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RÉSULTATS

Avec ou sans séries, Jean-François Houle est fier de son bilan

Jean-François Houle Jean-François Houle - PC
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LAVAL – Un peu comme « album » et « country » sont au centre des récentes discussions sur Beyoncé ou comme « bouleau » et « idiot » mènent invariablement à une anecdote sur Guillaume Lemay-Thivierge, les mots « séries » et « éliminatoires » agrémentent toutes les conversations entourant le Rocket de Laval depuis au moins un mois. Comme si cet objectif qui prend forme lorsqu'ils sont réunis représentait la seule et unique unité de mesure permettant de juger la copie que s'apprête à rendre l'équipe.

Jean-François Houle l'avoue, il s'est aussi fait prendre au jeu. Il lui a fallu une rencontre impromptue avec David Scott, le conseiller en psychologie sportive de l'organisation du Canadien, pour considérer sous un nouvel angle la somme des 68 matchs disputés jusqu'ici par son équipe et les quatre qui la séparent encore du fil d'arrivée.

Au crépuscule de sa saison, le Rocket tente de s'accrocher au cinquième rang du classement de la division Nord, le dernier qui offre une qualification pour le tournoi printanier menant à l'attribution de la Coupe Calder. Les Marlies de Toronto sont devant avec un coussin de trois points. Les Senators de Belleville et les Comets de Utica sont juste derrière. Tous ces rivaux ont au moins un match de plus à jouer que le Rocket.

En point de presse lundi matin, Houle a parlé d'une interaction qu'il avait eue avec le Dr Scott quelques heures plus tôt, à son arrivée à la Place Bell. Il a raconté que le professionnel de la santé l'avait salué en le félicitant pour la belle saison de son équipe. La réponse du coach, en gros : ça serait encore mieux avec une participation aux séries.

« Lui, il a mis ça de l'autre bord – parce que c'est sa job de mettre ça de l'autre bord – pour me faire réaliser que, eille, c'est correct! », a conclu Houle.

C'est le souvenir de cette brève conversation qui a permis à l'entraîneur de répondre sans hésiter par l'affirmative lorsqu'on lui a demandé s'il était fier des réalisations de son groupe, indépendamment de ce qui l'attend dans les deux prochaines semaines.

Le Rocket forme l'un des collectifs les plus verts de la Ligue américaine. Selon les données compilées par le site Elite Prospects, seulement deux effectifs totalisent moins de matchs joués dans la Ligue américaine. En termes de moyenne d'âge, le Rocket vient au huitième rang sur 32 équipes. Cette inexpérience a coûté cher en début de saison. Après 22 matchs, le club-école du Canadien ne comptait que cinq victoires.

Lorsqu'il intègre ces données dans l'équation, Houle est mieux en mesure d'apprécier la situation précaire dans laquelle se trouve actuellement son équipe.

« Oui, tu veux être plus haut dans le classement, mais si tu regardes notre division, on parle de 4-5 victoires de différence entre la deuxième et la dernière place. Je pense que nos jeunes joueurs ont très bien progressé. »

L'évolution des joueurs qu'il a accueillis dans le vestiaire au Jour 1 est un autre point qui permet à Houle d'évaluer positivement son bilan. Au début d'une longue énumération, il prononce le nom de Logan Mailloux. Indiscipliné et complaisant en début de saison, le jeune défenseur est devenu le pilier à la ligne bleue du Rocket. Il parle de jeunes comme Jayden Struble et Joshua Roy qui ont fait le saut dans la LNH et de vétérans comme Joel Armia et Brandon Gignac qui ont su y retourner. « [Sean] Farrell et [Emil] Heineman ont eu beaucoup de glace », ajoute-t-il.

« Si on parle de développement, on est très satisfait, notre staff, de la manière que les choses se sont passées », se félicite-t-il.

Il reste maintenant à savoir si les grands patrons de l'organisation verront les choses du même œil.

Houle s'apprête à conclure sa troisième saison derrière le banc du Rocket sans la moindre garantie sur son avenir. Son contrat actuel expirera cet été. Aucune discussion sur un possible renouvellement n'est prévu avant la fin de la saison.

À l'automne, Houle assurait que cette absence de clarté ne l'insécurisait guère. Il a répondu avec la même assurance lundi lorsqu'on lui a demandé s'il avait l'impression de « jouer son avenir » dans cet imprévisible sprint final.

« Non, aucunement. Notre groupe d'entraîneurs, je pense qu'on a fait du bon travail depuis trois ans. [Pour le reste], ce n'est pas moi qui décide. C'est juste comme ça dans le hockey. On va voir ce qui va arriver, mais ce n'est pas une pression que j'ai de plus. J'ai beaucoup d'expérience. Si ce n'est pas ici avec le Canadien de Montréal, ça va être avec quelqu'un d'autre. Mais j'aime l'organisation, j'aime où je suis ici à Laval. Je pense qu'on est très bien traités. On va voir en temps et lieu ce qui arrive avec mon futur. »