LAVAL – Samuel Montembeault pensait au match du 6 avril 2018 depuis que le calendrier des Thunderbirds de Springfield avait été dévoilé l’été précédent. C’était la première fois de sa vie qu’il jouait loin de la maison et il avait attendu avec impatience ce retour au Québec. Ce serait pour lui la chance de montrer aux membres de sa famille et à ses amis les progrès qu’il avait réalisés à sa première saison chez les professionnels.

Il n’avait finalement rien montré du tout. Il avait subi cinq défaites consécutives dans les semaines qui avaient précédé le voyage d’équipe à Laval. À son dernier départ avant le grand jour, il avait accordé six buts. Même si son équipe était déjà éliminée de la course aux séries, l’entraîneur Geordie Kinnear avait décidé de donner le filet au Finlandais Harri Sateri.

« C’est sûr que j’étais déçu, a reconnu Montembeault près du vestiaire des visiteurs de la Place Bell vendredi matin. C’était vraiment le match que j’attendais depuis le début de la saison. Mais ce n’est pas grave. Ce n’était pas la dernière fois que je venais à Laval non plus. Je savais que je pourrais me reprendre. »

La nouvelle saison est jeune mais déjà, Montembeault est parti sur de meilleures bases. Il a récolté un blanchissage à sa première sortie de la saison à Lehigh Valley et a contribué à une victoire contre Providence deux jours plus tard. Vendredi soir, il s’est montré digne de la confiance de son entraîneur en réalisant 30 arrêts dans une victoire de 5-3 contre le Rocket.

Après avoir perdu 26 de ses 39 sorties à sa saison recrue, l’ancien de l’Armada de Blainville-Boisbriand est invaincu à ses trois premiers départs.

« L’année passée, c’était plus le côté mental qui était difficile, confesse le gardien de 21 ans. C’était ma première année pro. C’était aussi la première année que j’étais loin de la maison. Ça a été un ajustement, il y a eu des hauts et des bas durant toute la saison, mais cette année je suis arrivé au camp plus confiant, mieux préparé et je sais à quoi m’attendre pour toute la saison. Ça va bien jusqu’à présent. »

Les dirigeants des Panthers de la Floride, l’équipe-mère des Thunderbirds, ont laissé partir Sateri durant la saison morte. Mais ils sont loin d’avoir offert un vote de confiance aveugle à Montembeault, leur choix de troisième ronde en 2015. Pour remplacer le Finlandais, ils ont mis sous contrat dès le 1er juillet le vétéran Michael Hutchinson.

Après trois saisons complètes comme gardien réserviste des Jets de Winnipeg, Hutchinson a surtout évolué dans la Ligue américaine l’an dernier. Il y a été absolument dominant, cumulant une moyenne de buts alloués de 2,08 et un taux d’efficacité de ,935 en 26 départs. Clairement, les Panthers jugeaient que des renforts étaient nécessaires à la position.

« Je m’en attendais un petit peu, admet Montembeault. L’année passée, comme je le disais, j’ai eu bien des hauts et des bas. Et on sait que [Roberto] Luongo et [James] Reimer sont souvent blessés dans la Ligue nationale, donc pour eux, c’était une façon de se protéger. C’est un excellent gardien, Michael. »

La théorie de Montembeault a rapidement été confirmée. Dès le premier match de la saison, Luongo a subi une entorse à un genou qui pourrait le garder à l’écart du jeu jusqu’à la mi-novembre. Hutchinson a donc été appelé en renfort, laissant au Québécois toute la place dont il a besoin pour prouver sa valeur.

« Évidemment, quand il va être à Springfield, j’aurai un peu moins de temps de glace.  C’est important de montrer que cette année je suis prêt, je suis pro et que je peux continuer à jouer comme je le fais depuis le début de la saison. C’est une chance que je dois saisir. »