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L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe met la pression sur le CIO

Paris 2024 Paris 2024 - Getty
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GENÈVE, Suisse - Les législateurs européens ont prié le Comité international olympique (CIO) d'exclure les athlètes russes et biélorusses des Jeux olympiques d'été de Paris 2024 plutôt que de tenter de trouver des façons de les laisser participer de façon neutre.

Les 46 nations de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) ont tenu une séance de deux heures de son panel consacré aux questions sportives, à Strasbourg, en France. Il s'agissait pour ses membres de jeter les bases d'un éventuel rapport sur la question épineuses des athlètes et officiels russes et biélorusses, que l'APCE souhaiterait voir interdits aux JO 2024 en raison de l'invasion militaire de l'Ukraine.

À 15 mois de la cérémonie d'ouverture, les fédérations de sports olympiques évaluent la demande formelle du CIO - contraire à sa recommandation faite l'an dernier d'exclure ces deux pays - sur la façon dont pourraient être réintégrés certains athlètes de Russie et du Bélarus à titre individuel dans les épreuves de qualifications olympiques, mais pas dans les compétitions par équipes.

« D'imposer une guerre doit avoir des conséquences claires. Le sport doit aussi prendre ses responsabilités, a déclaré le législateur danois Mogens Jensen, Le seul message clair à envoyer est d'exclure les athlètes. »

Le Conseil de l'Europe a été créé après la Deuxième Guerre mondiale pour défendre la liberté et la protection des minorités. La Russie a été expulsée du Conseil l'an dernier.

En ouverture de session mardi, le président de l'APCE, le Néerlandais Tiny Kox, a admis que pour plusieurs, de laisser les Russes participer aux Jeux de Paris est "complètement impensable" et que cela pourrait servir de "propagande pour les agresseurs".

L'APCE avait invité le CIO à cette séance et l'Estonian Indrek Saar a exprimé ses profonds regrets que le président olympique, Thomas Bach, ne se soit pas rendu à Strasbourg.

Le CIO a plutôt été représenté par d'anciens athlètes olympiques de l'Arménie et de la Namibie, en plus de Francesco Ricci Bitti, qui dirige l'Association des fédérations internationales des sports d'été (ASOIF).

La fédération internationale d'athlétisme, World Athletics, a adopté la position la plus ferme contre les athlètes russes tandis que la FIFA a gagné un appel devant le Tribunal arbitral du sport afin de maintenir l'exclusion des Russes.

Dans une déclaration pour la séance de la APCE, Ricci Bitti, le lutteur arménien Arsen Julfalakyan le tireur namibien Gaby Ahrens ont fait écho aux récents propos tenus par Bach, soit que les événements sportifs ne peuvent impliquer que des nations d'accord les unes avec les autres et que la guerre en Ukraine n'est que l'un des 70 "conflits et crises" actuellement dans le monde.

« Ce n'est pas une explication, a dit le britannique et membre de la Chambre des Lords George Foulkes au sujet des allégations de 70 conflits. Nous sommes ici pour défendre la démocratie. Je trouve plutôt épouvantable qu'on veuille faire une exception pour des athlètes. »

Les membres de l'APCE ont signalé leur inquiétude au sujet du manque de clarté du CIO au sujet de sa définition de la neutralité, de l'appui de certains d'entre eux au conflit, voire de leurs liens contractuels envers des agences militaires et de sécurités qui les empêcheraient de prendre part aux compétitions.

Lucy Frazer, la ministre Britannique des Sports, a avancé que le CIO n'avait « qu'une connaissance limitée » des traditions de financement militaire et de clubs sportifs financés par l'État en Russie et qu'il y avait sûrement des façons de détourner les règles, comme de laisser se terminer un contrat avant les Jeux de Paris pour le renouveler par la suite.

La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a déclaré dans une déclaration préalablement enregistrée que les liens historiques entre le sport et le pouvoir politique en Russie était encore bien d'actualité.

La France pourrait refuser des visas d'entrée aux Russes et aux Biélorusses pendant les JO. La commission exécutive du CIO, présidé par Bach, peut encore bannir ces pays, selon la façon dont ce conflit se développe.