On a entendu largement parler des histoires bouleversantes et parfois dramatiques de certains athlètes canadiens aux Jeux de PyeongChang. Simplement pour vous en rappeler quelques-unes, souvenez-vous de Meagan Duhamel et Eric Radford, en patinage artistique, qui avaient sérieusement songé à abandonner et qui repartent avec une médaille de bronze; de Mark McMorris le planchiste qui a frôlé la mort quelques mois seulement avant le début des Jeux et qui a remporté la médaille de bronze en « slopestyle »; de son ami Sébastien Toutant qui n’a jamais baissé les bras malgré une sérieuse blessure au dos et qui est devenu le premier champion en « big air »; de Kaetlyn Osmond, en patinage artistique, qui a failli tout abandonner en 2014 après s’être brisé le péroné. Oui, des histoires émouvantes il y en a des tonnes.

J’aurais aussi pu parler de Tessa Virtue et Scott Moir qui sont revenus à la compétition pour remporter l’or après une performance inoubliable; de Ted-Jan Bloemen qui a nettement dominé les épreuves de patinage de vitesse en gagnant des médailles au 10 000 et aux 5 000 mètres; de la déception profonde qu’a vécu Marianne Saint-Gelais en patinage de vitesse courte piste en connaissant ennuis après ennuis, ou d’Alex Harvey, cet énorme champion, qui a terminé sa carrière olympique au quatrième rang du 50 km, mais qui n’a jamais remporté de médaille. J’aurais aussi pu vous décrire la force de caractère de Kim Boutin, prise dans une incompréhensible série de menaces, mais qui a rebondi en gagnant trois médailles à sa première participation aux Jeux et qui a été choisie, avec raison, pour porter le drapeau canadien aux cérémonies de clôture.

Alors oui, des histoires étonnantes et attachantes il y en a eu. Probablement que chacun des 225 athlètes qui ont participé à ces Jeux pourrait vous en raconter.

Je remarque toutefois deux éléments qui, à titre de docteur en psychologie du sport, m’ont particulièrement marqué. Le premier, et l’ensemble des athlètes l’a mentionné à un moment ou un autre, c’est la force du groupe. Tous les athlètes canadiens se sentaient soutenus et supportés. Ils allaient assister aux compétitions des autres; ils les appuyaient quand ça n’avait pas été aussi bien que voulu; ils les applaudissaient quand ils réussissaient; ils les félicitaient quand ils gagnaient ou quand ils avaient bien performé. Bref, ils étaient unis et soudés. Il ne faut jamais négliger l’incroyable locomotive que représente l’appui de ses pairs. J’y vois peut-être une des nombreuses raisons des succès canadiens en Corée.

L’autre élément qui a retenu mon attention, c’est la qualité du personnel de soutien. Tous ceux et celles qui entouraient les athlètes ont fait preuve d’un professionnalisme hors de l’ordinaire. Je ne parle pas seulement des entraîneurs qui doivent toujours être au cœur des compétitions et des préparations. Je pense aux préparateurs techniques, ceux et celles qui ont farté les skis et les planches, qui ont aiguisé les lames des patineurs, qui ont préparé les bobsleighs, qui ont entretenu le matériel, qui se sont occupé des tous les innombrables détails qui font qu’un séjour, et donc une épreuve, se passe bien.

Je pense également au soutien psychologique auquel les athlètes ont pu faire appel. Pas seulement celui des docteurs en psychologie sportive, mais aussi celui de tous les membres de leur équipe. Quand survenait un pépin, le groupe se resserrait pour que l’athlète puisse se concentrer uniquement sur sa compétition. Encore là, l’exemple de Kim Boutin est révélateur. On a fait barrage autour d’elle pour la protéger et l’encourager. Voilà qui est exceptionnel!

Le Canada termine avec 29 médailles, une récolte historique. Cela dit, tout le monde comprend que le nombre de médailles ou leurs couleurs ne sont pas les seuls éléments à considérer. Je crois qu’il faut être heureux de toutes les performances, car elles ont toujours été faites dans le souci de se dépasser. Tous les athlètes ont donné tout ce qu’ils pouvaient. Selon moi, ils sont tous victorieux.

Pour nous maintenant ces Jeux sont terminés. Ils nous laisseront des souvenirs inoubliables. Pour les athlètes cependant, la vie continue. Déjà, plusieurs se préparent pour d’autres championnats internationaux ou d’autres performances extraordinaires. Avant de revenir aux problèmes du Canadien, ayons donc une pensée pour ces jeunes femmes et ces jeunes hommes talentueux qui consacrent leur vie à leur passion. Nous sommes fiers de vous!