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RÉSULTATS

Une solution pour les Coyotes, la Sphère pour le repêchage

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SEATTLE - Les Coyotes de l'Arizona ont assuré au commissaire Gary Bettman et aux 31 autres équipes de la LNH qu'ils présenteront, en janvier 2024, un plan qui leur permettra de finalement se trouver un domicile fixe.

On est encore loin d'une pelletée de terre. Mais il appert que les Coyotes ont identifié un terrain dont ils veulent faire l'acquisition et sur lequel ils pourraient ériger l'amphithéâtre qu'ils comptaient construire à Tempe, avant qu'un référendum rejeté par la population ne vienne contrecarrer leurs plans le 17 mai dernier.

Où est situé ce terrain? À Phoenix même? À Scottsdale? À Tempe ou dans une autre banlieue qui ceinture la grande ville du désert de l'Arizona?

Ce n'est pas clair.

Ce qui est clair toutefois, c'est que Gary Bettman tient à obtenir rapidement des garanties qui permettront de déterminer où les Coyotes joueront l'an prochain.

Dernière chance?

Questionné à savoir si on pouvait interpréter cette demande comme une « dernière chance » accordée aux Coyotes qui en ont gaspillé plusieurs au fil des dernières années, Gary Bettman a évité le piège.

« Ces mots donnent de bonnes citations et je n'aime pas tomber dans ce jeu », que le commissaire a répliqué.

On veut bien. Mais quand Bettman parle de garanties rapides et de finaliser les plans afin d'établir où les Coyotes joueront l'an prochain, il fait lui-même référence au fait que l'équipe pourrait être relocalisée si cet autre projet devait tomber à plat.

Car si le projet va de l'avant, les Coyotes n'auront pas d'autre choix que de jouer au Mullett Arena l'an prochain et encore deux ou trois autres saisons selon la durée des travaux.

Alors quand Gary Bettman parle d'aléas en fonction du calendrier, il faut voir derrière cette remarque le fait qu'une autre destination que Phoenix sera considérée dans la création du calendrier s'il n'obtient pas les garanties exigées. Que ce soit Salt Lake City, qui a déjà indiqué être prête à accueillir les Coyotes, Houston, Atlanta ou Québec.

En passant, Gary Bettman est demeuré vague lorsque le collègue Pierre Lebrun lui a demandé si les références à la ville de Québec, lorsqu'il est question de destinations potentielles pour une relocalisation ou une éventuelle expansion, tenaient plus d'une simple politesse que d'une réalité.

Parlant d'expansion, Gary Bettman a répété qu'elle n'était pas imminente, mais « qu'à un moment donné, en tenant compte de l'intérêt démontré par plusieurs marchés, elle devrait être prise en considération. »

La Sphère

Bien que la facture sera « ridiculement élevée » selon les informations qui circulaient à la sortie des gouverneurs, mardi après-midi, à Seattle, ils ont accepté de payer le gros prix pour tenir le prochain repêchage dans la Sphère à Las Vegas.

Les 32 équipes et les centaines d'espoirs convergeront donc vers la capitale du jeu les 28 et 29 juin prochains.

« Ce sera le premier événement sportif d'envergure présenté dans la Sphère. Le fait d'être les premiers ne compte pas vraiment à nos yeux. Cela nous donnera surtout l'occasion de tenir un repêchage qui sera spectaculaire autant à l'intérieur qu'à l'extérieur », a indiqué Gary Bettman.

Cette Sphère permet, entre autres choses, de tenir des grands événements à l'intérieur et de les diffuser sur la paroi extérieure qui devient un écran géant en forme de boule.

Une facture même exorbitante ne devrait pas effrayer la LNH et ses propriétaires. Premièrement, on compte plusieurs milliardaires au sein du groupe et la LNH a dressé des projections de revenus annuels oscillant autour de 6,2 milliards $.

D'où la hausse de 4,2 millions $ du plafond qui passera à 87,7 millions $.

En passant, il s'agira du dernier repêchage traditionnel de la LNH qui, dans deux ans, imitera la NBA et la NFL alors que les 32 équipes resteront dans leurs quartiers généraux respectifs au lieu d'être entassées les unes contre les autres sur la patinoire transformée en grande salle de travail.

« Je préfère la manière traditionnelle, mais je comprends que les équipes veulent être plus efficaces tout en faisant des économies. Malgré les changements, le repêchage demeurera un événement d'envergure. Les espoirs seront en vedettes », a plaidé Gary Bettman.

Viol collectif : sanctions

La Ligue continue de jongler avec les sanctions appropriées à imposer aux joueurs, aujourd'hui dans la LNH, qui ont pris part à un viol collectif en 2018.

Ce viol impliquant huit joueurs d'Équipe Canada Junior – leurs noms n'ont jamais été dévoilés et ils ne sont pas tous dans la LNH – a soulevé l'indignation aux quatre coins du pays et de la planète hockey.

Premièrement en raison de la nature des actes reprochés survenus dans une chambre d'hôtel à London, en Ontario, après que les hockeyeurs eurent pris part à un tournoi de Golf. Mais aussi, mais surtout, parce que Hockey Canada a tenté de tout camoufler en achetant le silence de la victime à qui l'organisme a versé 3,5 millions $.

« C'est un dossier délicat et complexe », a convenu le commissaire Gary Bettman mardi.

La LNH a longtemps attendu les conclusions de l'enquête menée par la Police de London et le dépôt d'accusations criminelles pour aller de l'avant avec des sanctions. Ces accusations n'ont toujours pas été déposées.

Il appert toutefois que la LNH serait maintenant disposée à ne pas attendre la suite des choses en matière criminelle. Elle aurait amorcé des discussions avec les joueurs concernés et l'Association des joueurs qui les représentent afin de trouver des sanctions qui satisferaient les deux parties.

Ce qui pourrait prendre un certain temps, voire un temps certain!

Respect des causes sociales

Autre dossier délicat, la Ligue nationale patine sur une glace mince quand d'un côté elle prône l'ouverture du hockey à tous et à toutes et appuie des causes sociales comme la lutte contre le cancer, mais que de l'autre elle interdit à des joueurs d'y aller d'initiatives personnelles pour endosser des causes nobles.

Surtout que la LNH prévoit même l'imposition d'amendes salées à l'endroit des contrevenants. Des amendes qui pourraient même s'étendre à leurs coéquipiers, comme on l'a vu il y a quelques semaines lorsque Marc-André Fleury a défié la Ligue et a porté un masque honorant les nations autochtones du Minnesota.

En passant, le gardien québécois n'a finalement pas eu à payer une amende.

Questionné hier sur cette situation un brin ridicule, le commissaire adjoint Bill Daly a indiqué que les normes avaient été établies pour permettre aux joueurs qui ne voulaient pas être associés à certaines causes, aussi nobles soient-elles, de ne pas le faire.

« Les uniformes appartiennent aux équipes et à la Ligue. Nous avons le droit fondamental de gérer la façon dont ils sont utilisés. Cela dit, sans vouloir faire référence strictement au cas de Marc-André Fleury, il est évident que nous pouvons adopter des ajustements en fonction des situations. On l'a fait déjà, on pourra le faire encore. Mais il y a de très bonnes raisons qui nous ont poussés à adopter les mesures qui sont en place depuis l'été dernier », a plaidé le commissaire adjoint.

Outre Marc-André Fleury et son masque thématique, Travis Dermott a défié les règles de la LNH en arborant du ruban aux couleurs de la fierté sur son bâton en début de saison. Il n'a pas été sanctionné et la Ligue a adopté un amendement permettant l'utilisation de ruban multicolore par les joueurs qui le désirent. Le contraire aurait été rétrograde. Du moins, il me semble.

Il sera maintenant intéressant de voir comme la LNH composera avec les prochaines demandes d'exemptions aux règles actuelles qui lui seront soumises.