Sommaire Americans c. Rocket

LAVAL – On disait que le Rocket de Laval devrait se méfier du grand arsenal de talent des Americans de Rochester, mais c’était sans savoir que Danick Martel allait s’éclater avec quatre buts lors du premier duel de cette série. 

Grâce à un gain de 6 à 1, devant une sublime foule de plus de 10 000 spectateurs, le Rocket s’est emparé de l’avance 1-0 dans cet affrontement de troisième ronde.

Amoché lors du match ultime de la ronde précédente, Martel avait pu terminer cette partie, étant même à l’origine du but vainqueur de Gabriel Bourque en prolongation.  

Et de quatre pour Danick Martel!

Martel a repris là où il avait laissé avec une fabuleuse production contre le club-école des Sabres de Buffalo. Tout ce que touchait Martel se transformait en or ou en buts ! 

Alors que les visiteurs avaient enfilé le premier but de la soirée, Martel a renversé la vapeur avant l’entracte. Il a d’abord fait dévier un tir de Gignac derrière Aaron Dell. 

Dès la sixième minute de jeu du second tiers, il a récupéré son propre lancer pour pousser la rondelle dans le filet

Six minutes plus tard, il a vécu la magnifique sensation de compléter un tour du chapeau devant des gradins remplis. Le sourire qui envahissait son visage était beau à voir alors que les casquettes volaient à partir des gradins pour atterrir aux quatre coins de la patinoire. De plus, il a chassé Dell de son filet.

« Les émotions sont dans le tapis, je me perds dans mes mots ! Ça n’arrive pas souvent qu’on fait des performances comme celle-ci. Toute la partie, la rondelle me suivait partout. J’ai eu d’autres chances, mais j’ai essayé de la donner pour ne pas être égoïste », a commenté Martel. 

« La rondelle me suivait partout! »

« Il y a moins d’émotions en saison. C’est toujours un exploit de plus en séries, c’est difficile de compter. Le support des partisans, c’était beau à voir », a admis Martel, qui, malheureusement, jouera devant plus de membres de son entourage lundi. 

« Il a joué un excellent match. C’est un joueur qui déploie beaucoup d’intensité, il possède une bonne rapidité et il peut être inséré un peu partout dans la formation, il a joué un très gros match ce soir », a convenu l'entraîneur Jean-François Houle.  

« Magique ! Je suis vraiment content pour lui, c’est un bon ami. Il le mérite, il travaille fort dans chaque match, il envoie beaucoup de rondelles au filet. Ce soir, ça rentrait », a confié Rafaël Harvey-Pinard.   

N’oublions pas que, trois minutes avant ce troisième but de Martel, Cédric Paquette a enfilé l’aiguille à la suite d’une superbe feinte de Harvey-Pinard aux dépens de Mark Alt qui s’est plutôt fait « deleter » sur cette séquence. 

« Belzile m’a dit que j’avais du temps et j’ai vu que le défenseur m’avait laissé de l’espace donc j’avais le temps de tenter une feinte. Ensuite, j’ai simplement fait la passe sans penser », a expliqué RHP. 

Si Paquette a complété cette mise en scène, il a également joué un rôle déterminant durant cette rencontre avec son jeu robuste. Son implication a semblé déstabiliser Rochester à quelques reprises. 

Comme si ce n’était pas assez, Martel a ajouté son quatrième de la journée durant l’un des nombreux élans d’indiscipline de Rochester en troisième période. Généreux, Martel venait de tenter d’offrir un but à coéquipier quand la rondelle est revenue sur sa palette sans tarder et dans le filet encore plus vite. 

Après Martel et Paquette, il ne faut pas tarder à vanter l’apport du gardien Cayden Primeau. Tandis que les membres du Rocket s’assurent de ne pas trop s’immiscer dans sa bulle ces jours-ci, Primeau a continué d’exceller. Le gardien américain de 22 ans s’est illustré à plusieurs reprises dont dès le début de la rencontre en frustrant le dangereux JJ Peterka en échappée. 

« C’était un match émotif comme départ. En séries, surtout, il faut être prêts pour tout, chaque jeu compte. Notre départ a été un peu lent, mais rien ne pouvait nous freiner ensuite », a jugé Primeau qui affiche une efficacité de ,945 en séries. 

Peterka s’est repris en comptant le seul but des siens. Pour être bien honnête, Peyton Krebs aurait mérité de marquer, mais le capitaine Xavier Ouellet l’a volé alors qu’il tentait d’insérer la rondelle dans une cage abandonnée. 

Les spécialistes du désavantage numérique du Rocket, dont Alex Belzile, ont aussi eu leur mot à dire dans ce résultat en ne cédant rien en quatre déploiements. 

Nate Schnarr a été l’auteur du sixième but du Rocket en fin de partie. 

Rappelons que, dès lundi, les deux équipes croiseront de nouveau le fer à la Place Bell. La frustration s’est emparée des joueurs des Amerks au dernier tiers alors qu’ils ont voulu préparer ce deuxième match. Nick Boka a tout essayé pour provoquer un combat et il a eu une longue discussion animée avec Ouellet au banc des punitions. Notons que Mattias Norlinder a encaissé à la tête un coup de coude vicieux de Ben Holmstrom tandis que Corey Schueneman a subi un double-échec au bas du dos de ce même joueur et il a quitté pendant quelques minutes. 

« C’est le travail des arbitres de bien gérer ça. C’est malheureux que le match ait fini comme ça », a noté Houle.  

« L'émotion est dans le tapis »
Norlinder victime d'un coup salaud en fin de match