Les Suédoises menées par la skip Anna Hasselborg ont remporté la médaille d’or au tournoi olympique féminin de curling en ayant le meilleur sur la Corée du Sud 8 à 3, samedi.

La Suède a pris les devants 4 à 1 dans la rencontre et après que la Corée du Sud ait réduit l’écart à deux points, elle a porté un coup de grâce. Les Suédoises ont inscrit trois points au septième bout et leurs adversaires n’ont pu combler le déficit. La Corée du Sud a concédé la victoire avant le dixième bout, concrétisant le triomphe de la Suède.

La veille, la Suède s'était inclinée contre les États-Unis en finale du tournoi olympique de curling masculin. Les Suédoises ont remporté une cinquième médaille, et une troisième d'or, en six Jeux depuis l'entrée du curling aux Olympiques.

La Corée du Sud décroche la médaille d’argent. Le Japon avait vaincu la veille la Grande-Bretagne pour mettre la main sur la médaille de bronze.

Charismatique Kim Eun-jung

Une paire de lunettes rondes, un regard habité, un curieux mélange d'impassibilité et de détermination absolue et pour finir une inattendue médaille d'argent : Kim Eun-jung, capitaine de l'équipe féminine de curling de Corée du Sud a été le visage des Jeux de PyeongChang et l'une de ses révélations.

Les vedettes se révèlent rarement sur les pistes de curling, où les vainqueurs sont généralement aussi anonymes que les battus. C'est pourtant là que Kim Eun-jung, capitaine d'une équipe dont les quatre membres portent le même nom de famille, a crevé l'écran.

Le curling est un sport collectif et la médaille d'argent décrochée à la surprise générale par la Corée du Sud ne doit pas beaucoup plus à sa capitaine de 27 ans qu'aux trois autres membres de la « Team Kim ». Mais même les spectateurs qui n'avaient jamais vu une manche de curling de leur vie ont immédiatement compris pourquoi Kim Eun-jung était une grande capitaine.

Regard noir et déterminé derrière ses lunettes aux immenses verres ronds, la charismatique skip se métamorphose une fois que la pierre a quitté sa main.

Accroupie, elle crie alors ses ordres à ses deux équipières chargées de balayer la piste avant de se redresser et de venir taper dans la main des trois autres Kim, prête à établir la suite de la stratégie.

Ce sont ces moments, où son visage d'habitude impénétrable et marmoréen s'anime, qui ont fait sa notoriété, les images télévisées étant reprises et transformées sur internet pour devenir de véritables mèmes.

Sa façon de hurler « Yeong-mi Yah! » pour demander à sa partenaire Kim Yeong-mi de frotter la glace avec plus ou moins de vigueur a ainsi été reprise à toutes les sauces. On trouve aussi des catalogues des « expressions de Kim », la colère, la joie, le soulagement, la peur, avec systématiquement la même photo de son visage impavide.

Après la défaite en finale face à la Suède, la capitaine a tout de même brisé la glace, enlevant ses lunettes pour pleurer puis rire dans les bras de Peter Gallant, l'entraîneur canadien des curleuses sud-coréennes.

Elle a ensuite remercié le public, venu de plus en plus nombreux assister aux exploits de Team Kim au fur et à mesure que le tournoi avançait et que le curling, pas précisément une spécialité sud-coréenne, se faisait une place à part au sein de ces Jeux.

« Je ne pensais vraiment pas qu'on serait là aujourd'hui pour prendre une médaille. Et je pense vraiment que c'est grâce à tous ceux qui nous ont soutenues », a-t-elle dit.

Surnommée Annie, comme sa marque de yaourts préférée, Kim Eun-jung, vise désormais les Jeux de Pékin, toujours en compagnie de ses collègues Steak, Pancake et Sunny, leur surnom associé à leur plat préféré.

« On a appris à jouer ensemble et on continue ensemble, comme une équipe de copines », a-t-elle expliqué. Mais avec une capitaine pareille, pas question de faire de la figuration en 2022.

« On va se préparer pendant quatre ans et on ira pour la médaille d'or », a prévenu Kim Yeong-mi, qui n'a pas fini d'entendre sa capitaine lui hurler dessus.