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Filip Mesar : une autre saison à Kitchener?

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LAVAL – Filip Mesar a été accueilli chez son vieux chum Juraj Slafkovsky durant le dernier camp d'entraînement du Canadien. Colocataires l'instant de quelques semaines, les deux Slovaques ne risquent toutefois pas d'aller magasiner des meubles chez IKEA bientôt.

La raison étant fort simple. Mesar ne sait pas encore où il passera la prochaine campagne.

Le choix de premier tour du CH en 2022 (no 26) veut s'installer pour de bon dans le vestiaire du Rocket de Laval, mais les dirigeants de la maison-mère ont peut-être un autre plan pour lui. Et ça risque d'être le même que l'an dernier : un hiver à Kitchener dans les rangs juniors.

« Ils m'ont dit que j'ai besoin de jouer beaucoup. Que je dois jouer de grosses minutes en possession de rondelle. Je dois aussi être meilleur sans la rondelle pour l'obtenir plus souvent », a résumé Mesar, mardi, au Jour 2 du camp d'entraînement du Rocket de Laval.

Or, le temps de jeu risque d'être limité pour la recrue au sein du club-école. Car des options offensives, l'entraîneur-chef Jean-François Houle en a pour ses deux premiers trios. Des vétérans, comme des espoirs en avance sur Mesar dans leur développement. Si ce dernier parvient néanmoins à percer la formation et amorcer la saison sur l'Île Jésus, c'est peut-être davantage un rôle de soutien qui l'attend d'entrée de jeu.

« Ça se peut que ce soit ça, a corroboré Houle. S'il reste ici, il va falloir qu'on lui trouve une chaise et il va falloir qu'il ait de la glace. C'est comme ça qu'on s'assure de développer nos jeunes comme il faut. C'est valide pour tous nos jeunes. Ils ne sont pas obligés de jouer tous les matchs, mais il faut qu'ils soient dans l'alignement et il faut qu'ils soient sur les unités spéciales pour continuer à s'améliorer. Ça va être des décisions dures à prendre. »

Mesar, qui a joué un match avec le Rocket l'automne dernier avant d'être cédé aux Rangers de Kitchener, avec qui il a connu une modeste saison de 17 buts et 34 passes en 52 matchs, dit croire en ses chances de ne pas être rétrogradé à nouveau.

« Ce ne sera pas facile, c'est un peu comme à Montréal. Je suis un joueur qui peut jouer sur les trois ou deux premiers trios, mais il y a tellement de gars ici qui sont dans la même situation que moi. Il y a de la compétition. Je veux juste jouer ma game : patiner rapidement, montrer mes habiletés et utiliser mon intelligence du jeu. C'est ça que je veux montrer. Je pense que je peux être meilleur que ces gars, même s'ils sont plus vieux. Je veux prouver que j'ai ma place ici. »

Reste à voir où. À l'entraînement mardi, celui qui est également capable de jouer au centre était employé à l'aile droite.

« On en parle justement avec le Canadien. Pour être honnête, ça m'importe peu où ils me placeront. Je peux jouer aux deux positions. Mais pour être honnête, je ne sais pas ce qui est le mieux pour moi en ce moment. Parce qu'il y a un match où je joue mieux au centre et l'autre où je joue mieux à l'aile. Ça reste à déterminer. »

Les performances de Mesar durant le camp du Canadien n'ont de son propre aveu offert peu de réponses aux questionnements de l'état-major du Tricolore.

« Mon camp a été ordinaire. J'ai eu quelques bons matchs et quelques mauvais matchs. Je dirais que c'est 50-50. Je m'attendais à plus de moi-même, mais la saison commence à peine et elle sera longue. Je sais ce que je peux faire et je ferai de mon mieux pour le prouver. »

« Il a été correct, a résumé de son côté Houle. Durant les matchs du tournoi des recrues, je l'ai trouvé moyen, mais plus le camp avançait, mieux il était. On va voir cette semaine ce qu'il peut faire dans la Ligue américaine. J'aime sa vitesse et son sens du jeu. C'est plus défensivement qu'il doit être meilleur. Comme tous les jeunes joueurs, il a des choses à travailler. »

« Beaucoup à apprendre »

Mesar, de même que les autres espoirs du Canadien incertains d'amorcer la campagne à Laval ou dans l'ECHL chez les Lions de Trois-Rivières, n'auront que deux matchs préparatoires pour montrer qu'ils ont ce qu'il faut pour survivre aux rigueurs de la Ligue américaine. Il y aura d'abord un duel à Toronto contre les Marlies jeudi et un autre contre les Senators de Belleville dimanche à Laval.

« Ce sont des jeunes qui sont en apprentissage, a rappelé Houle au sujet de Mesar et Riley Kidney. Comme [Joshua] Roy et [Sean] Farrell, ils en ont beaucoup à apprendre et ils sont tous dans le même bateau. Ils doivent apprendre à devenir des professionnels au quotidien. Ces joueurs-là n'ont peut-être jamais joué autant de matchs. Soixante-dix matchs dans la Ligue américaine, c'est beaucoup avec des hommes. »

D'où l'importance de faire preuve de patience et de prendre un pas de recul si nécessaire.

« J'espère que je serai capable de prouver que j'ai ma place ici, a répété Mesar. Si je ne réussis pas, ce n'est pas grave, je veux jouer de grosses minutes, peu importe où. »