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RÉSULTATS

Le Rocket a été abandonné par son jeu de puissance

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LAVAL – Des quatre équipes inscrites au carré d'as des séries de la Ligue américaine, le Rocket est celle dont l'attaque à cinq avait été la plus productive dans les trois premières rondes du tournoi.

C'était d'ailleurs l'une des plus grandes inégalités statistiques que l'on pouvait extraire de sa confrontation avec les Checkers de Charlotte. Avant le match de mercredi à la Place Bell, Laval avait converti 24,2% de ses occasions (8 en 33) avec l'avantage d'un homme alors que son adversaire affichait un taux de conversion famélique de 7,1% (2 en 28).

Mais dans ce premier match de la finale de l'Est, le Rocket a été complètement abandonné par cet as qu'il tient précieusement dans son jeu. Le jeu de puissance lavallois n'a pas seulement été blanchi en six déploiements. Il a ouvert la porte à des menaces répétées de l'adversaire.

En première période, alors que les Checkers s'étaient muni d'une avance de 2-0, les officiels leur ont décerné deux pénalités mineures. Jamais le Rocket n'a été capable de les mettre en danger... au contraire! Sa désorganisation a permis à Charlotte de frapper un poteau et de s'offrir quelques menaçants surnombres.

Les gros canons du Rocket se sont préparés pour la troisième période en sachant qu'il leur restait 53 secondes à jouer avec l'avantage d'un homme. Leur réponse : ils ont encaissé un but, le quatrième des Checkers en désavantage numérique depuis le début des séries.

En milieu de troisième, le quintette doré du Rocket était à l'ouvrage pour une sixième fois, mais Sean Farrell a écourté son mandat en écopant à son tour d'une pénalité.

À deux reprises, dans son bilan d'après-match, Pascal Vincent a pointé ses unités spéciales du doigt pour la pénible soirée que venait de vivre son équipe. « Il faut prendre des meilleures décisions, être plus rapides dans nos décisions. On avait fait nos devoirs, on savait à quoi s'attendre. Mais ce n'est pas un style de jeu qu'on a vu souvent. On va faire des ajustements, mais au bout de la ligne, il faut que tu exécutes en avantage numérique. Si tu donnes la rondelle à l'équipe adverse, qu'elle soit agressive ou pas, ça va te coûter du momentum. »

Dans le vestiaire, ceux qui ont le mandat de faire fonctionner ce département n'en menaient pas large.

« Je pense que ça a changé toute la game, reconnaissait Joshua Roy. Quand a un bon avantage numérique, le reste suit. À soir, c'était tout le contraire. Il faut se recentrer, il faut être meilleurs demain. »

Quand on l'a relancé en lui demandant si le Rocket avait été surpris par la façon de défendre des Checkers, Roy a rejeté l'idée. « On a assez étudié leurs tendances, on savait comment ils jouaient. Il faut juste être meilleurs. »

« On est capables de mieux faire que ça sur l'avantage numérique avec les joueurs qu'on a et ça commence avec moi », se flagellait Dauphin.

L'autocritique de Dauphin est un beau signe de lucidité. Après avoir récolté un point dans les sept premiers matchs de séries, celui qui vient de signer un nouveau contrat de deux ans traverse une petite période creuse. Il n'a pas participé au pointage à ses trois dernières parties et mercredi, il a terminé la rencontre avec un différentiel de -4.

Le même constat peut être fait à l'endroit d'Alex Barré-Boulet. Le meilleur pointeur de l'équipe en saison régulière avait marqué un but important, justement en avantage numérique, dans le match qui a permis d'éliminer les Americans de Rochester. Mais il a été peu visible dans les deux dernières défaites des siens. Lui aussi a encaissé un -4 à sa fiche dans la première rencontre contre les Checkers.

Depuis deux matchs, Vincent a soustrait Sean Farrell à leurs côtés pour le remplacer par Brandon Gignac. Les effets de cette substitution sont jusqu'ici superficiels.

Vincent a quelques fois mentionné qu'une équipe a besoin que ses meilleurs joueurs fassent de l'ombre aux meilleurs de l'adversaire pour connaître du succès en séries. Alors que le Rocket court le risque de quitter pour Charlotte avec un retard de 0-2, le moment serait bien choisi pour ses deux vétérans québécois d'en sortir une grosse.