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Paris, un modèle pour les JO à venir selon Surin

Bruny Surin Bruny Surin - PC
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MONTRÉAL - Quelques jours à Paris ont convaincu Bruny Surin que la Ville Lumière deviendra un modèle pour la nouvelle version des Jeux olympiques.

Le comité organisateur de Paris 2024 a tout tenté pour éviter les coûts faramineux et l'abandon des installations, qui ont provoqué un désintérêt de l'Occident pour la présentation du plus gros rassemblement sportif au monde. Selon le plan d'héritage de Paris 2024, 95% des installations qui seront utilisées étaient déjà existantes ou seront temporaires.

« Les sites ne seront pas abandonnés comme nous l'avons vu parfois dans le passé, a dit Surin, lors d'un entretien avec La Presse Canadienne. Il n'y aura pas de gaspillage. Même chose avec le village des athlètes. »

Les retombées économiques anticipées pourraient atteindre jusqu'à 10 milliards d'euros pour la région parisienne, selon une étude de l'Assemblée nationale présentée plus tôt en juillet. Et la facture pour la présentation de l'événement se situerait pour l'instant à un peu moins de neuf milliards d'euros.

Les Jeux de Paris, qui auront lieu du 26 juillet au 11 août 2024, seront les premiers présentés en Occident depuis ceux de Londres en 2012. Les trois derniers ont eu lieu en Asie, et les deux derniers dans un contexte de pandémie.

Les Jeux d'hiver de 2026 seront présentés à Milan et Cortina d'Ampezzo, en Italie, puis ceux d'été de 2028 auront lieu à Los Angeles. On sait également que la Gold Coast australienne accueillera les Jeux d'été de 2032.

« Selon ce que j'ai entendu, ce que Paris fait au niveau des infrastructures sert d'exemple pour les Jeux à venir », a souligné Surin.

« Et quand je suis sur le terrain et que je parle aux athlètes, l'excitation est palpable. Il y a beaucoup d'intérêt », a-t-il ajouté.

Surin, quadruple olympien et médaillé d'or au relais 4x100 mètres aux Jeux d'Atlanta en 1996, se veut rassurant à un an de la cérémonie d'ouverture sur la Seine. Paris a été frappée par des manifestations contre la brutalité policière ce printemps. Il y a aussi eu une grève des éboueurs.

Ce n'est pas ça qui ralentira l'élan des organisateurs, a insisté Surin, qui a profité d'un récent voyage d'affaires à Paris pour s'assurer du bon déroulement des préparations.

« Les enjeux au niveau du transport et de la sécurité, comment ils s'y prennent pour que tout soit parfait, ils travaillent fort là-dessus, a dit Surin. Je le dis à nos athlètes, au niveau de la sécurité, le Comité olympique canadien travaille avec le gouvernement et la Gendarmerie royale du Canada. Il y a déjà des mesures en place pour protéger les athlètes. »

L'invasion russe en Ukraine a commencé quatre jours après la fin des Jeux d'hiver de Pékin, alors que la trêve olympique a pris fin le 20 février 2022. Un an et demi plus tard, les athlètes représentant la Russie ou le Bélarus sont bannis de la plupart des compétitions de sport amateur.

« La position du COC est que tant qu'il y a invasion en Ukraine, nous ne voulons pas d'athlètes russes. Nous sommes catégoriques », a insisté Surin.

Le Comité international olympique n'a toutefois pas fermé la porte à la participation d'athlètes originaires de ces pays sous une bannière neutre, comme ce fut le cas lors des trois dernières éditions des Olympiques pour les athlètes russes.

Au cours des dernières années, le CIO a demandé aux athlètes de ne pas poser de gestes politiques durant les Jeux, ce qui a plutôt poussé des Olympiens à manifester pour différentes causes.

« Chaque athlète a droit à ses idées et nous ne pouvons pas leur mettre du ruban sur la bouche, a dit Surin à ce sujet. Je pense toutefois que si nous encouragions les gestes ou les manifestations, ça deviendrait chaotique. Nous pouvons nous exprimer, mais faisons-le avec notre bouche et moins par des gestes. Je suis en faveur de discussions. C'est ma position. »

Dans son rôle de chef de mission du Canada, Surin passera la prochaine année à rencontrer les athlètes canadiens. Il souhaite les épauler en partageant son expérience.

Il a aussi un message important pour eux, surtout à l'ère des débordements sur les réseaux sociaux.

« Amusez-vous! Faites de votre mieux! Vous représentez d'abord vous-même, puis votre pays et nous sommes fiers de vous », a-t-il dit.

« Oui, ça va être gros aux Jeux de Paris. Oui, il y aura de la pression. Mais plus vous pouvez vous en enlever de sur les épaules, mieux ce sera pour vous. C'est mon message. Plaisir! Plaisir! Plaisir! », a conclu Surin.