Le match contre la Suisse signalait le dernier des matchs faciles avant d’avoir un adversaire de taille pour le quatrième et dernier match de la phase de groupe contre la Finlande, et le Canada n’a pas failli à la tâche. On ne s’attendait peut-être pas à des écarts aussi importants, surtout contre la Suisse, mais nous avons eu ce à quoi nous pouvions nous attendre avant la première vraie opposition.

Dans cette performance offensive qui n’a laissé aucune chance aux Suisses, certains joueurs ont pu en profiter pour toucher la cible et espérons-le, reprendre une confiance qui va leur permettre de poursuivre le tournoi avec autant d’aplomb.

Après avoir été effacé dans les deux premiers matchs du tournoi, Quinton Byfield a démontré qu’il était un joueur avec de grands talents et que ce n’est pas un hasard s’il a été repêché au 2e rang du dernier encan de la LNH. L’espoir des Kings a utilisé à bon escient son physique imposant, comme il se devait de le faire, face à des formations moins rapides.

Byfield a peut-être montré qu’il pouvait amasser des points dans cette performance de deux buts et quatre aides, mais il a surtout montré les qualités qu’on espérait voir de lui dans ce tournoi. Il a terminé ses mises en échec et il a provoqué des jeux avec son gabarit.

Quinton Byfield n’est toutefois pas le seul à avoir offert une grande performance. Le Canada a offert un effort collectif comme les entraîneurs les aiment.

Mais demeurons tout de même prudents à l’aube des matchs sans lendemain et de celui pour le premier rang du groupe A, jeudi. Les matchs faciles sont maintenant à l’écart, le Canada n’a plus le droit à l’erreur, mis à part face à la Finlande, et tous les joueurs devront contribuer.

Parlons-en du match contre la Finlande. Si le Canada souhaite faciliter son parcours en affrontant, souhaitons-le, la République tchèque qui est la moins bonne des quatre meilleures équipes du Groupe B, les hommes d’André Tourigny devront une fois de plus sortir le couteau entre les dents.

Des matchs comme ceux face à l’Allemagne et face à la Suisse, aussi bonnes soient les performances, n’apportent que très peu leur lot de préparation pour affronter une équipe comme la Finlande.

Il y a évidemment de bonnes choses à retenir de ces trois victoires. Le Canada a montré lors de ses trois derniers matchs que son exécution était à point. Quand on marque 29 buts et qu’on n’en accorde que trois, difficile de pointer du doigt cet aspect du jeu. Le Canada ne doit toutefois pas s’en servir en vue de ses prochains matchs.

Le vrai combat commence le 31 décembre contre la Finlande et les joueurs devront cesser de chercher les beaux buts et de chercher la perfection. Dans les matchs serrés contre de bonnes équipes, ce sont souvent les buts moins beaux esthétiquement parlant qui font la différence et le Canada devra avoir comme objectif d’attaquer le filet adverse plus rapidement.

Un autre qui a bien fait, c’est l’espoir du Canadien Kaiden Guhle. J’ai été agréablement surpris par ce qu’il pouvait apporter, par sa mobilité supérieure à ce que j’avais anticipé et par son flair offensif. Il a montré qu’il était à l’aise dans un rôle de défenseur plus porté sur l’attaque et qu’il était capable de jouer ce genre de hockey. Kaiden Guhle n’est pas juste un défenseur défensif, il a montré qu’il était capable de tirer son épingle du jeu offensivement, et parfois même d’agir comme quatrième attaquant à l’occasion. Je ne sais pas si on lui permettra d’avoir ce type de mission contre des équipes qui vont offrir une bien meilleure opposition au Canada, mais jusqu’à maintenant, je lui donne une bonne note.

Il reste maintenant à avoir une meilleure opposition pour avoir une évaluation plus juste de son niveau de jeu, mais aussi de celui des autres joueurs de l’équipe.

*propos recueillis par Alexandre Bissonnette