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RÉSULTATS

À l'aube des séries, le meilleur des deux mondes pour la Victoire

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MONTRÉAL – Entre les écueils qu'elles ont rencontrés en cours de route et leur bonne forme du moment, les joueuses de la Victoire de Montréal pourraient se trouver dans le meilleur des deux mondes à la veille de leur entrée en séries éliminatoires.

En 2025, la Victoire a été la première équipe de la LPHF à assurer sa place en séries. Elle a aussi terminé la saison au premier rang du classement général, cinq points devant sa plus importante menace. Mais malgré les apparences, la deuxième saison de l'équipe n'a pas été un long fleuve tranquille.

Après avoir récolté 34 points sur une possibilité de 45 en première moitié de saison, l'équipe de l'entraîneuse-chef Kori Cheverie n'en a ajouté que 19 dans la deuxième portion de son calendrier. Elle a traversé, à un certain moment, une séquence de cinq défaites en six matchs.

Mais elle a su se ressaisir à temps. Au retour de la trêve internationale, la Victoire a conclu sa saison avec des victoires contre Boston et New York qui lui permettent d'envisager la prochaine étape avec confiance.

De l'extérieur, on imagine réunies les conditions gagnantes. D'un côté, les Montréalaises ont dû gérer de la bonne grosse adversité qui devrait leur avoir endurci l'épiderme en prévision de la deuxième saison. De l'autre, elles ont su mettre ça derrière elles juste à temps pour y entrer dans le bon état d'esprit.

On saura si cette théorie tient la route jeudi soir (19 h, RDS) alors que la Victoire amorcera sa série demi-finale contre la Charge d'Ottawa à la Place Bell.

« Chaque équipe connaît des hauts et des bas au cours d'une saison, a relativisé Cheverie après le dernier entraînement de son équipe avant le grand jour. Notre groupe a traversé beaucoup d'épreuves, composé avec plusieurs blessures. En sortant comme on l'a fait dans nos deux, trois derniers matchs, en collant de bonnes minutes sur lesquelles on peut construire, je pense qu'on s'est bien positionnées pour entrer en séries. »

« Je peux vous garantir qu'il y aura des moments où les choses ne se dérouleront pas comme on le souhaiterait durant les séries, anticipe Erin Ambrose. Le fait d'avoir déjà vécu de l'adversité ensemble, d'avoir dû la gérer et la surmonter, nous a permis d'apprendre comment chacune d'entre nous répond dans ce genre de situation. C'est important d'avoir pu traverser ça avant que l'enjeu ne devienne plus grand. »

La Victoire entrera dans le tournoi avec l'étiquette de favorite. Outre son palmarès supérieur en saison régulière, elle compte probablement sur la meilleure attaquante de la ligue, la défensive la plus étanche et, en Ann-Renée Desbiens, la gardienne qui a affiché les meilleures statistiques.

La Charge a toutefois elle aussi terminé la saison en force. Elle a remporté quatre de ses cinq dernières sorties et a confirmé sa place en séries de façon dramatique, avec une victoire en prolongation contre Toronto lors de la dernière journée de compétition.

La Charge, que Montréal a désigné comme son adversaire au premier tour en vertu du privilège accordé à l'équipe championne de la saison régulière, a aussi gagné ses deux derniers affrontements contre la Victoire.

« C'est une toute nouvelle saison, a voulu relativiser Cheverie. Ce qu'on a fait en saison régulière ne veut plus rien dire et c'est la même chose pour toutes les autres équipes. Les séries, c'est à un tout autre niveau. »

Cheverie n'a toutefois pas caché ressentir le poids des attentes.

« La pression de livrer la marchandise est toujours présente, surtout dans un marché comme celui de Montréal. Mais on ne voudrait être nulle part ailleurs, n'est-ce pas? C'est un superbe endroit pour jouer du hockey de séries. Je ressens toujours la pression, c'est pour ça que je pratique ce métier. Comme tout le monde, je veux profiter de chaque occasion qui se présente à moi pour m'améliorer. Les séries, c'est la scène idéale pour franchir ce palier toutes ensembles. Alors oui, je ressens la pression. »

« La pression est là parce qu'on place nous-mêmes la barre très haut pour notre équipe, a ajouté Ambrose. Si vous demandez à toutes celles qui s'apprêtent à jouer en séries, elles vous diront qu'elles veulent gagner la Coupe Walter. Qu'on soit considérées comme les favorites par les sites de paris ou par les journalistes nous importe peu. »

« On tente de bloquer le bruit extérieur et de se concentrer sur ce qui se passe dans le vestiaire. Mais la pression est un privilège, a renchéri la défenseuse Cayla Barnes. On a mérité le droit d'être les premières têtes de séries, mais tout ça prend le bord maintenant. La saison est finie et tout le monde reprend au même point de départ. Mais comme je l'ai dit, la pression est un privilège. »

« On sait qu'on a le potentiel pour accomplir de grandes choses. À nous de le démontrer à partir de demain soir », conclut Ambrose.