LAVAL – Sylvain Lefebvre ne s’en cache pas, il est agacé par le manque de constance affiché par son équipe qui vient de franchir la mi-saison et par le fait que certains joueurs ne saisissent pas leur chance à la suite des rappels effectués par le Canadien.
 
Déjà affecté par un solide virus, Lefebvre a dû avoir encore plus mal à la tête derrière le banc de sa formation qui a peiné face aux Comets d’Utica.
 
Pourtant, le Rocket a conclu l’année 2017 de belle manière avec trois triomphes consécutifs à la suite du congé de Noël. Cependant, le club lavallois a replongé dans ses failles et il vient de s’incliner pour la troisième fois en quatre matchs. Inutile d’en dire plus pour exposer le manque de constance qui frappe l’organisation.

« Oui, ça me dérange », a confirmé Lefebvre au RDS.ca sur ce problème persistant.
 
« Il n’y a pas de recette miracle, mais ce sont vraiment les performances en dents de scie qui me dérangent le plus. Quand on joue bien, on peut avoir de gros matchs pendant 60 minutes sur la route. Quand on revient à la maison, je ne sais pas si on veut faire un spectacle, mais il faut trouver la raison pour laquelle ça arrive », a-t-il poursuivi.
 
La déception de Lefebvre ne s’arrête pas là. Il s’attendait à ce que certains joueurs puissent s’imposer pendant les rappels effectués par l’état-major du Tricolore. 
 
« Ce qui me déçoit le plus, c’est que je ne vois pas tant de gars qui saisissent leur chance. C’est non seulement décevant, mais tu demandes un peu ce que ça prend de plus », a lancé Lefebvre comme message.
 
Adam Cracknell ne peut certainement pas être visé par ce constat. Au contraire, Cracknell a assumé de grandes responsabilités depuis son arrivée. Le patineur de 32 ans demeure convaincu que les joueurs qui sont toujours présents peuvent orchestrer des victoires.
 
« Je crois avant tout que ça doit être perçu comme une belle situation pour les joueurs. Ils ont la chance de prouver leur valeur et se faire remarquer. On essaie d’insister là-dessus et de pousser les gars dans la bonne direction », a évoqué Cracknell.
 
Un point tournant aurait pu survenir lorsqu’une réunion d’équipe a été tenue avant le duel de samedi à Binghamton.
 
« On a notamment étudié notre situation au classement et on sait qu’on doit jouer en haut de ,500 pour se donner une chance d’accéder aux séries », a confié Chris Terry, lundi, au collègue Nicolas Landry. 
 
« Dernièrement, plusieurs joueurs ont dû remplir des rôles inhabituels. Des joueurs de troisième et quatrième trios se retrouvent dans le top-6. Quand on parvient à obtenir des buts de tous les trios, c’est là qu’on gagne le plus de matchs », a ajouté le meilleur buteur du Rocket.
 
Terry reconnaît que ce n’est pas évident d’enchaîner les victoires quand une équipe perd des outils comme Daniel Carr, Nicolas Deslauriers, Byron Froese et Jakub Jerabek.
 
« On a perdu plusieurs joueurs qui comptaient une grande partie de nos buts », a-t-il admis.
 
Terry doit donc se contenter de dresser un bilan de mi-saison mitigé.
 
« Dans l’ensemble, on a progressé, mais on a traversé des montagnes russes. Au début de la saison, l’excitation était au rendez-vous et on gagnait des matchs par de hauts pointages. C’était plaisant pour les partisans, mais tu ne veux pas concéder autant de buts. Par la suite, on a mieux joué défensivement, mais on n’était plus en mesure de compter ! »

Le temps commence déjà à presser
 
Matt Taormina, un autre vétéran d’impact, a été sondé sur le même sujet. Le défenseur de 31 ans qui a joué plus de 400 matchs dans la Ligue américaine est bien conscient que le Rocket traverse une saison d’ajustement.
 
« Présentement, on ne se situe pas où on le souhaiterait. On a connu un bon départ et on a ensuite perdu plusieurs éléments d’expérience. On se retrouve avec une équipe jeune et on doit se débrouiller ainsi. On essaie encore de trouver nos repères. On est rendu au point auquel on doit être animé par un sentiment d’urgence, il faut monter notre niveau d’un cran », a-t-il souhaité.
 
Ce point a justement été soulevé par Lefebvre après le revers contre Utica. Après 10 parties consécutives contre des rivaux de division, le Rocket disputera deux matchs contre des équipes d’une autre section.
 
« Quand on joue contre notre division, ça peut nous permettre de rattraper des points perdus. Quand on sort de la division, il faut aussi gagner à tout prix. C’est le temps de trouver notre sentiment d’urgence et pas juste pour un match, il faut le garder », a déclaré l’entraîneur.
 
Lorsqu’on vient de perdre pour la quatrième fois en cinq duels contre l’équipe qui nous précède au classement, la réalité nous frappe. Ainsi, l’affrontement de vendredi contre Hartford grimpe de niveau d’alerte.
 
« On se devait de gagner contre Utica si bien que la partie de vendredi devient vraiment cruciale. On doit l’aborder ainsi », a conclu Cracknell qui fera sans doute plaisir aux partisans affamés de victoires avec cette réponse.