigner et ont été rejointes par des pompiers et des ambulanciers en peu de temps.

« Il s'est effondré dans la clinique, Dieu merci, les infirmières étaient là. Ils ont travaillé sur lui pendant 45 minutes », a déclaré Leech.  « C'était difficile à regarder. »

L'ancien joueur originaire de Maniwaki a été atteint de l'amylose cardiaque AL, une maladie rare. Il avait même été condamné par les médecins à Vancouver quand il a reçu son diagnostic en 2014. Il avait par la suite participé à un traitement expérimental qui avait prolongé sa vie.

« Ils m'ont dit qu'il me restait quelques semaines, tout au plus quelques mois à vivre. Ils m'ont dit de préparer mon départ, de retourner à la maison – à Maniwaki, dans l'Outaouais – pour être près des miens parce qu'il n'y avait rien à faire », avait-il confié à notre confrère François Gagnon en octobre 2019.

Il a eu deux autres épisodes de maladie, le plus récent l'année dernière, ce qui l'a obligé à suivre des traitements de chimiothérapie. Cela l'a amené à prendre du poids en raison de la rétention d'eau. Il a développé une infection à la jambe, qui a nécessité des bandages dans le cadre de son traitement.

Odjick avait été un choix de cinquième ronde des Canucks en 1990.

Outre les Canucks, il a joué pour les Canadiens de Montréal, les Islanders de New York et les Flyers de Philadelphie.

Odjick a aussi beaucoup redonné à la communauté, notamment à Vancouver.

« Gino est devenu l'un des joueurs préférés du public dès son arrivée dans l'organisation. Il donnait toute son énergie lors de chaque présence sur la patinoire, mais aussi à l'extérieur de celle-ci », a souligné le président des Canucks, Francesco Aquilini, dans un communiqué.

« Il a inspiré de nombreuses personnes et était le parfait exemple de ce que doit être un joueur des Canucks. Sur une note plus personnelle, Gino était un ami à qui je pouvais me confier, quelqu'un sur qui je pouvais compter si j'avais besoin d'aide ou de conseils. Il nous manquera profondément. »

En 605 parties dans la LNH, il a été l'auteur de 64 buts et 73 passes, mais il surtout écopé de 2 567 minutes de pénalité.

L'entraîneur adjoint du Tricolore et ancien coéquipier, Stéphane Robidas a offert ses condoléances à la famille après la victoire des Canadiens 2-1 sur les Rangers, dimanche. « Gino était un bon vivant et un excellent coéquipier. Il était toujours là pour les gars. Je ne l'ai pas connu longtemps, mais je n'ai que de bons souvenirs. »

Odjick a passé les huit premières saisons de sa carrière avec les Canucks avant d'être échangé aux Islanders de New York contre Jason Strudwick en mars 1998.

En 1994, il a été un élément clé de l'édition des Canucks qui s'est rendue en finale de la Coupe Stanley. Il a pris part à 10 matchs lors des séries éliminatoires, où les Canucks se sont inclinés en sept matchs lors d'une série finale robuste contre les Rangers de New York. 

« Gino est un gars qui a tout mérité ce qu'il a eu dans sa vie, a déclaré Martin St-Louis. Je suis un gars de Laval et il jouait pour le Titan. C'est un gars qui a pris soin de toutes ses équipes. »

Il détient un record de l'équipe des Canucks, ses 2 127 minutes de pénalité étant les plus élevées de l'histoire de la franchise.

Odjick était un être unique au grand coeur que tout le monde aimait.  L'adjoint à St-Louis a des images précises en tête quand il pense au défunt. « Je le vois seulement sans dent dans la bouche, a déclaré en souriant Robidas. Il lui manquait deux palettes. Je me souviens aussi qu'on le voyait sur une bicyclette en lisant son journal en même temps. »

Robidas estime qu'Odjick était aussi un bon joueur.  « On le voyait tous comme un bagarreur, mais il était impressionnant comme joueur de hockey. Dans les entraînements, on voyait  comment il était un bon joueur, qui n'a jamais eu le crédit. Il avait de bonnes mains et un bon lancer du revers. »

Les parents d'Odjick, Joe et Marie-Antoinette, sont décédés avant lui. Il laisse dans le deuil huit enfants et cinq sœurs.