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RÉSULTATS

Une transaction qui ravit les Kings et les Jets

Pierre-Luc Dubois - PC
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Après avoir choisi de retirer le « C » du chandail de Blake Wheeler, qui avait le titre depuis 2016-17, et de disputer la saison sans capitaine, Winnipeg s'est rapidement incliné au premier tour, perdant en cinq matchs. Avec Mark Scheifele et Connor Hellebuyck qui entamaient la dernière année de leur contrat et Pierre-Luc Dubois qui voulait sortir de Winnipeg à tout prix, un vent de changement flottait autour des Jets de Winnipeg lorsque la saison morte a commencé.
 
Le premier domino à tomber a été, sans surprise, Dubois. Bien que les partisans espéraient Montréal, il a plutôt atterri en Californie, après une offre des Kings que le Canadien a refusé d'égaler, envoyant Gabe Vilardi, Alex Iafallo, Rasmus Kupari, et un choix de 2e tour pour. Les rumeurs se sont ensuite concentrées sur les deux autres. Scheifele à Boston? Hellebuyck aux Devils? Plusieurs scénarios étaient proposés chaque jour chez les partisans et analystes. Leurs départs semblaient imminents.

Quelques mois et deux contrats de sept ans plus tard, les Jets sont à égalité au classement avec ces mêmes Kings dans l'Ouest, et les deux clubs ont chacun emporté un duel contre l'autre. Le même noyau qui semblait prêt à exploser pour Winnipeg après n'avoir remporté qu'une série lors des cinq dernières années est celui qui mène la charge pour une équipe en plein coeur non seulement de la course aux séries, mais aussi du premier rang dans la division Centrale. Les Kings, quant à eux, sont l'une des meilleures formations dans l'Ouest, combinant une défense suffocante avec une des attaques les plus productives de la LNH. 
Est-ce qu'on peut parler d'une des rares transactions « win-win » dans la LNH, où les deux clubs obtiennent ce qu'ils veulent, autant à court terme qu'à long terme?

Un luxe à court terme pour L.A.

Pour les Kings, l'acquisition de Dubois remplissait un besoin futur plus que présent. Avec Anze Kopitar qui ne rajeunit pas, les Kings avaient besoin de trouver leur prochain gros centre numéro un et ils ont saisi cette opportunité, mais Kopitar n'est pas encore prêt à accrocher ses patins. Le Slovène a 27 points en autant de matchs, tandis que Phillip Danault brille encore une fois comme centre de 2e trio qui joue un rôle clé pour la meilleure formation défensive de la ligue. 

Ça laisse donc Dubois sur la troisième unité, obtenant qu'un peu plus de 16 minutes de jeu par match, la 2e plus basse moyenne de sa carrière. Il n'a que 12 points à sa fiche, dont un seul en avantage numérique, et seulement cinq buts. Il a une fiche de moins-4, mais demeure tout de même dans le positif avec 54,1% des buts attendus en faveur des Kings lorsqu'il est sur la glace à forces égales, montrant qu'il est un net positif, du moins en termes de processus.

C'est sans aucun doute une production décevante pour Dubois, mais est-ce qu'on peut vraiment parler d'une transaction que les Kings regrettent? Los Angeles est l'une des formations les plus complètes du circuit Bettman. Leur défense est absolument dominante, accordant moins de buts et de buts attendus que toute autre équipe en plus d'être top-5 offensivement. Ils ont aussi le meilleur ratio de buts attendus de toute la LNH cette saison, avec plus de 58% des opportunités qui sont en leur faveur.

Le fait que Pierre-Luc Dubois soit sur le 3e trio est une preuve de la profondeur des Kings à la position, un luxe que bien des clubs aimeraient avoir. Kopitar, Danault, Dubois, et Quinton Byfield se classent tous dans le top-30 pour les batailles 1 contre 1 en zone offensive et aident les Kings à se classer 2e dans la LNH à ce chapitre. Ils jouent du hockey pesant, le genre qui gagne les matchs difficiles en séries. Peu de clubs peuvent égaler ce combo au milieu de leur alignement.

Tant et aussi longtemps que Dubois joue son rôle et aide le club à gagner, les Kings ont eu ce qu'ils voulaient dans cette transaction. Ils sont un club plus dangereux dans l'immédiat et ont proactivement trouvé un potentiel remplacement à long terme pour Kopitar, surtout lorsqu'il aura la chance de s'acclimater pleinement dans sa nouvelle organisation. 

Une question de santé, pas de talent, pour Vilardi

Le talent n'a jamais été la question pour Gabriel Vilardi, le joueur clé qui s'est dirigé à Winnipeg dans l'échange PLD. Le 11e choix de l'encan de 2017 était dominant dans les juniors et a très bien joué pour le Reign de l'Ontario, le club-école des Kings. Non, le problème a toujours été la santé. Il a raté 55 matchs lors de ses deux dernières saisons dans la OHL et s'est absenté à plusieurs reprises chaque année depuis. L'histoire s'est répétée à Winnipeg, alors qu'il s'est blessé à son troisième match, ironiquement contre les Kings.

Vilardi a réussi à avoir sa vengeance sur son ancien club, marquant quatre points mercredi dernier à Los Angeles, établissant un nouveau sommet personnel. Il a ajouté deux buts samedi dernier contre l'Avalanche pour lui donner six points à ses deux derniers matchs.

L'échantillon est limité, mais Vilardi semble s'être bien introduit à sa nouvelle formation. Il a principalement évolué avec Scheifele et il est un excellent complément pour le centre numéro un, avec 67,3% des buts attendus en faveur du duo à forces égales. Il joue un rôle clé sur son trio, remportant plus de duels à 1 contre 1 en zone offensive par match que tout autre attaquant des Jets, tandis que Kyle Connor est le seul joueur des Jets plus productif que Vilardi en buts et en buts attendus, relativement au temps de jeu. 

À seulement 24 ans, Vilardi est loin d'avoir dit son dernier mot. S'il peut éviter l'infirmerie, il devrait être une pièce de qualité dans le top 6 de Winnipeg pour les années à venir. Alex Iafallo apporte aussi de la profondeur aux Jets, avec 15 points en 27 matchs. Oui, c'est trois points de plus que Dubois cette saison, mais à 29 ans et avec une saison de 40 points à son actif, je doute fortement qu'il ne devienne plus qu'un joueur de 3e ou 4e trio. Un bon contributeur, mais loin de l'impact potentiel d'un Vilardi ou d'un Dubois.