LAVAL – La décision de Jean-François Houle d’insérer Joshua Roy dans sa formation a été bien accueillie par les amateurs de hockey de la province et a assurément créé un engouement supplémentaire en vue du troisième match de la série entre le Rocket de Laval et les Thunderbirds de Springfield.

À la lumière des commentaires de l’entraîneur après une dure défaite de 6-3, on peut se demander s’il répétera l’expérience lors du programme double crucial qui attend son équipe en fin de semaine.   

Roy n’est certainement pas à pointer du doigt pour ce mauvais résultat, au contraire. Le joueur du Phoenix de Sherbrooke a fait ce qu’il avait à faire dans le rôle qui lui a été confié, arrivant même à générer quelques bonnes occasions de marquer.

Thunderbirds 6 - Rocket 3

Mais contre un adversaire que Houle a qualifié de « pesant » après le match, les besoins du Rocket se trouvent peut-être ailleurs que dans ce que sa jeune recrue est en mesure de donner.

« Nos joueurs de plus petite stature n’ont pas très bien fait ce soir, si on regarde la feuille de match, a blâmé Houle. Il faudra jouer avec plus de hargne. »

Le patron ne blâmait certainement pas le cadet de son groupe. Un coup d’œil aux statistiques place plutôt la loupe sur Jesse Ylönen et Jean-Sébastien Dea, qui ont respectivement terminé la rencontre à moins-5 et moins-4. Rafaël Harvey-Pinard, l’autre tiers du premier trio, suit tout juste derrière à moins-3, mais il a marqué un but et asséné assez de mises en échec pour être absous par son entraîneur.

Les visiteurs, de leur côté, se sont approprié le territoire avec leurs gros bonhommes. Aux côtés de Will Bitten, le héros du match avec quatre buts, MacKenzie MacEachern (6 pi 3 po, 205 lbs) et Dakota Joshua (6 pi 2 po, 198 lbs) n’ont nullement été intimidés dans un environnement hostile qui en avait pourtant fait rapetisser d’autres avant eux.  

« Je pense qu’il faut gagner plus de batailles, a répondu Houle lorsque questionné sur le travail de ces trois adversaires. Les duels 50-50 dans notre zone, on en a perdu plusieurs. Je pense que ça a fait la différence. Dans notre zone, ils ont utilisé l’arrière du filet à maintes reprises. Il faut trouver un moyen d’arrêter leur [circulation de rondelle le long des bandes]. »

« Il faut prendre les contacts, il faut payer le prix, on n‘a pas le choix, constatait quant à lui Alex Belzile. Il faut contrôler nos émotions, je pense que c’est ça qui nous a coûté cher. Il faut se contrôler plus que ça. »

Pour ça, le retour en santé de Gabriel Bourque ferait un bien fou. C’est l’absence du vétéran, blessé à la tête par une mise en échec de Dakota Joshua dans le match numéro 2, qui a ouvert la porte au baptême de Joshua Roy mercredi.

Si ce n’est pas possible, Houle devra peut-être étudier d’autres options. Faire appel à Devante Smith-Pelly, qui n’a pas joué depuis la première ronde contre Syracuse, pourrait en être une. L’ajout d’un Jean-Christophe Beaudin, qui compte près de 200 matchs d’expérience dans la Ligue américaine, pourrait en être une autre.

Si Houle devait se laisser tenter par l’une ou l’autre de ces expériences, Roy et Peter Abbandonato pourraient être les joueurs sacrifiés dans l’opération.

Roy « pas stressé »

Dans les circonstances, Roy s’est dit satisfait de sa première occasion de jouer avec des professionnels.

« Je ne suis pas un gars stressé dans la vie. En embarquant sur la glace, j’avais un petit stress, mais une fois que le match a commencé, je me suis mis à simplement jouer ma game », a-t-il commenté après son baptême.

Le choix de cinquième ronde du Canadien a terminé la soirée avec trois tirs sur Joel Hofer. Le plus menaçant est survenu en deuxième période, sur une descente à 2-contre-1 avec Cédric Paquette. Privé de l’option de passe, Roy a feinté devant le défenseur et a visé par-dessus le bloqueur du gardien, mais sa tentative a été stoppée.

« Je pense qu’il a bien joué, a complimenté Harvey-Pinard. Il a eu une bonne chance et défensivement, le fait qu’on l’ait pas remarqué, c’est signe qu’il fait sa job. Il a joué un bon match en général. »

« Il a bien joué, a approuvé Jean-François Houle. Il a eu une couple de chances de compter, il ne s’est pas mis dans le trouble, il a gardé ça simple. »

Roy, qui a dominé la LHJMQ avec une récolte de 119 points cet hiver, a retenu un sourire quand on lui a demandé s’il est parvenu à retrouver les mêmes sensations dans la Ligue américaine.

« C’est sûr que j’ai appris que c’est vraiment différent. Il y a moins d’espace sur la glace, il faut que tu fasses tous les détails et c’est plus physique. Mais plus le match avançait, plus je me sentais dedans. J’étais plus impliqué. Pour commencer la deuxième, on a eu des bonnes présences et ça a décollé. »