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La LPHF à Montréal, une grande fierté pour Poulin, Desbiens et Sauvageau

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MONTRÉAL – C'est avec l'émotion dans la voix, les yeux dans l'eau et la main sur le cœur que Danièle Sauvageau a prononcé « Je vous présente les trois premières joueuses de l'équipe professionnelle à Montréal ». Une phrase si simple qui est l'aboutissement de tant d'efforts.

 

Si le secret avait déjà été dévoilé que Marie-Philip Poulin, Ann-Renée Desbiens et Laura Stacey seraient les trois pionnières pour lancer cette organisation, ça n'a rien enlevé au bonheur qui envahissait leur visage, jeudi, en conférence de presse.

 

Sauvageau a résumé à merveille la signification de cette journée.

 

« J'ai l'impression que ça fait 10, 15 ou 20 ans que nous attendons ce moment. On peut le rêver dans notre tête et l'imaginer dans notre cœur, mais c'est vraiment une journée comme celle-ci qui fait en sorte qu'on le ressent », a mentionné la directrice générale du club.

 

« J'ose croire que, quand la LNH a été créée avec les six premières équipes, les gens ont ressenti ce que je vis aujourd'hui. Ce sont les meilleures au monde », a ajouté Sauvageau qui œuvre dans le hockey féminin depuis près de 40 ans.

 

Durant cette longue bataille, Sauvageau et les autres grands noms du hockey féminin auraient pu renoncer à cet objectif ultime.

 

« On arrive au sommet de la montagne. Mais il y a eu des nuages, de la pluie, des tempêtes, on a redescendu, on a été à gauche, à droite... Cette étape, vous n'avez pas idée combien de temps je l'ai rêvée », a-t-elle lancé en remerciant les pionnières dont France St-Louis, France Montour et Denise Caron qui ont mené à ce résultat.

 

Même pour Poulin, qui a été l'héroïne de grands moments internationaux, cette annonce est venue la chercher.Marie-Philip Poulin

 

« On entendait Danièle parler tantôt et on avait toutes la chair de poule. Nous aussi, on a ressenti des frissons. C'est une fierté, on en parle depuis des années de faire partie d'une ligue professionnelle. Maintenant, on peut le dire à voix haute et c'est super important », a réagi Poulin qui s'est exprimée avec passion.

 

« Danièle, c'est un honneur de suivre tes pas. C'est difficile de trouver des mots, mais on te remercie de nous faire confiance pour lancer cette équipe », a également mentionné celle qui devrait porter le C de la capitaine.

 

Poulin vivra aussi cette grande étape avec Stacey, sa conjointe. Cette dernière se permettait de voir grand pour cette ligue qui semble enfin plus solide que les précédentes.

 

« On a rêve de ceci quand on était jeunes. On n'aurait jamais cru qu'on jouerait du hockey professionnel féminin dans l'une des meilleures villes. On a travaillé fort collectivement pour se rendre ici et on est tous excitées de voir jusqu'où ce beau projet se rendra », a mentionné Stacey qui était emballée d'avoir choisi Montréal même si elle est originaire de Toronto.

 

 

Quant à Desbiens, dont le sens de l'humour n'est jamais bien loin, elle a expliqué que Montréal représente désormais à sa maison après avoir encouragé les Nordiques et l'Avalanche durant sa jeunesse.

 

« C'est un honneur et un privilège de faire partie de cette première équipe de la LPHF à Montréal, il faut comprendre que ça fait des années qu'on travaille sur le projet. Il n'y a pas deux autres joueuses avec lesquelles j'aurais voulu entamer cette aventure. Pour les joueuses, mais aussi les personnes qu'elles sont », a souligné Desbiens.

 

Des conditions rassurantes

 

Le soulagement était énorme puisque la LHPF permet enfin aux joueuses de profiter de conditions enviables. On parle d'un salaire minimum de 35 000$ US, un salaire moyen de 55 000$ US et six joueuses par équipe devront obtenir un salaire minimal de 80 000$ US.

 

Les clauses comprennent également des bonis et une somme de 1500$ par mois pour les frais de logement.

 

« Les 3 ingrédients sont là : le produit est excellent, le mouvement pour le sport féminin existe comme on a pu le valider avec 91 000 personnes pour un match de volley et des propriétaires qui y croient et qui connaissent le sport et le sport féminin. Ils ont pris le temps de négocier une entente. Ces trois ingrédients, je n'ai jamais vu ça », a ciblé Sauvageau avec fierté.

 

« La convention collective a permis d'avoir des conditions de travail qui sont très bonnes. On n'a jamais eu ça auparavant. C'est très excitant et on a hâte pour la suite », a ciblé Desbiens.

 

Prochaine étapes : les entraîneurs

 

Sauvageau a déjà annoncé qu'elle avait déniché, sans le nommer, l'entraîneur-chef du club. La LHPF devrait donner le feu vert pour procéder à l'annonce dans quelques jours. Ensuite, le mandat le plus pressant sera de trouver les adjoints pour appuyer l'entraîneur.

 

Le nom de l'équipe viendra dans les prochains mois alors que la saison débutera en janvier avec un calendrier de 24 parties qui grimpera à 32 rencontres la saison suivante.

 

Il n'est pas impossible que le public soit sollicité pour voter afin de trouver le nom de l'équipe.

 

Les organisateurs de la conférence de presse avaient eu la délicatesse d'inviter les parents des trois joueuses à participer à cette annonce. Ceux de Desbiens ont été en mesure de se déplacer à Montréal tandis que les autres étaient présents virtuellement.  

 

« Ça va nous faire un peu plus proche pour venir voir ses exploits, 400 kilomètres, ça se fait bien. On est vraiment content pour le hockey féminin, que ça aboutisse », a lancé Claire, la mère de Desbiens.

 

Au fond de la salle, Pier-Alexandre Poulin, le grand frère de Marie-Philip, regardait la scène avec autant de fierté que les parents de Desbiens.