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RÉSULTATS

Jets : une mauvaise réputation à chasser

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WINNIPEG - Mark Scheifele et ses coéquipiers des Jets auront bien plus qu'une série éliminatoire à sauver, mardi, à Winnipeg.

Ils devront surtout prendre les moyens pour se défaire de la mauvaise réputation de joueurs qui s'effacent en séries qu'ils traînent depuis quelques années. 

Une très mauvaise réputation qu'ils contribueront à propager au lieu de l'endiguer s'ils encaissent une quatrième défaite consécutive aux mains de l'Avalanche du Colorado qui les chasserait ainsi des séries en cinq parties.

Et surtout dès la première ronde.

Depuis leur retour à Winnipeg en 2011-2012, les Jets ont raté les séries six fois en 13 saisons.

S'ils perdent mardi, devant leurs partisans, à Winnipeg, ce sera la cinquième fois qu'ils seront évincés des séries dès la première ronde depuis 2015.

Les Golden Knights les ont éliminés en cinq matchs l'an dernier. Le fait que Vegas se soit rendu jusqu'à la coupe Stanley a apaisé, un brin, la colère et la déception des partisans. Mais quand même...

Les Jets ont aussi perdu (1-3) en ronde de qualification en 2020 contre les Flames. Ils avaient perdu (2-4) l'année précédente en première ronde contre les Blues de St. Louis qui étaient eux aussi en route vers leur première conquête de la coupe Stanley. Sans oublier le balayage en quatre parties infligé par les Ducks d'Anaheim en 2015.

Ils ont passé la première ronde deux fois seulement : le balayage en quatre matchs des Oilers en 2021 ayant été suivi d'un balayage aux mains du Canadien dès la rondelle suivante, cette ronde gagnée a laissé un goût amer dans la bouche des amateurs de Winnipeg.

Quant à l'ascension des Jets jusqu'en finale d'Association en 2018 – ils ont perdu en cinq contre Vegas après avoir éliminé le Wild et les Preds en première et deuxième rondes – elle ne fait pas contrepoids aux déceptions accumulées depuis le retour de la LNH à Winnipeg.

Surtout avec le spectre d'une défaite qui assombrit le ciel de Winnipeg, lundi, tout autant que les nuages gros installés sur la capitale manitobaine.

« La situation dans laquelle nous nous trouvons est déjà assez difficile qu'on ne peut se permettre de vivre dans le passé. C'est ce qui va arriver demain qui compte et nous sommes bien conscients qu'on doit gagner », que le capitaine Adam Lowry a convenu lors d'une brève mêlée de presse dans le vestiaire des Jets.

Un vestiaire bien désert alors que trois ou quatre joueurs seulement y ont mis les pieds dans le cadre du congé décrété par l'entraîneur-chef Rick Bowness.

« On doit profiter de la journée pour faire le plein en matière d'énergie et d'attiser notre confiance », que Pionk a ajouté.

« Gagner trois matchs de suite, contre une aussi bonne équipe, peut sembler très difficile à faire. On doit donc se donner comme objectif de gagner nos premières présences, de gagner la première période, de reprendre le momentum et de prendre les moyens pour le maintenir », a insisté le défenseur qui ne s'est pas gêné pour lancer un défi à ses coéquipiers.

« Nous formons un groupe uni. Nous avons traversé des séquences plus difficiles cette saison et nous nous en sommes sortis. Oui on vient de perdre trois matchs de suite, mais on croit en nos chances de combler le recul et de gagner cette série. Il faudra simplement être prêts à prendre les moyens nécessaires pour y arriver. On verra demain (mardi) si nous serons tous prêts à travailler, prêts à offrir le niveau d'intensité nécessaire pour gagner. »

Du meilleur au pire

Les objectifs de Neal Pionk sont plus que louables. Mais prétendre être en mesure de revenir de l'arrière et de gagner la série en sept matchs est plus facile à dire qu'à faire.

Surtout que les Jets contribuent largement à leurs insuccès en jouant du hockey qui est à l'opposé du hockey qui leur a permis de se maintenir au sein des clubs de tête dans la section centrale et l'association de l'Ouest.

Un exemple : les Jets partageaient le premier rang de la LNH avec les Panthers de la Floride à la fin de saison régulière avec une moyenne de 2,41 buts alloués à l'adversaire par match.

Après quatre rencontres, l'Avalanche a enfilé 22 buts en quatre matchs. Les Jets croupissent au 16e et dernier rang avec une moyenne de 5,5 buts alloués par rencontre depuis le début des séries. C'est un but de plus par match que la moyenne des Kings qui sont 15es et qui feront eux aussi face à l'élimination, mercredi, à Edmonton, face aux Oilers.

Les Jets sont aussi derniers avec 38,3 tirs accordés à l'Avalanche par match.

Ils sont parmi les pires clubs encore actifs en matière d'attaques massives offertes à leurs adversaires – 15 après quatre rencontres – et d'efficacité en désavantage numérique (60 %).

Aider Connor Hellebuyck

Autre exemple que les Jets ne sont plus l'ombre d'eux-mêmes depuis le début des séries, Connor Hellebuyck dont la présence au sein des trois gardiens finalistes dans la course au trophée Vézina – Sergeï Bobrovsky et Tatcher Demko sont les autres – présente des statistiques qui sont loin de faire honneur à son titre de grand favori pour remporter l'honneur encore cette année.

Il a d'ailleurs été gardé au banc en troisième période du match de dimanche à Denver.

« Cette décision n'avait rien à voir avec ses performances, mais bien plus avec le fait que je voulais lui offrir du répit tout en mettant plus de responsabilités sur les épaules des gars qui étaient loin de l'aider encore dimanche. Notre gardien est la pierre d'assise de notre équipe et nous compterons encore sur lui demain (mardi) pour nous aider à revenir dans la série », a indiqué l'entraîneur-chef Rick Bowness.

« Que Connor soit finaliste est loin d'être une surprise pour nous. Il est le meilleur gardien de la Ligue. Il devrait non seulement gagner ce trophée (Vézina) mais aussi être dans la course pour le trophée Hart tant il a été le grand responsable de nos succès cette saison », a renchéri le capitaine Adam Lowry.

« La confirmation de sa présence au sein des finalistes représente une nouvelle positive qui pourrait servir de motivation supplémentaire en vue du match de demain », a poursuivi Pionk.

Scheifele remet en cause les stratégies

La déconfiture des Jets au fil des trois derniers matchs a miné le moral des joueurs, miné les espoirs de bien des partisans et poussé l'attaquant vedette Mark Scheifele à viser Rick Bowness et ses adjoints après le revers de dimanche.

« On devra apporter des ajustements à nos stratégies pour nous aider à revenir de l'arrière contre cette équipe », que Scheifele a lancé après la défaite de 5-1 encaissé à Denver dimanche.

« Les stratégies ne peuvent donner de bons résultats si elles ne sont pas appuyées par l'intensité nécessaire que nous devons déployer sur la patinoire », a répliqué Neal Pionk.

« Nous devons simplement être meilleurs dans plusieurs facettes du jeu. Ils forment une très bonne équipe, mais nous leur simplifions le travail en perdant des batailles à un contre un devant le filet et le long des bandes. Ils mettent des rondelles au filet, dont dévier des tirs et s'emparent des retours. On doit les priver de toutes ces occasions de grande qualité que nous leur offrons », a insisté le défenseur.

Questionné sur la remarque de son joueur vedette (Mark Scheifele), l'entraîneur-chef Rick Bowness s'est bien gardé de lui donner trop d'importance: « Il faut croire qu'on devra insister plus encore sur les ajustements stratégiques que nous avons présentés avant le match de dimanche. Mais nous devrons mieux gérer la rondelle, mieux gérer nos présences et surtout s'assurer de donner le ton au lieu de toujours être à la remorque de l'autre équipe. »

Victime d'une fracture de l'os de la joue après avoir été atteint au visage par un tir frappé, Vladislav Namestnikov est rentré à Winnipeg lundi après avoir passé la nuit à l'hôpital à Denver.

Bien qu'il assure que des changements sont à prévoir à sa formation, Rick Bowness n'exclut pas la présence de Namestnikov pour le match numéro cinq.

« Je suis convaincu qu'il réclamera sa place au sein de l'alignement, car c'est en plein le genre de compétiteur qu'il est. On verra ce que les médecins recommandent. Mais je n'exclus rien avec lui. Les autres changements seront justifiés par le besoin d'obtenir plus que ce que certains joueurs nous donnent depuis le début de la série », a conclu l'entraîneur-chef des Jets.