LAVAL – Le Rocket s’est fait surprendre par le même tour qu’il avait joué la veille aux Thunderbirds de Springfield, samedi soir à la Place Bell.

Le club-école du Canadien a échappé une avance de deux buts et s’est incliné par la marque de 3-2, en prolongation, dans le cinquième match de la finale de l’Est de la Ligue américaine. Il devra maintenant gagner deux matchs à l’étranger pour se qualifier pour le 4-de-7 ultime des séries de la LAH.

James Neal a jeté un froid dans l’amphithéâtre en décochant un tir précis derrière un Cayden Primeau débordé à 18:35 de la quatrième période. Auteur de 42 arrêts la veille, le cerbère lavallois a une fois de plus été impérial devant le barrage adverse. Samedi, il a été battu sur le 47e tir cadré de l’adversaire.

Si Primeau a été le plus occupé des deux gardiens dans le temps ajouté, il s’en est fallu de peu pour que le Rocket sorte vainqueur du duel. Danick Martel a fendu l’air devant un filet grand ouvert et Jean-Sébastien Dea a été frustré par Charlie Lindgren sur une échappée.

Plutôt généreux contre son ancienne équipe dans le deuxième match de la série, Lindgren a été sans reproche à son retour à Laval. Il a réalisé 25 arrêts, dont quelques-uns fumants.

« C’était encore un match serré, ç’aurait pu aller d’un côté ou de l’autre. Il faut avoir la mémoire courte. Notre but est maintenant de mériter un septième match », a lancé le capitaine Xavier Ouellet après la défaite.

« Je pense qu’on a un groupe qui est assez résilient. On l’a démontré tout au long de l’année, on a toujours rebondi, s’encourageait l’entraîneur-chef Jean-François Houle. Tu prends ça un match à la fois. Nos gars se donnent, ils donnent tout ce qu’ils ont à tous les matchs. On a un bon groupe et on n’a pas besoin de faire des gros discours. Les gars le savent, ils sont préparés. Ils veulent gagner. »

« Je n’ai pas de souvenir d’avoir été en retard 3-2 dans une série, mais une chose est sûre, on n’abandonnera pas, a promis Rafaël Harvey-Pinard, l'auteur des deux buts des siens. On va arriver là-bas avec le couteau entre les dents. Je n’ai pas d’expérience à ce niveau-là, mais des gars dans le vestiaire l’ont et ils vont passer le message. »

 

Springfield avait créé l’égalité avec un peu moins de cinq minutes à faire en troisième période quand un tir de Dakota Joshua a dévié sur un défenseur qui lui servait d’écran. Intraitable jusque-là, Cayden Primeau a figé et n’a pu que suivre des yeux le canard boiteux qui l’a battu à sa gauche.

Nathan Todd, lui aussi sur un tir dévié, avait inscrit les T-Birds au pointage en fin de deuxième période.

« Oui, offensivement, ils ont eu le dessus sur nous au chapitre les lancers. Quand on avait une avance d’un but, on est restés un peu plus dans notre zone, mais on a bien fait, on a bien défendu pour essayer d’avoir la victoire, relativisait Houle. Ils ont eu un but, ça a frappé un bâton et ça a rentré. Et en prolongation, on a eu nos chances. »

« On n’a pas joué notre meilleur match défensivement, mais on n’a pas joué incroyablement mal non plus, était d’avis Harvey-Pinard. Ils ont créé beaucoup de circulation dans notre zone et amené beaucoup de rondelles au filet. Le nombre de tirs ne reflète pas nécessairement notre jeu défensif, mais on peut resserrer. »

 

Harvey-Pinard a trouvé le fond du filet adverse dans un quatrième match de suite. Il revendique cinq buts au cours de cette période, lui qui avait été blanchi à ses neuf premiers matchs des séries.

 

Jouer avec le feu

En mission depuis le début de cette demi-finale, les spécialistes défensifs du Rocket ont livré une autre performance parfaite. L’unité de désavantage numérique a blanchi les Thunderbirds en sept occasions. Le jeu de puissance de Springfield, qui montrait un taux d’efficacité de 38% après les deux premières rondes, a été complètement menotté en 25 occasions après cinq rencontres.

Houle s’est dit fier de cet accomplissement, mais ne cache pas que quelque chose l’agace : son équipe est beaucoup trop punie à son goût et il craint qu’elle finisse par se brûler si elle continue à jouer ainsi avec le feu. Or, sa marge d’erreur est désormais inexistante.

Samedi, le vétéran Alex Belzile a écopé à lui seul de trois pénalités mineures et d’une double mineure.

« Ça fait deux matchs de suite, trois quasiment, qu’on prend six ou sept punitions. C’est beaucoup trop, a décrié le coach. Il faut contrôler nos bâtons, il faut contrôler nos émotions. C’est sûr qu’on en parle et on sait que ce n’est pas évident. »

« C’est sûr que ça n’aide pas de jouer autant en désavantage numérique, reconnaît Ouellet. C’est intense, c’est haut en émotions et les gars se battent durement. Je ne sais pas si toutes les pénalités sont méritées, mais il faut trouver une façon de rester loin du banc. »

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