Le match République tchèque c. Canada sera présenté sur les ondes de RDS et RDS Direct dès 20 h.

L’entraîneur-chef d’Équipe Canada junior 2019 Tim Hunter a démontré, devant les micros et caméras, qu’il n’avait pas la langue de bois. Questionné sur l’utilisation de certains de ses joueurs en 3e période contre la Suisse jeudi soir Hunter a été cinglant : « Nous avons raccourci notre banc, car nous sommes ici pour gagner des matchs! Ce n’est pas une question de donner du temps de glace égal à tout le monde, mais d’y aller au mérite. »

Visiblement, aux yeux de Hunter, un vieux routier qui est impliqué comme joueur et entraîneur dans le hockey depuis près de 40 ans, Alexis Lafrenière et Joe Veleno ne faisaient pas partie de ceux qui méritaient ce temps de glace puisqu’ils ont été cloués au banc pendant toute la 3e période.

Qu’on se comprenne bien, ce n’est pas la première fois, ni la dernière, qu’un joueur, peu importe son statut, est cloué au banc et c’est la prérogative de l’entraîneur de le faire. Connor McDavid a déjà « réchauffé » le banc au Mondial junior en 2014, même chose pour plusieurs autres joueurs qui ont connu de belles carrières dans la LNH.

Ce qui a surpris la planète hockey, lors de la mêlée de presse de Hunter, c’est la façon dont il s’y est pris pour expliquer aux représentants des médias pourquoi son plus jeune joueur, Lafrenière, n’avait pas eu de présences sur la patinoire en 3e période : « Après le premier match, contre le Danemark, on lui a montré des séquences vidéos où il tournait en rond sur la glace comme s’il était au patinage libre! On lui a dit qu’on n’aimait pas ça et que ça devrait changer sinon il pourrait y voir une amputation sur son nombre de présences sur la patinoire contre la Suisse. » Visiblement Lafrenière n’a pas bien saisi le message au goût de son coach puisqu’il a réchauffé le banc en 3e période.

Est-ce que les propos tenus devant les caméras étaient trop virulents? Pour certains observateurs oui, mais pour Hunter, il semble que non. Chose certaine, s’il parle à ses joueurs comme il le fait devant les médias, chacun des porte-couleurs de l’équipe canadienne doit avoir l’heure juste, car Hunter, comme à ses années comme joueur dans la LNH, ne fait pas dans la dentelle et, il faut être honnête, on a pas vu cela souvent un entraîneur de l’équipe nationale des moins de 20 ans agir comme cela, c’est probablement ce qui a causé la petite commotion des dernières heures...

Maintenant c’est la suite qui va devenir importante. Comment le jeune Lafrenière et aussi Joe Veleno vont réagir lorsqu’ils auront l’occasion de revenir sur la patinoire? Veleno s’est présenté au camp de sélection avec 31 points à ses 9 derniers matchs avec les Voltigeurs de Drummondville. On disait de lui qu’il était le joueur le plus « hot » de la LCH à se présenter au camp. Si on additionne les matchs du camp de sélection, les matchs préparatoires et le début du tournoi, Veleno n’a pas marqué et n’a récolté qu’une passe en huit matchs. Pour ce qui est de Lafrenière, il n’a pas touché le fond du filet à ses sept derniers matchs, une situation très inhabituelle pour lui.

Des joueurs comme Veleno et Lafrenière ne sont pas habitués de ne pas jouer sur les attaques massives et de ne pas avoir beaucoup de temps d’utilisation. Depuis leur tendre enfance, ils font partie de l’élite de leur formation respective et c’est vers eux qu’on se retourne quand on a besoin de gros buts. Ici, c’est différent, ils sont des joueurs vedettes parmi tant d’autres.

Ce sera maintenant à eux de faire preuve de caractère et surtout de saisir leur chance lorsqu’elle se représentera. Si c’est bien dans l’adversité qu’on forme des caractères et qu’on progresse dans la vie et dans le sport, les deux Québécois sont servis à souhait.

Chose certaine, Tim Hunter, qui a aussi mentionné être insatisfait d’une demi-douzaine de ses joueurs, les a défiés... À eux de répondre!