Passer au contenu principal

RÉSULTATS

« Vegas Baby! »

Keegan Kolesar, Laurent Brossoit et Jonathan Marchessault Keegan Kolesar, Laurent Brossoit et Jonathan Marchessault. - Getty
Publié
Mise à jour

Quand William Carrier a donné les devants 1-0 aux Golden Knights de Vegas dès la quatrième minute d'un match, tout était encore possible pour les Stars de Dallas.

Ils étaient même en territoire connu : jeudi dernier pour éviter le balayage et samedi alors qu'ils ont laissé poindre le fait qu'ils pourraient niveler les chances et peut-être même ajouter leur nom à la courte liste des clubs qui ont effacé un déficit de 0-3 pour finalement gagner une série, les Stars sont revenus de l'arrière pour gagner les matchs quatre et cinq.

Tout ça, sans leur capitaine Jamie Benn.

De retour après une suspension de deux matchs en raison du terrible double-échec asséné à la nuque de Mark Stone, j'étais convaincu que Benn insufflerait un souffle gagnant à ses coéquipiers. J'étais convaincu que Benn et ses Stars surmonteraient ce premier but sans problème aucun. Qu'ils reprendraient vite le contrôle du match. Qu'ils pousseraient la série à la limite.

Quand William Karlsson a doublé l'avance des Knights, j'étais encore convaincu que Benn et les Stars ne baisseraient pas les bras. Un brin moins confiant, mais confiant quand même.

Quand Keegan Kolesar a lancé Vegas en avant 3-0, j'ai sélectionné le meilleur vol possible pour me rendre dans la capitale du jeu; réservé une chambre en vue du premier volet de la finale de la Coupe Stanley qui opposera les Knights aux Panthers de la Floride.

Pas question ici de minimiser la qualité du match des Knights. Mais je m'attendais à beaucoup plus des Stars. À commencer par Benn qui avait une dette à rembourser à ses coéquipiers.

Benn et les Stars n'ont rien fait de bon. Rien de rien.

Étouffés par les Knights et la qualité du match qu'ils ont disputé, par leur vitesse, par la conviction affichée dans toutes les facettes du jeu, les Stars n'ont pas même fait acte de présence.

Ils ont été déclassés.

Le seul moment au cours duquel Benn et les Stars ont patiné au même rythme que leurs rivaux venus de Las Vegas s'est déroulé lors des poignées de mains échangées entre les vainqueurs et les vaincus.

Le message de Cassidy a porté

Samedi, après la deuxième défaite de suite de son équipe, Bruce Cassidy a causé une certaine commotion en soulignant que les 24 revirements dont ses joueurs venaient de se rendre coupables n'auraient pas permis de battre les Coyotes de l'Arizona un soir de janvier.

C'était pourtant anodin comme commentaire.

Le commentaire coup de poing, Cassidy l'a asséné lorsqu'il a souligné que plusieurs de ses joueurs avaient déjà vécu l'expérience désolante de perdre en finale de l'Ouest. De perdre la finale de la Coupe Stanley. Qu'il s'attendait à plus de ses joueurs pour éviter qu'ils ne revivent les déceptions des dernières années.

À voir les Knights voler sur la patinoire du American Airlines Center, il est clair, du moins à mes yeux, que cet avertissement servi par Cassidy a été non seulement entendu, mais bien écouté par ses joueurs.

D'ailleurs, les cinq premiers buts des Knights ont été marqués par Carrier, Karlsson (deux fois) Kolesar et Jonathan Marchessault. Quatre des six joueurs des Knights qui défendent les couleurs de l'équipe depuis le jour un. Quatre des six joueurs qui se rendent à leur deuxième finale de la Coupe Stanley. Quatre des six joueurs qui ont atteint la finale d'Association quatre fois en six ans.

Au-delà son message efficace, Cassidy a donné le ton au match en envoyant le quatrième trio pour la première mise en jeu. Carrier, Kolesar et Nicolas Roy ont pris le contrôle de la patinoire lors de cette première présence. Ils ont marqué dès leur deuxième.

Marchessault est le seul membre des deux premiers trios à avoir marqué. Les cinq autres buts sont venus des trios de soutien.

Comme quoi, ça prend bel et bien de la profondeur pour gagner en séries et se rendre à la grande finale. Et de la profondeur, les Knights en ont.

« Ils ont tout changé », que Cassidy a lancé en parlant du quatrième trio qu'il a envoyé amorcer le match.

« Si on joue avec la même conviction que nous avons affichée ce soir, nous serons difficiles à battre », que l'entraîneur-chef des Knights a ajouté en conférence de presse après la rencontre.

Congédié par la Bruins l'été dernier, Cassidy se retrouve en finale de la Coupe Stanley dès sa première saison à la barre des Knights.

Ce sera sa deuxième présence.

Ce sera aussi la deuxième présence des Knights.

La deuxième également les Panthers.

Tout ça pour dire que l'équipe qui gagnera la coupe et l'entraîneur-chef qui guidera cette équipe aux grands honneurs soulèveront le plus beau trophée du sport professionnel pour la toute première fois de leur carrière, de leur histoire.

Panthers : reposés ou engourdis?

En pause depuis jeudi dernier, les Panthers connaissent maintenant leur adversaire. Ils peuvent donc reprendre leurs activités avec plus de sérieux.

D'ici le premier match, samedi, au T-Mobile Arena à Las Vegas, on perdra bien des heures à se demander si la longue pause des Panthers sera bénéfique, ou si elle leur nuira.

Il y avait tellement de joueurs qui surfaient sur des vagues parfaites, à commencer par Sergeï Bobrovsky, sans oublier Matthew Tkachuk, Aleksander Barkov, Anthony Duclair et le reste des Panthers, qu'il est permis de se demander si la vague n'aura pas cassé au cours de cette pause.

Inversement, les Knights seront-ils minés par une fatigue plus présente?

Les réponses tomberont dès samedi.

Si la série est courte, le « momentum » devrait favoriser les Knights davantage que les Panthers.

Si la série se prolonge, si, en plus, les premiers matchs se décident en prolongation, le repos pourrait finalement sourire aux Panthers.

Cela dit, avec des pauses de deux jours lors des déplacements entre Vegas et le sud de la Floride, les joueurs qui commencent à pomper l'huile maintenant rendus en quatrième ronde, auront l'occasion de reprendre leur souffle. De refaire des forces.

Mais bon : une fois en grande finale, plusieurs joueurs passés par là assurent que la fatigue passe loin derrière l'attrait de soulever la coupe Stanley.

Qui gagnera?

Ayant choisi les Hurricanes de la Caroline et les Stars comme gagnants des finales dans l'Est et dans l'Ouest – deux autres prédictions bafouées depuis le début des séries – j'en lance une dernière sans grande conviction.

Les Golden Knights en 6.