Mise en situation: Monsieur Tony est décédé au cours du week-end dernier. Pour les plus jeunes, je vous donne un petit aperçu de ce grand personnage qui s'est illustré comme photographe, entraîneur et lutteur. Il n'a pas fait ses classes que dans le domaine de la lutte, il était aussi connu mondialement comme photographe dans le domaine du culturisme international. Sa première passion était la photographie, s'il a touché ou flirté avec d'autres métiers, c'était pour mieux comprendre les émotions de son sujet qu'il immortalisait sur pellicule. Il été un photographe recherché par les vedettes à partir de Yvon Robert Sr. à Arnold Schwarzenegger. Que ce soit sur le plateau d'un concours de Monsieur Univers ou d'un gala de lutte professionnelle, il n'était pas rare d'entendre des remarques comme, "Monsieur Lanza est ici on va avoir un bon spectacle."

Tout le monde connaissait Tony Lanza

Si l'homme de la rue Bordeaux pouvait parler, il vous parlerait probablement de ceux qui se sont entraînés dans le sous-sol de sa résidence, ou visiter le studio de photos une pièce adjacente à la salle d'entraînement. Le sous-sol de sa maison tait un endroit qui me faisait drôlement penser au donjon de la famille Hart de Calgary.

Que ce soit pour une séance de photos ou un entraînement, trois générations de 10 ans (de 1950 à 1980) de lutteurs ont défilé chez Tony Lanza. Des noms aussi prestigieux que Yvon Robert Sr et Jr, Lou Thez, Killer Kowalski, Johnny Rougeau, Eddy Auger, Ovila Asselin, Hans Smith, Gene Kinisky, Wipper Billy Watson, Gino Brito, les frères Leduc, Claude Gosselin, Bob Langevin, Lionel Robert, Don Léo Jonathan, Dino Bravo, Édouard Carpentier, Tony Paraisi, Dominic Denocchi, Boddy Rodgers, Jos Christie, Émile Dupré,War Eagle, Ron et Terry Garvin, Raymond Rougeau, Jacques Rougeau Sr, Joffre L'Heureux, Denis Gauthier, Rocky Johnson, Yvan Koloff, Little Beaver, Sky Low Low, Harry Madison, Rick Martel, Frenchy Martin, Larry Moquin, Angelo Mosca, Abdullah the Butcher, Reggie Paks, Maurice, Paul et Vivianne Vachon, Pat Patterson, Original Sheick, Stan Stasiak, Deepak Massan, John et Chris Tolos, Tarzan Taylor, Billy Two River, Yukon Éric, Eddie Creatchnan, Nature Boy Armand Dupuis, etc...

En plus de parcourir la planète pour les frères Jos et Ben Weider et de couvrir en photos tous les concours de culturisme international, souvent on faisait appel à ses services et des noms aussi prestigieux que Arnold Schwarzenegger, Steve Reeves, Ed Theriault, Léo Robert, Lionel Robert, Roy Calender, Denis Gauthier on fait appel à monsieur Lanza pour des séances de photos personnelles.

Côté culturiste, il a été le premier à faire connaître, via des photos, le fameux avant et après qui ornait le backpage des magazines de culturisme. Tous les grands champions dans le domaine y ont passé, une idée qui a été développée par les frères Weider et qui les a rendu célèbre dans le monde entier. Dans les faits, je crois que dans l'âme Tony Lanza était un artiste qui aimait à jouer en photos avec les émotions.

Une influence dans la lutte professionnelle?

La présence de Tony Lanza à nos spectacles était un plus, pas seulement pour la promotion mais aussi pour les participants et les fans. Je peux l'avouer pour l'avoir vécu, quand il se présentait au Forum de Montréal ou au Centre Paul-Sauvé avec sa caméra en bandouillère et qu'il traversait le lobby, il n'était pas rare d'entendre de la part des fans des chuchotements comme "Monsieur Lanza est ici, on va avoir un bon show" ou encore "ils ont fait venir Monsieur Lanza, il se prépare quelque chose" ou bien "Monsieur Lanza vient d'arriver, c'est un combat de championnat le titre va changer de main". Des dizaines de questionnements où parfois les fans n'avaient pas tout à fait tord.

Tout d'abord, sa présence n'avait pas seulement une influence sur les fans, tous les participants augmentaient d'un cran leurs habiletés dans le but d'impressionner Monsieur Lanza et courir la chance d'être pris en cliché par le maître.

Tony n'était pas seulement un artiste dans l'art de prendre des photos, il avait des entrées dans les plus grands magazines canadiens et américains de la lutte professionnelle et une photo de toi qui se retrouvait dans un de ces magazines, il faut avouer que ça flattait ton ego et pouvait aider à aller chercher de nouveaux engagements pour de nouvelles compagnies de promotion.

Une ou des photos prises et signées par Tony Lanza, j'irais jusqu'à dire que ça pouvait influencer la promotion qui t'employait; les promoteurs n'avaient pas toujours le temps de regarder tous les combats, que la ou les photos te montrent en position favorable ou défavorable, sans aller dans les détails, l'expression qui en ressortait révélait bien des choses aux initiés de ce merveilleux divertissement.

Une messe commémorative sera célébrée le vendredi 28 janvier à 13 heures, en l'église St-Marc, 2602 rue Beaubien est (angle 1er avenue).

L'album photos

Cette semaine, quelques photos originales à différentes périodes (jamais publiées) signées et immortalisées par Monsieur Tony Lanza. Je suis en préparation pour vous présenter une série de photos de deux grandes familles québécoises dans le domaine de la lutte, soit la famille Rougeau et la famille Vachon. Ensuite suivront par ordre alphabétique ceux qui ont évolué ou marqué la lutte au Québec, qui était considérée en Amérique du Nord dans les années 1950-60-70 comme la capitale de la lutte professionnelle.

En complément à ma chronique, visitez mon album photos. Elles ne seront pas toujours en conjecture avec la chronique qui sera en ligne. En grande partie, les photos que vous allez visionner n'ont jamais été publiées. Soyez patients, il en a pour tous les goûts d'hier à aujourd'hui. Évidemment que la lutte professionnelle y occupe une grande place, mais plusieurs autres disciplines sportives ont également leur place.

La Fédération Lutte Québécoise (FLQ) présente le vendredi des galas de lutte-spectacle au Centre St-Barthélemy 7111 rue Des Érables (près rue Jean-Talon est) à trois pas de la Station Métro Iberville. Vaste stationnement, salle climatisée. Pour le programme au complet, visitez www.flqnet.com. Cette chronique est exclusive à www.rds.ca/lutte, toute reproduction est interdite.