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RÉSULTATS

Oilers : des paroles aux actes

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EDMONTON - Lorsque Stuart Skinner a lancé, après ses trois défaites consécutives aux mains des Panthers, que si une équipe était en mesure de combler un tel recul pour ensuite soulever la coupe Stanley c'était bien les Oilers, personne ne l'a vraiment pris au sérieux.

Eh oui! Je faisais partie du groupe.

Les Panthers, à commencer par leur gardien Sergeï Bobrovsky, semblaient tellement forts, tellement plus forts, tellement trop forts, que les propos de Skinner s'inscrivaient bien plus dans la catégorie de paroles en l'air que dans celle d'une réelle profession de foi à l'endroit de son équipe et de ses coéquipiers.

Mais voilà que Skinner et ses Oilers sont en voie de passer des paroles aux actes. Après avoir signé une victoire de 5-1 samedi, une troisième de suite au fil desquelles Edmonton a éclipsé la Floride 18-5, les Oilers sont même en voie de réécrire l'Histoire de la LNH. 

Avec une victoire, lundi, en Floride, ils pourraient imiter les Maple Leafs de Toronto qui, en 1942, ont comblé un recul de 0-3 pour finalement ravir la coupe Stanley aux mains des Red Wings de Detroit. Aucune autre équipe ne les a imités depuis en finale de la coupe Stanley.

« Cette affirmation était toute simple et normale à mes yeux, car elle reflétait le niveau de confiance que nous affichons entre nous, a indiqué Stuart Skinner après la victoire de vendredi avant d'ajouter : mais il nous reste encore beaucoup à faire. »

De maillon faible au Conn Smythe

Identifié comme un maillon faible des Oilers, Skinner est non seulement en voie de se moquer de cette réputation, mais il est en voie de totalement surpasser son vis-à-vis Sergeï Bobrovksy.

Fort des 20 arrêts effectués vendredi, Skinner a permis aux Oilers de survivre à un troisième match sans lendemain de suite face aux Panthers; à un cinquième depuis le début des séries.

Bien qu'il ait connu des ratés en première ronde face aux Kings de Los Angeles et surtout en deuxième ronde alors qu'il a été gardé au banc pendant deux matchs afin de lui permettre de retrouver sa concentration et sa confiance, Skinner affiche des statistiques impressionnantes dans les matchs qui comptent le plus.

Il vient de signer une dixième victoire consécutive dans le cadre de 4e, 5e, 6e et 7e matchs depuis le début des séries. Au fil de ces dix gains, il a maintenu une moyenne de 1,40 but alloué par match et une efficacité de 94,3 %.

Rien de moins!

Des statistiques qui devraient lui valoir des votes dans la course au trophée Conn Smythe. Une course dont Connor McDavid est toujours le favori surtout maintenant que la série est rendue à la limite des sept matchs.

Draisaitl : quelle histoire!

Parlant de McDavid, il a été blanchi de la feuille de pointage vendredi.

Ce qui a permis à plusieurs de ses coéquipiers de se mettre en évidence. À commencer par Leon Draisaitl. Insatisfait de la qualité de son jeu et surtout de son manque à gagner en matière de contribution offensive, Draisaitl a amorcé le match en lion.

« Ouf! » que l'entraîneur-chef Kris Knoblauch a échappé avec admiration lorsqu'on lui a demandé de commenter son début de match

Dès ses premières présences sur la patinoire, Draisaitl a déstabilisé Sergeï Bobrovsky avec un puissant tir de l'enclave qui aurait facilement pu lui permettre de marquer. Quelques minutes plus tard, il a haché finement la défensive des Panthers – les as défensifs Sacha Barkov, Aaron Ekblad et Gustav Forsling étaient sur la patinoire – avant d'offrir une passe savante à Warren Foegele qui a lancé les Oilers en avant 1-0.

Le ton était donné. Et les Oilers l'ont maintenu jusqu'à la toute fin de la rencontre.

« Quelle histoire que cette remontée que nous sommes en train d'effectuer! Mais on joue d'abord et avant tout pour gagner. Il nous reste donc un match à gagner pour atteindre notre objectif et il sera certainement le plus difficile à aller chercher. Cela dit je suis vraiment très fier de ce que nous avons accompli jusqu'ici. Mais on s'est donné une chance d'aller disputer ce septième match », que Leon Draisaitl a reconnu.

Une histoire sensationnelle qui permet aux journalistes de vivre ces moments qui pourraient passer à l'histoire, de les apprécier, de les savourer, malgré les aléas des voyages loin d'être évidents entre le nord de l'Alberta et le sud de la Floride.

« Pas question de vous prendre en pitié », que l'Allemand a lancé en riant lorsqu'un collègue d'Edmonton lui a fait remarquer que le poids des voyages commençait à être lourd à porter.

Parlant de poids, la passe récoltée par Draisaitl lui en a enlevé un peu de sur les épaules.

« Je suis un joueur offensif. J'ai d'autres aptitudes pour aider mon équipe, mais comme tous les joueurs offensifs j'ai besoin de résultats pour mousser ma confiance. Parfois, c'est important d'orchestrer des jeux et d'être récompensé. »

Hyman : 70 buts

Outre Draisaitl, Zach Hyman a lui aussi contribué à la victoire de son équipe. Il a donné une avance de 3-0 aux Oilers en fin de période médiane en déjouant Bobrovsky au terme d'une longue échappée.

C'était son deuxième but lors des deux derniers matchs; son 16e depuis le début des séries ce qui porte son total à 70 en tenant compte des 54 marqués en saison régulière.

« C'est une statistique impressionnante. Zach est tout un joueur de hockey. C'est un petit taureau. Il est tellement puissant qu'en deux coups de patin il est capable de décoller comme personne d'autre ne peut y arriver. Il sait où aller et quoi faire avec la rondelle pour maximiser ses occasions », a indiqué Draisaitl.

« Il est dans une classe à part en fait de marqueur, car il a les mains et les aptitudes pour marquer sur des échappées comme il l'a fait ce soir, mais il a aussi le courage nécessaire pour aller se camper devant le filet et tenter de faire dévier des rondelles qui arrivent à 95 milles à l'heure ou profiter des retours accordés », a ajouté Darnell Nurse.

Sergei! Sergeï! Sergeï!

Impossible de parler de la remontée historique des Oilers sans rendre hommage à leurs partisans qui ont joué un rôle de premier plan dans la victoire de vendredi.

Dès le milieu de l'après-midi, ces partisans en quête d'une première coupe Stanley depuis 1990 ont fait vibrer le centre-ville à coups de cris, de coups de klaxon et de bruits de moteur. Une fois à l'intérieur de l'amphithéâtre, ils ont fait vibrer le Rogers Place plus encore.

En plus de souligner avec grands éclats les moindres bons coups de leurs favoris, ils se sont acharnés sur le gardien des Panthers en tentant de déconcentrer « Bob The Goalie » en scandant des « Sergeï!, Sergei! Sergei! » à l'unisson.

C'était assourdissant et par moments presque étourdissants. En même temps, c'était beau!

Après avoir assisté au dernier match local de leurs favoris cette saison, les fans des Oilers ont repris d'assaut le centre-ville aux quatre coins duquel ils festoyaient toujours dans la bonne humeur deux bonnes heures après la fin du match.

Bien que les Oilers seront en Floride lundi, leurs partisans reviendront remplir les gradins du Rogers Place pour suivre le match et les encourager à distance. Ce sera encore la fête à l'intérieur de l'amphithéâtre. 

Et s'il fallait que les Oilers complètent leur remontée historique, la fête pourrait débuter dans les rues du centre-ville et ne pas arrêter avant le retour des Oilers et de la coupe Stanley.

« C'est sensationnel de pouvoir leur offrir la finale actuelle. Je suis ici depuis un bon moment et même si nous avons connu plusieurs années difficiles, ces partisans ont toujours été derrière nous. J'espère que nous pourrons compléter ce que nous avons commencé afin de les récompenser », a conclu Leon Draisaitl.