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RÉSULTATS

Les unités spéciales, la priorité de Kori Cheverie

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LAVAL – Après avoir passé une bonne partie de la dernière semaine en déplacement entre deux villes, laissant derrière une chambre d'hôtel pour en découvrir une autre, les joueuses de l'équipe montréalaise de la Ligue professionnelle de hockey féminin profiteront d'un séjour prolongé à la maison avant de reprendre le collier en fin de semaine prochaine.

Lorsqu'elle a rencontré la presse dimanche soir à Laval, Kori Cheverie se réjouissait à l'idée de pouvoir diriger trois séances d'entraînement avant le prochain voyage de son équipe. Elle avait aussi déjà déterminé que les unités spéciales seraient au centre de son enseignement.

L'entraîneuse-chef digérait mal les deux buts que son équipe venait de concéder en désavantage numérique dans une défaite de 4-2 contre Ottawa. Peu lui importait que l'adversaire comptait sur le meilleur jeu de puissance de la LPHF et que ses propres spécialistes étaient parvenues à neutraliser un 5-contre-3 pendant près d'une minute en deuxième période.

Montréal avait joué avec le feu en accordant trois buts au jeu de puissance new-yorkais en milieu de semaine. Il s'est brûlé sur le même terrain de jeu contre Ottawa.

« Cette semaine, notre désavantage numérique a accordé trois buts qui découlaient d'un tir de loin, a expliqué Cheverie. Soit on est trop lentes pour se placer dans les lignes de tirs, soit on s'y précipite trop vite et on laisse des ouvertures derrière. Aussi, je reconnais que faire dévier des tirs dans le haut de l'enclave est un art qu'il est précieux de maîtriser, mais il faudrait idéalement qu'on fasse un meilleur travail pour empêcher nos rivales de s'y appliquer aussi facilement. Ça fait partie des choses sur lesquelles on voudra se pencher. »

Les Montréalaises ont accordé onze buts à court d'une joueuse depuis le début de la saison, un sommet en LPHF. Leur taux de réussite de 81,4% dans ce genre de mission les place au quatrième rang à l'échelle du circuit.

Leurs déboires en avantage numérique, eux, ne sont pas nouveau. Contre Ottawa, les favorites de la foule ont eu leurs occasions de revenir dans le match. À partir du moment où elles ont pris une avance de deux buts en deuxième période, les visiteuses ont écopé de quatre pénalités mineures successives.

Privées de leur principale arme offensive, leurs hôtes ont peiné à en profiter. Elles ont concentré leurs efforts à faire circuler la rondelle autour des cercles de mises en jeu et à décocher des tirs en provenance de la périphérie en espérant profiter d'une déviation ou d'un retour opportun. La stratégie a fonctionné à la quatrième tentative, lorsqu'un tir puissant de Laura Stacey s'est faufilé derrière la gardienne Emerance Maschmeyer. Difficile d'être aussi prévisible et de s'attendre à plus de réussite.

L'avantage numérique montréalais fait mouche moins d'une fois sur dix (8,6%) après 17 matchs.  

« Je ne crois pas qu'on puisse encore parler d'un éléphant dans la pièce parce que j'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on se présente en entrevue, c'est un sujet qui est abordé », a noté Stacey.

« On connaît nos chiffres et c'est important de les connaître puisque c'est là-dessus que reposent nos succès. Ceci étant dit, notre objectif premier est d'utiliser l'avantage numérique pour gagner en momentum. Si on ne réussit pas à trouver le fond du filet, il faut au moins que les filles qui sautent sur la glace après nous sentent qu'elles ont le vent dans le dos. Dans des matchs aussi serrés, tu dois pouvoir te fier sur tes unités spéciales pour en sortir victorieuses. Malheureusement, on n'a pas fait ça ce soir. »

Cheverie et les arbitres

Aucune équipe, en cette saison inaugurale de la LPHF, n'a déployé son attaque à cinq plus souvent que Montréal. Aucune équipe n'a été plus punie non plus. Les représentantes de la métropole québécoise ont joué avec une joueuse en moins à 59 reprises. Toronto et New York, qui ont joué un match de moins que leurs rivales du nord, suivent dans cette colonne avec respectivement 47 et 46 missions défensives imposées.

Pour un deuxième match de suite, Cheverie s'est mordu les lèvres pour commenter le travail des officiels. Après avoir pesé ses mots pendant plusieurs secondes, elle a reproché aux arbitres Jake Kamrass et Krysta Ansell leur manque de communication.

« Je pense que la relation [entre les arbitres et les entraîneurs] était difficile. En fait, elle était inexistante, a déploré Cheverie. Je crois que l'un des aspects qui peuvent faire en sorte que quelqu'un excelle dans son travail, c'est sa capacité à communiquer et à bien passer ses messages. Je n'ai pas vu ça ce soir. »

« Nous sommes tous des parties intégrantes d'un match, a-t-elle poursuivi. Les entraîneurs veulent bien faire leur travail, les arbitres aussi. Pour moi, ce n'est pas "eux contre nous". On devrait travailler ensemble pour le bon déroulement du match plutôt que de se soucier de qui a raison. »

Après la défaite de 3-0 à Toronto vendredi, un journaliste avait demandé à Cheverie si le match que son équipe venait de disputer allait l'aider à se préparer pour l'intensité des séries éliminatoires.

« Si l'arbitrage est comme il l'était ce soir, alors oui, ce match va nous aider. Si l'arbitrage n'est pas comme il l'était ce soir, alors non, ce match ne nous aidera pas du tout », avait-elle répondu.