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Inévitable, tout simplement

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COLLABORATION SPÉCIALE

 

Alors que la neige tombait sur la Métropole jeudi matin, le verdict du CF Montréal en faisait autant.

 

Sans surprise, les discussions d'Olivier Renard ont mené à une conclusion qui semblait inévitable depuis le bilan de fin de saison. L'ère Hernan Losada est officiellement terminée. L'Argentin a été limogé après moins de onze mois à la barre.

 

Effet domino

 

Avec le recul, la sortie de Samuel Piette après un cuisant revers à Atlanta au mois de septembre prend des allures de domino originel. Quand un joueur aussi nuancé et mesuré dans ses propos se permet d'y aller de critiques de la sorte, les ennuis ne sont pas d'hier.

 

Le second domino est tombé quelques jours plus tard lorsque Renard a appuyé publiquement les propos du capitaine.

 

Le tout a culminé avec un bilan où deux ingrédients majeurs manquaient à l'appel pour qu'on puisse miser sur une recette signée Losada en 2024.

 

Sportivement, on ne s'accrochait à rien. Personne ne semblait capable d'identifier un moment de la saison pouvant servir de référence pour la suite. Au bout de quarante matchs, c'était particulièrement inquiétant pour la suite.

 

Humainement, l'engagement n'y était pas. Aucun cadre ou membre de la direction n'a appuyé avec enthousiasme l'idée d'une 2e saison de l'Argentin. Comment entamer un camp d'entraînement avec confiance dans pareilles circonstances?

 

Entrevue ou réputation?

 

Question de cohérence, je tiens à rappeler que je trouvais intéressante l'embauche de Losada à quelques jours de Noël l'an dernier. Surtout parce qu'on avait attaqué de front la réputation autoritaire (pour ne pas dire dictatoriale) que l'entraîneur avait  laissé derrière lui au DC United.

 

Tout comme le CF Montréal, je me suis trompé.

 

Ma conclusion?

 

La réputation et la feuille de route doivent peser beaucoup plus lourd dans la balance que l'entrevue ou sa capacité à bien se présenter au public montréalais (ce qui a été d'ailleurs été réussi dans le cas de Losada).

 

Embaucher un coach en espérant qu'il produise un « pattern » différent à Montréal qu'il ne l'a fait ailleurs tient plus du vœu pieux que d'un plan solide.

 

En 2018, le club pariait sur Rémi Garde après un règne de cinq mois à Aston Villa. Il n'est pas allé au bout de son contrat à Montréal et n'a jamais entraîné depuis.

 

Thierry Henry est quant à lui débarqué après trois mois houleux à Monaco. Un an plus tard, les circonstances de son départ en pleine pandémie étaient légitimes et comprises de tous. Reste que je ne me souviens d'aucun joueur qui déplorait les conséquences de son départ hâtif.

 

Le cas de Losada s'inscrit dans cette foulée. Je ne sais pas ce qui a été dit en entrevue pour convaincre le CF Montréal qu'il incarnait la continuité, mais le constat est assez clair. Après une saison complète, on est beaucoup plus aligné sur les critiques qu'on lui faisait à Washington que sur le sillon tracé par Wilfried Nancy en 2022.

 

Carence d'expérience

 

En s'adressant aux médias jeudi après-midi, Olivier Renard a fait bien attention de ne pas tout balancer les insuccès de la saison dans la cour de l'entraîneur. Les joueurs ont évidemment leur part de responsabilité. L'effectif en soit était aussi problématique à certains égards.

 

Après les départs de Kei Kamara, Djordje Mihaliovic et Bjorn Johnsen, l'attaque n'a pas été suffisamment renflouée en qualité ou en expérience. On a plutôt misé sur de jeunes espoirs et un Romell Quioto fragile physiquement.

 

Rudy Camacho a également été monnayé un moment crucial de la saison. Le CF Montréal a d'ailleurs gagné seulement 2 des 11 matchs disputés après son départ. À cela s'ajoute la mise à l'écart de Victor Wanyama depuis la mi-juillet.

 

Lorsqu'on souligne ses dépenses modestes à l'échelle de la MLS, le club nous rappelle rapidement qu'environ 5M$ ont été investis pour ajouter des joueurs à l'effectif en 2023. C'est tout à fait juste. Une somme principalement déboursée pour mettre la main sur de jeunes joueurs prometteurs.

 

S'agit maintenant d'attirer (et garder) les cadres qui permettront à ces jeunes d'atteindre leur plein potentiel.

 

Voilà le principal défi d'entre-saison pour Olivier Renard. Auquel s'ajoute maintenant le recrutement d'un nouvel entraîneur.