Une attente étrange pour le Rocket?
LAVAL – Ce serait à la fois un peu drôle, étrange et amusant si le Rocket de Laval devenait spectateur des matchs des Monsters de Cleveland jusqu'à dimanche soir.
« Ce serait le fun, pour une fois, de regarder du hockey comme des partisans. Mais ce serait aussi extrêmement stressant si on doit se rendre là », a reconnu Anthony Richard quelques minutes après avoir contribué à la survie éliminatoire du Rocket à l'aide d'un tour du chapeau.
Vendredi soir, les joueurs du Rocket joueront leur dernier coup de la saison. S'ils l'emportent et que les Monsters de Cleveland s'inclinent à Utica, ce sera inutile de jouer aux spectateurs. Ce serait plutôt le signal pour célébrer une participation in extremis aux séries.
Mais quelques scénarios pourraient mener le Rocket à devoir se croiser les doigts jusqu'à dimanche pour le dernier de trois matchs en trois jours des Monsters.
« Le seul match qui nous a fait mal dans les dernières semaines, c'est celui contre Cleveland (défaite de 5-4 après avoir détenu une avance de 4-2). Mais, en gagnant vendredi, on finirait avec huit victoires en neuf matchs. On n'aurait jamais pensé ça dans nos plus grands rêves. En espérant ne pas devoir attendre jusqu'à dimanche », a noté Richard souhaitant ainsi une défaite de Cleveland.
Vendredi, la Place Bell débordera d'enthousiasme une fois de plus alors que le Crunch de Syracuse sera de passage. Cette saison, le Rocket a dominé les confrontations avec cinq victoires en sept duels, mais Syracuse pourrait se venger en repoussant Laval des séries.
« Syracuse va se présenter pour jouer au hockey, ils ne nous aiment pas et c'est certain qu'ils ne veulent pas qu'on fasse les séries, ce sera tout un match », a déjà exposé l'entraîneur Jean-François Houle.
L'état d'esprit que l'on sent chez le Rocket se résume ainsi : si l'équipe joue comme elle le fait depuis la fin mars, ça regarde bien.
« L'ambiance est incroyable, on est en mode séries et les partisans aussi. Ça fait du bien de jouer des matchs avec de gros enjeux comme ça et les bonds favorables arrivent au bon moment », a indiqué Rafaël Harvey-Pinard qui a encore trouvé un moyen de s'illustrer.
« C'est le temps ou jamais de gagner. C'est génial de voir notre rendement depuis 10 matchs, tout le monde pousse dans la même direction », a commenté Mitchell Stephens qui joue désormais à la hauteur des attentes à son égard.
Le coup de pouce déterminant du CH
Pour cette fin de saison, c'est au tour du Rocket de bénéficier de l'aide du Canadien. Après avoir fourni une tonne de joueurs au CH pour pallier aux innombrables blessures des dernières années, le Rocket reçoit le retour d'ascenseur dans sa course aux séries.
La présence de Harvey-Pinard, Jesse Ylönen et Cayden Primeau – même si Jake Allen se remet d'une blessure – a procuré un puissant second souffle au Rocket.
« Absolument, ça fait une différence quand tu as des joueurs de qualité comme eux. Tu regardes HP, il a juste joué une trentaine de matchs pour nous cette saison et même chose pour Ylö. À un certain moment, ce n'était pas facile pour nous. Mais ça aide tout le monde sur la glace de les ravoir », a admis Houle.
Pour Anthony Richard, c'est l'occasion d'être jumelé avec RHP.
« On disait, à la blague, à son retour, que ç'aura pris ça pour qu'on joue ensemble. On aurait aimé évoluer ensemble quelques matchs à Montréal avec Alex Belzile », a déclaré Richard.
On le comprend à voir comment Harvey-Pinard parvenait à orchestrer ses échappées.
« Il est tellement bon avec son bâton. Dès qu'il coupe une passe, il sait où je me trouve. Souvent, il envoie la rondelle dans l'espace libre. C'est parfois plus difficile pour moi de conserver ma rapidité quand la passe arrive directement à moi. C'est vraiment plaisant de jouer avec lui, il est tellement intense, ça nous donne plus de chances », a cerné Richard.
Généreux, comme il l'a été avec ses cinq mentions d'aide, Harvey-Pinard a donné le crédit à Richard et Stephens qui ont marqué un total de cinq buts contre les Marlies.
« Les gars ont concrétisé leurs occasions. Anthony se démarque bien et, avec sa vitesse, il peut battre n'importe quel défenseur. Je n'avais qu'à lui placer la rondelle dans l'espace et il a trouvé une façon de la mettre dedans », a-t-il souligné.
Aux yeux de Stephens, qui a goûté à la LNH pendant 72 parties, l'évolution des Harvey-Pinard et Ylönen est manifeste.
« C'est dans la maturité dans leur jeu. Quand tu joues dans la LNH, tu apprends de ceux qui gagnent des millions et des meilleurs joueurs de la planète. Tu grandis comme joueur. Ils ont ramené leur succès avec eux à Laval », a-t-il ciblé.
Il faudra que leur apport se conjugue avec le noyau du Rocket pendant une autre partie avant de songer aux séries.
« C'est sûr que leur présence nous aide, ça donne un second souffle. Mais on a d'autres gars qui ont bûché fort pour se rendre jusqu'ici », a ajouté l'entraîneur avec raison.