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Les planètes sont alignées pour Mélodie Daoust

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MONTRÉAL – Tout indique que Mélodie Daoust effectuera ses débuts dans la Ligue professionnelle de hockey féminin samedi. Et quand on dit « tout », on veut en fait dire Mélodie Daoust elle-même.

L'olympienne de 32 ans, qui possède un contrat de réserviste avec la formation montréalaise, a surpris les journalistes présents à l'entraînement avec cette révélation vendredi. Quand le confrère Pat Laprade lui a demandé s'il y avait des chances de la voir jouer d'ici la fin de la saison ou en séries éliminatoires, elle a répondu avec un sourire taquin : « Potentiellement, je pense qu'on regarde pour demain. »

Chaque équipe de la LPHF comptent dans ses rangs trois réservistes à qui elle peut accorder jusqu'à deux contrats de dix jours en cours de saison. Depuis le début de la présente campagne, Montréal a déjà écoulé cette option avec l'attaquante Catherine Dubois, qui a depuis profité d'une blessure à Dominika Lásková pour signer un contrat de joueuse régulière. Alexandra Poznikoff est l'autre joueuse de réserve des locataires de l'Auditorium de Verdun.

En raison de ses obligations professionnelles au Collège Bourget de Rigaud, où elle est responsable du programme de hockey féminin, Daoust ne s'était pas déclarée admissible au repêchage inaugural de la LPHF. Elle a plutôt conclu une entente avec la directrice générale de l'équipe montréalaise, Danièle Sauvageau, pour aider dans un rôle de réserviste.

Elle a été en mesure de s'entraîner avec ses nouvelles coéquipières « trois fois par semaine », dixit sa patronne, mais il a toujours été clair qu'il lui serait plus facile de prêter main forte à l'équipe une fois sa saison à Bourget complétée. C'est maintenant le cas.

Les blessures qui frappent présentement la troupe montréalaise étaient l'autre condition nécessaire à sa promotion. C'est ce qui a fait dire à Sauvageau que les chances de la voir en uniforme samedi contre Ottawa étaient « malheureusement bonnes ».  

Daoust n'a pas joué dans un contexte compétitif depuis sa participation à 11 matchs de la PWHPA la saison dernière. En plus de ses entraînements réguliers avec sa nouvelle équipe, elle dit avoir fait des séances individuelles avec Caroline Ouellet en plus d'avoir travaillé avec les entraîneurs d'habiletés individuelles Alex Imbeault et Alex Tremblay lorsque Montréal était sur la route. Elle ne s'attend donc pas à devoir combattre un excès de rouille lorsqu'elle sautera sur la glace.  

« Je suis encore au top de ma forme, assure-t-elle. Dans le gym, mes chiffres sont les mêmes que quand je jouais avec Team Canada. Donc je pense que je suis prête physiquement. »

« Je crois que le plus grand changement quand je regarde les parties, c'est vraiment le côté physique, ajoute-t-elle. Il faut s'en attendre et je crois que ça fait partie de la game maintenant. C'est quelque chose de super excitant. J'ai joué avec les gars tout au long de ma carrière. De pouvoir retrouver ça, je pense que ça fait juste ajouter une coche au niveau du jeu dans le hockey féminin. »

Avec Poulin?

Sauvageau s'est rassurée en rappelant que Daoust « connaît nos systèmes, elle lit toutes les présentations qu'on a ». L'entraîneuse-chef Kori Cheverie s'est aussi réjouie de pouvoir compter sur une remplaçante de cette qualité. « Elle apporte évidemment une belle profondeur à notre formation. Je pense que toutes les équipes de la ligue seraient heureuses de pouvoir ajouter une joueuse comme elle. »

D'une même voix, les leaders du vestiaire montréalais ont salué la contribution dans l'ombre de leurs trois joueuses de réserve du club depuis le début de la saison.

« Son expérience, sa compétitivité, ce sont des choses qu'on apprécie beaucoup, a dit Marie-Philip Poulin. Que ça soit dans des batailles ou avec un petit jeu à la fin, elle va toujours te pousser pour te rendre meilleure. C'est ce qu'on apprécie. Depuis le début, quand on parle de nos joueuses de réserve, elles sont ici pour nous rendre meilleures. C'est ça l'intention. »

« Les trois joueuses qui occupaient un poste de réserviste en début de saison ont fait du superbe boulot pour rester prêtes et nous pousser à l'entraînement, a dit Laura Stacey. Elles font partie de nos succès, peu importe le nombre de présences qu'elles ont où le rôle qu'elles occupent. On a vu ce que Dubois a fait avec la chance qui s'est présentée à elle. Je n'ai aucun doute que les deux autres peuvent faire la même chose. »

Le retour au jeu de Daoust se limitera au cadre de la LPHF. Celle qui a représenté le Canada à trois Jeux olympiques et deux championnats du monde a confirmé que ses jours en équipe nationale étaient bel et bien derrière elle. Aucune chance de la retrouver dans le portrait lorsque seront disputés les championnats du monde en avril à Utica.

« J'ai choisi de vraiment passer mon temps avec mon garçon. Je suis en garde partagée. Le temps que j'ai avec mon garçon, je veux être certaine d'être là à 100%. C'est vraiment rendu ça ma priorité. C'était un choix difficile, mais en même temps non. Je suis en fin de carrière, je ne suis plus très jeune. De vraiment suivre mes valeurs, de penser à mon gars, de passer du temps avec lui, je trouve que c'est quelque chose d'exceptionnel. Je ne voudrais pas échanger ces moments-là pour rien d'autre. »

En signant son contrat de dix jours, Daoust sera disponible pour la séquence de quatre matchs en neuf jours qui attend Montréal. Elle a patiné aux côtés de Marie-Philip Poulin à l'entraînement vendredi. Seront-elles réunies samedi après-midi?

« Si je me fie à la pratique, peut-être... mais on ne veut pas vendre le punch! », a laissé planer la native de Valleyfield.