MONTREAL (PC) - Le père et quatre demi-frères du gardien du Canadien de Montréal, José Théodore, ainsi que son oncle Boris ont été accusés mardi, avec huit autres individus, d'avoir comploté pour conclure des ententes de prêts usuraires, d'avoir perçu les intérêts à taux criminels (à plus de 60 pour cent) ainsi que d'avoir participé aux activités d'une organisation criminelle.

Tout indique que les 14 individus en cause, dont le clan Théodore, pourraient se retrouver au coeur d'un mégaprocès, compte tenu de la preuve identique devant être faite quant à ces deux principales accusations.

"Tout le monde a comparu dans le même dossier aujourd'hui. C'est à suivre, ça continue le 2 décembre, a commenté le procureur de la Couronne, Michel Pennou.

"Vous verrez si ces individus subiront leurs procès ensemble ou non", a-t-il ajouté.

À lui seul, Ted Nicholas Théodore, le père du célèbre joueur de hockey, fait l'objet de 58 autres chefs d'accusations, sur un total de 124, ce qui laisse croire qu'il est considéré comme le chef présumé du groupe qui était actif au Casino de Montréal, notamment.

"Si vous regardez la dénonciation, vous verrez que certains chefs reprochent à Ted Nicholas Théodore d'avoir commandé la commission de certaines infractions au profit d'une organisation", a fait remarquer Me Pennou.

Au père de José, il est reproché d'avoir notamment eu une arme en sa possession sans y avoir été autorisé. Pour sa part, Ted junior aurait eu de son côté deux bâtons à décharge électrique, sans détenir les permis requis.

M. Théodore et ses fils Rocky, Ted junior, Nicky et Frank ont décidé de serrer les rangs en retenant les services du même avocat, Christiane Filteau. Boris, l'oncle de José Théodore, est représenté par quelqu'un d'autre.

Outre les Théodore, les autres accusés sont Pierre Hamel (49 ans), Christian Chartier (43 ans), Patrick Larose (28 ans), Jean-Bruno Clément (51 ans), Jean-Guy Bisson (67ans), Jean Provost (45 ans), Jean-Philippe Brabant (28 ans) et Normand Lauriault (61 ans).

Comme la loi le leur permet, aucun des accusés ne s'est présenté en cour. Ils avaient mandaté des avocats pour le faire à leur place.

Les 14 accusés avaient été arrêtées le 18 juin par une équipe du crime organisé du Service de police de Montréal, lors d'une trentaine de perquisitions menées dans la région de Montréal.

A la suite d'un reportage télé montrant les Théodore dans un véhicule policier, plusieurs emprunteurs ont contacté les policiers, au plus grand plaisir des enquêteurs qui ont bien du mal à convaincre des victimes de prêts usuraires de dénoncer leur prêteur.

Selon l'assistant-directeur aux enquêtes criminelles, Jean-Guy Gagnon, "généralement les emprunteurs respectent la loi du silence en raison de leur crainte de menaces et de sévices corporels".

"De façon générale, les gens ne sont pas fiers de faire ces emprunts et ne veulent pas en parler. On a à briser la loi du silence", avait-il indiqué, à l'occasion d'une conférence de presse.

"On ne dit pas à la personne je te prête 1000 $ à 300 pour cent d'intérêt, mais je te prête 1000 $ avec un remboursement hebdomadaire de 100 $ et quand tu seras capable, tu me remettras le 1000 $, avait expliqué le policier.