LAVAL – Sylvain Lefebvre prétend qu’il n’a pas perdu le feu sacré. L’entraîneur du club-école du Canadien reconnaît que les dernières années n’ont pas été faciles, mais il désire poursuivre son association avec l’organisation montréalaise.

 

Samedi soir, à la suite d’une série aller-retour avec les Marlies de Toronto, le Rocket de Laval pourra baisser le rideau sur sa première saison dans la Ligue américaine. Mais cette conclusion attirera l’attention sur cette cinquième exclusion des éliminatoires au cours des six dernières années.

 

Critiqué assez fréquemment pour ces insuccès du club-école, Lefebvre pourrait choisir de relever un autre défi ailleurs. Le bilan – qui devrait avoir lieu dimanche – lui permettra de s’étaler davantage sur la question, mais il prétend avoir encore le goût de continuer.

 

« Si je suis là-dedans, c’est parce que je suis passionné. J’ai une belle famille et tout le monde est en santé. L’an passé, moi et femme avons eu des petits problèmes de santé et ça nous fait toujours réfléchir. Au final, c’est mon métier, j’aime ce que je fais et j’ai du plaisir à le faire.

 

« Par contre, je ne cacherai pas que ce fut des saisons difficiles, on veut tous gagner et avoir du succès en tant qu’équipe. Mais il ne faut pas oublier le nombre de joueurs qui ont été dans la LNH cette année, c’est le fun de voir ça aussi et il faut également regarder les aspects positifs », a répondu Lefebvre sans s’empresser de passer à une autre question.

 

Avant de changer de sujet, il a pris le temps de vanter la contribution de ses adjoints et du personnel de l’organisation.

 

« Ils ne comptent pas les heures. Si les jeunes restent jusqu’à 16 h, il y aura des entraîneurs pour eux. On est là pour les jeunes. On le fait avec passion. Alors, pour répondre à la question, oui, je suis prêt », a-t-il confirmé.

 

Parlant de travail à ne pas négliger, les deux dernières rencontres en seront un bel exemple. Tandis que le Canadien a déjà vidé son vestiaire, le Rocket (24-40-10) ne se battra que pour éviter de conclure l’année au dernier rang du classement général.

 

Ces deux parties seront encore plus particulières pour Michael McCarron, Kerby Rychel et Brett Lernout. Ces trois joueurs qui ont complété la saison avec le Tricolore ont appris qu’ils devaient se rapporter au Rocket pour la conclusion du calendrier régulier.

 

« Je vais m’assurer de jouer ces deux matchs avec la même importance que tous les autres. Ce sera aussi utile pour moi de jouer beaucoup de minutes et d’être utilisé sur les unités spéciales. Je veux partir en jouant avec confiance », a réagi Lernout après un entraînement segmenté en quelques habiletés à peaufiner.

 

Lernout a raison de parler ainsi, il est parvenu à redorer son blason lors de son deuxième rappel de la campagne avec le Canadien. Très erratique durant son séjour initial, il a démontré qu’il peut devenir une ressource fiable.  

 

« Je suis content de cette deuxième tranche avec le Canadien. Je pense que je devenais plus confortable et plus confiant match après match. C’est définitivement la grande différence, c’est là que je suis à mon mieux. J’en viens à jouer de manière simple et à refiler le disque plus rapidement à mes coéquipiers. Je savais que je devais prouver que je peux jouer à ce niveau », a commenté le droitier qui se dit prêt à bagarrer pour un poste régulier à droite où Shea Weber, Jeff Petry et Noah Juulsen partiront avec une ou plusieurs longueurs d’avance selon le joueur.

 

Un style qui exige une meilleure condition physique

 

Dans le cas de Rychel, son audition de quatre matchs vaut son pesant d’or lorsque ça fait deux ans que les portes de la LNH nous ont été fermées.

 

« Je suis assez content, je crois que je me suis bien débrouillé. Ça faisait quand même un certain temps que j’avais joué dans la LNH. C’était vraiment spécial de jouer au Centre Bell et je souhaite vivre ça beaucoup plus souvent la saison prochaine », a noté le patineur de 23 ans qui a récolté un but et une aide en jouant en moyenne 11:02 par partie.

 

Kerby RychelDe l’extérieur, on a l’impression que les dirigeants du Canadien ont pu laisser Rychel poireauter dans la Ligue américaine puisque son attitude – le mot à la mode – n’a pas toujours été exemplaire.

 

« Ce n’est pas un côté "mauvaise attitude", c’est un jeune qui est confiant en ses moyens. Parfois, il peut avoir l’air un peu arrogant, mais ce n’est pas pour mal faire. Il aime agacer ses coéquipiers et être le boute-en-train. Kerby ne doit pas arriver sur la glace et faire des niaiseries. Il doit être sérieux. Je leur dis, c’est leur carrière, pas la mienne. Les décisions qu’ils prennent ont un impact direct, que ce soit négatif ou positif, sur leur parcours », a exposé Lefebvre.

 

Dès son arrivée, via la transaction de Tomas Plekanec, l’entraîneur du Rocket a demandé à Rychel de se rapprocher du style qui l’a mené à une sélection en première ronde (19e au total) en 2013. Mais cette intensité de tous les instants et ces confrontations dans les coins de patinoire ainsi que devant le filet sont particulièrement exigeantes.

« Il l’a fait à Montréal. À notre niveau, c’est de le faire de manière plus constante, à toutes les présences sur la patinoire. Mais pour qu’il soit capable, il doit être au sommet de sa forme physique surtout qu’il joue avec Chris Terry et Adam Cracknell donc il voit plus d’action qu’à Montréal. Il devra travailler sur son cardiovasculaire, la force de ses jambes,  sa rapidité et son patin. C’est d’investir en soi-même », a cerné Lefebvre.