Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Xavier Simoneau l'équilibriste

Xavier Simoneau Xavier Simoneau - Getty
Publié
Mise à jour

LAVAL – Quand on fait remarquer à Xavier Simoneau qu'il est actuellement le deuxième joueur le plus puni du Rocket de Laval, la petite boule d'énergie de Saint-André-Avellin s'empresse d'apporter une nuance.

Seul Riley McKay a passé plus de temps que lui en pénitence, d'accord, « mais j'ai quatre 10 minutes là-dedans. Avec des 10 minutes, ça monte vite. »

L'attaquant a en fait écopé de trois pénalités d'inconduite depuis le début de sa deuxième campagne chez les professionnels, chacune d'entre elles pour s'être fermé le clapet un peu trop tardivement au goût de l'arbitre. À l'aube du match de ce soir contre le Crunch à Syracuse, Simoneau affiche un total 73 minutes de pénalité en 33 sorties, soit huit de moins que son total de la saison 2022-2023.

« Oui je parle, et oui je suis fatigant, mais ça fait partie de mon jeu. »

Et c'est en quelque sorte ce qui fait sa force.

« C'est difficile des fois avec la façon dont je joue de garder mon calme. Je suis un gars qui est émotif, qui aime ça jouer au hockey et qui aime ça quand ça brasse aussi. Mais il y a une ligne à ne pas franchir. Des fois je la franchis et c'est à moi de contrôler ça », reconnaissait-il plus tôt cette semaine au terme d'une séance d'entraînement à la Place Bell.

« Quand je reste juste, juste sur la ligne, c'est là que je suis à mon meilleur et que je suis fatigant. Ça ne fait même pas 100 matchs que je joue dans les professionnels – il en a joué 97, saison et séries incluses – mais je m'en approche. J'ai beaucoup à apprendre encore, mais je commence à savoir où est ma ligne. »

Les rappels à l'ordre de l'entraîneur-chef Jean-François Houle, qui l'a rayé de sa formation à deux reprises cette saison pour avoir faire preuve d'indiscipline dans des moments critiques, y sont assurément pour quelque chose.

« J'étais 100 % d'accord avec la décision, je ne méritais pas de jouer ces matchs-là. Tu le sais que c'est de ta faute et c'est à moi de mieux agir. »

« Il faut qu'il soit juste sur la ligne et qu'il ne la franchisse pas, c'est comme ça qu'on le veut, approuve le stratège du club lavallois. C'est un joueur intense et il faut qu'il fasse attention. C'est primordial qu'il choisisse le bon moment quand être une peste et quand ne pas l'être. S'il fait ça, il a une chance de jouer dans la Ligue nationale un jour. »

Car à mesure qu'il s'approche du juste milieu, le choix de 6e tour du Canadien en 2021 fait autre chose que de s'asseoir au banc de pénalité. Il produit. À ses 10 derniers matchs, l'ailier gauche de 5 pi 6 po et 183 livres a amassé 10 points (1 but, 9 passes), portant à 24 sa récolte, la cinquième meilleure du club.

Xavier Simoneau

« La plus grosse différence avec l'année passée, c'est qu'il est plus responsable et quand un instructeur a confiance en un joueur, il a plus de temps de jeu », observe Houle.

« Ce que j'aime de lui, c'est qu'il est fougueux, ajoute le pilote. C'est un jeune joueur qui est intense et qui n'a pas froid aux yeux. Que le gars mesure 6 pi 4 po ou 6 pi 5 po, il va finir sa mise en échec et il est dur à affronter pour les équipes adverses. Puis, il ramasse des points présentement. »

La progression observée par Houle est confirmée par les données statistiques colligées par nos amis de SportLogiq. Avant la victoire de mercredi soir du Rocket sur les Comets d'Utica, Simoneau affichait une avancée dans la plupart des facettes offensives à forces égales mesurées par la firme de statistiques avancées.

Forces égales, moyennes par match | Rang chez le Rocket (min. 100 minutes)
  2022-2023 (19 attaquants) 2023-2024 (17 attaquants)
Buts 0,03 (19e) 0,09 (13e)
Buts attendus 0,08 (19e) 0,18 (5e)
Chances de marquer 0,69 (19e) 0,88 (13e)
Chances en entrée de zone 0,26 (18e) 0,25 (12e)
Tirs de l'enclave 0,55 (19e) 0,59 (11e)
Tirs du bas de l'enclave 0,29 (18e) 0,38 (8e)
Temps de possession en z.o. 0:18 (9e) 0,20 (5e)
Passes tentées vers l'enclave 1,53 (9e) 1,44 (9e)
Passes complétées vers l'enclave 0,74 (8e) 0,72 (6e)
Passes complétées en z.o. 5,9 (5e) 6,5 (1er)
Jeux défensifs 3,0 (13e) 3,0 (7e)
% buts attendus pour 50,6 % (9e) 51,7 % (6e)

 

« L'an dernier, Simoneau était le tireur le moins dangereux du Rocket. Il était bon dernier pour les buts attendus et il se retrouvait au bas de plusieurs catégories clés. Ses buts attendus par match ont plus que doublé et il se rend plus souvent au filet. Comme passeur, il mène le Rocket pour les passes complétées en zone offensive par match », rapporte notre collaborateur Billy Bertrand.

« Bien que la plupart des augmentations sont assez modestes, ça reste une nette amélioration par rapport à l'an dernier. »

C'est ainsi, avec les blessures et les rappels à Montréal qui ont modifié la hiérarchie offensive du Rocket, que Simoneau s'est infiltré sur les deux premiers trios de l'équipe. Il a notamment développé une belle chimie avec Philippe Maillet et Joshua Roy avant la récente saucette de ce dernier avec le grand club.

« Xavier, il fait beaucoup de choses qui ne sautent pas aux yeux, comme aller chercher des rondelles dans le coin et tout ça », apprécie Maillet, un vétéran de 31 ans qui évolue encore aux côtés de Simoneau. Mercredi, c'est Lias Andersson qui complétait l'unité, mais avec le retour de Roy dans la formation ce soir, il ne serait pas surprenant que Houle réunisse à nouveau les trois Québécois.

« On a une bonne chimie et ça paraît dans nos chiffres, poursuit Maillet, qui a amassé 5 buts et 7 passes à ses 10 derniers matchs avec Simoneau à sa gauche. Dans la chambre, il est comme sur la glace, c'est tout le temps de l'énergie. Pour un gars comme moi, ça me rajeunit un peu et c'est le fun de le voir d'aller. »

« Ce sont des gars qui au niveau des habiletés sont bien meilleurs que moi, concède Simoneau. Mais avec mon travail et mon acharnement, on se complète bien. Je suis souvent impliqué physiquement et eux ils sont très bien placés. »

À lui maintenant de rester en équilibre.