TOKYO – Rosalie Boissonneault est l'une des rares athlètes qui peuvent se réjouir du report d'un an des Jeux de Tokyo. Car si l'événement s'était déroulé aux dates prévues, il lui aurait fallu attendre Paris 2024 pour espérer réaliser son rêve olympique.

Boissonneault, qui a eu ses 18 ans le mois dernier, n'était même pas membre du groupe d'entraînement olympique en août 2020. Et vendredi soir, au Centre aquatique de Tokyo, elle a participé avec ses coéquipières à la routine technique de l'épreuve par équipes, où les Canadiennes ont pris le cinquième rang.

L'athlète originaire de Drummondville a parfois de la difficulté à réaliser tout ce qui lui arrive.

« C'est incroyable que ça se réalise déjà. C'est mon rêve depuis que je suis toute petite, a reconnu Boissonneault entourée de ses coéquipières quelques minutes après leur prestation. J'ai juste 18 ans en ce moment et c'est vraiment gros pour moi d'être ici. Et de nager avec mes idoles que je regarde depuis que je suis toute petite. »

La nage artistique est une affaire de famille chez les Boissonneault.

Elle n'avait que trois ans quand elle a commencé la discipline au club Les Nixines, à Drummondville, pour imiter sa s?ur, et elle a entrepris la compétition à sept ans. Sa mère a été son entraîneuse à ses débuts .

Sa progression a été rapide. La famille a déménagé à Montréal quand Rosalie a eu 11 ans et elle s'est alors jointe au club Montréal Synchro. Dans les dernières années, elle a fait partie de l'équipe nationale des 13-15 ans et a aussi été membre de l'équipe du Québec médaillée d'argent aux Jeux du Canada, en 2019.

Elle a intégré le groupe d'entraînement olympique à temps plein en septembre dernier.

« Je suis vraiment bien entourée, les entraîneurs et les autres filles m'ont aidé à m'intégrer. Ça a rendu les choses plus faciles. »

Lutte pour la 5e place

Après leur performance inspirée qui leur a valu 91,4992 points, un record pour l'équipe pour la routine technique, les nageuses étaient particulièrement fières.

« C'est notre meilleur score pour notre routine technique, a réagi la co-capitaine Andrée-Anne Côté pour justifier cette effusion de joie. En natation artistique, c'est vraiment difficile de changer les positions. Avant de venir ici, notre rang mondial était 7e. D'être 5e après le programme technique, c'est une belle réalisation qui nous rend toutes fières.

« On va sortir un programme libre encore plus impressionnant et on verra ce qui va arriver. »

Les Canadiennes disposent d'une mince avance devant les Italiennes et les Espagnoles.

Tout se jouera pour la cinquième place, samedi soir, au Centre aquatique de Tokyo.

Car pour le quatuor de tête, tout semble déjà vu. L'équipe du Comité olympique russe, qui paraît indélogeable au sommet depuis que l'épreuve par équipes a été ajoutée au programme olympique en 1996, a récolté 97,2979 points.

La Chine suit à un point. Les Ukrainiennes sont sous la menace de l'équipe japonaise au troisième rang, alors que moins d'un point les sépare.

Pour cette routine technique, qui doit inclure cinq éléments obligatoires dans le même ordre pour tout le monde, l'équipe canadienne avait opté pour le thème du hip-hop et du rap. Elle a été développée en collaboration avec Anastasia Ermakova, quadruple championne olympique.

L'équipe canadienne est composée des Québécoises Andrée-Anne Côté, Camille Fiola-Dion, Audrey Joly, Jacqueline Simoneau, Rosalie Boissonneault, des Albertaines Claudia Holzner et Halle Pratt ainsi que de l'Ontarienne Emily Armstrong.

Il s'agit d'une première participation aux Jeux olympiques pour toutes ces athlètes, à l'exception de Simoneau, qui a participé en duo aux Jeux de 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil.

Le Canada est toujours en quête d'une première médaille au concours par équipes depuis les Jeux de Sydney en 2000.