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RÉSULTATS

Montréal 3 - New York 2 : Poulin souffle sur les braises d'une rivalité naissante

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LAVAL – Dans une nouvelle ligue à six équipes, c'était une question de temps avant que les esprits s'échauffent, que des notes se prennent et que des revanches soient promises. A-t-on assisté aux balbutiements d'une rivalité mardi soir à la Place Bell?  

Les équipes de Montréal et New York s'affrontaient pour la deuxième fois en sept jours. La semaine dernière, un tour du chapeau de Marie-Philip Poulin avait permis aux Québécoises de triompher dans la Grosse Pomme. Les retrouvailles ont été peu propices à la naissance de nouvelles amitiés et c'est encore la capitaine surnommée « Pou » qui a porté le coup fatal.

Avec un peu plus de six minutes à faire en troisième période, Poulin a placé la lame de son bâton sur un relais parfait de Maureen Murphy dans le demi-cercle de la gardienne Abigail Levy. Ce fut le but décisif dans un gain de 3-2 des Montréalaises, qui ont signé une première victoire cette saison devant leurs partisans.

Ces trois précieux points, qui ont permis à Montréal d'accentuer son avance au deuxième rang du classement de la LPHF, ont été acquis au pic et à la pelle. Pour la deuxième fois en trois jour, les joueuses de l'entraîneuse Kori Cheverie ont laissé filer une avance de deux buts. C'est un mélange de hargne, d'abnégation et de discipline qui leur a cette fois permis de bien protéger leur forteresse.

« C'était une priorité pour nous de bien gérer nos émotions alors qu'on menait 2-0, a expliqué Cheverie. Je crois que notre équipe a tendance à s'emporter un peu et à toujours rechercher le prochain but. La saison est jeune et on essaie de travailler là-dessus. Mais j'ai trouvé qu'on a fait preuve de beaucoup de caractère pour tenir notre bout contre une équipe qui, on le savait, a le don pour revenir de l'arrière. »

Montréal a d'abord frappé deux fois en 17 secondes en fin de première période. Laissée de côté lors du match d'ouverture local, Gabrielle David a célébré son retour dans la formation en lançant les hostilités. Après avoir elle-même initié l'échec-avant, elle a accepté une passe de Jillian Dempsey devant le filet et a faufilé la rondelle sous le bras de Levy.

Leah Lum a doublé cette avance toute neuve sans attendre, décochant un tir de la pointe qui s'est faufilé jusque dans les cordages.

La double gifle aurait pu assommer les visiteuses, qui disputaient le deuxième d'une séquence de trois matchs sur la route et qui étaient arrivées du Minnesota sans certaines pièces d'équipement. Elles sont plutôt sorties du premier entracte avec un front de bœuf, clairement déterminées à traîner leurs rivales dans les tranchées.

L'internationale américaine Abby Roque, une agitatrice de qualité supérieure, a été la première à semer les graines de la bisbille. On l'a d'abord vu rudoyer la menue Kristin O'Neill dans un coin de la patinoire. Puis, à une mise en jeu au centre de la glace, elle s'en est prise sans raison apparente à Poulin. Même si cette dernière n'a semblé offrir comme réplique qu'un sourire un peu baveux, les deux joueuses ont été chassées.

« Avoir su, j'aurais peut-être dû... », a réagi Poulin, rieuse, en se remémorant la scène.

« Ils ont des joueuses qui peuvent bien remplir ce rôle, des joueurs contre qui ce n'est pas agréable de jouer, a noté Cheverie. C'était à nous de ne pas embarquer dans leur jeu. [...] Elles arrivaient ici à la fin d'un long voyage et on savait qu'elles joueraient comme si elles n'avaient rien à perdre, qu'elles voudraient jouer les trouble-fêtes. Elles nous ont donné un bon match. »

New York a réduit l'écart peu de temps après, en avantage numérique, quand un tir sur réception de la défenseur Jaime Bourbonnais est passé sous les jambières d'Ann-Renée Desbiens.

L'avertissement n'a pas fait frémir les favorites locales, qui ont continué à tenir leur position face à l'envahisseur. Tereza Vanišová, une patineuse élégante qui n'a pourtant rien d'une redresseuse de tort, a été l'un des visages de la ténacité montréalaise. Ses incursions sans dentelle vers la gardienne adverse, sa mise en échec percutante sur Chloé Aurard et sa réponse devant les réprimandes de ses adversaires ont personnifié l'état d'esprit d'une équipe qui n'allait pas se faire marcher sur les pieds.

New York est néanmoins parvenu à créer l'égalité dès la onzième seconde du dernier tiers. Après une mise en jeu remportée en zone offensive, Jessie Aldridge a décoché un tir qui a flatté le gant de Desbiens sans s'y loger.

Ici encore, les Montréalaises n'ont gardé un genou au sol que pendant un bref instant. Incapables de profiter de deux pénalités successives décernées aux visiteuses, elles ont finalement été délivrées par le but opportun de leur leader.

« On a encaissé en début de troisième, mais on a trouvé une façon de s'accrocher. C'est une belle victoire d'équipe », a commenté Poulin après avoir vanté le travail de ses partenaires de trio.

L'étoile beauceronne, qui s'était fait refuser un but vainqueur en prolongation samedi dernier contre Boston, a maintenant quatre buts et cinq points en cinq parties. Elle pointe au troisième rang des meilleures marqueuses de la ligue, deux points derrière les New-Yorkaises Ella Shelton et Alex Carpenter. Cette dernière a été impliquée dans les deux buts des siennes à la Place Bell, où une foule de 6334 spectateurs a été annoncée.  

Au son de la dernière sirène, les visiteuses ont rejoint leur gardienne avant de prendre la direction des vestiaires, faisant l'impasse sur la traditionnelle poignée de mains qui conclut chaque match de la LPHF. L'entraîneur Howie Draper a prétexté que cette décision découlait d'une demande de la ligue. Cheverie a assuré qu'une telle directive ne s'était jamais rendue à ses oreilles.

Montréal terminera une série de trois matchs à la maison samedi soir alors que Toronto sera de passage à l'Auditorium de Verdun.