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La combinaison Duke-Iankov : travaux en cours

Bryce Duke Bryce Duke - Getty
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MONTRÉAL – Ce sont des questions qui nous intriguaient particulièrement depuis la fin du mercato du CF Montréal. Dans la vision de ses dirigeants, Bryce Duke et Dominic Iankov étaient-ils des éléments interchangeables ou complémentaires? Et dans le dernier cas, à quoi ressemblerait la synergie entre les deux athlètes?

La première réponse s'est retrouvée sur la toute première feuille de match signée par Laurent Courtois. Dans le 0-0 ramené d'Orlando, les deux milieux de terrain ont été appelés à former un tandem créateur sous un attaquant de pointe, en l'occurrence Matías Cóccaro.

La deuxième a pris forme pendant les 67 minutes durant lesquelles les deux joueurs ont partagé le terrain. L'expérience a été tantôt prometteuse, tantôt source de frustrations. Dans un cas comme dans l'autre, les réactions excessives sont déconseillées. La saison est encore trop jeune pour s'emporter devant un bon coup ou se décourager devant quelques bourdes.

La performance de Duke a été particulièrement polarisante. L'Américain a été au cœur du début de rencontre entreprenant des visiteurs, jouant sur ses partenaires avec finesse et précision. Mais après un premier quart d'heure encourageant, la qualité de sa prise de décisions a dépéri et ses jambes ne semblaient plus suivre sa tête, transformant trop souvent des initiatives de ses coéquipiers en déchets techniques.

Sur 83 minutes, Duke a réussi seulement 64% des passes qu'il a tentées (21-en-33), le pire taux de succès chez les titulaires montréalais.

Durant le camp d'entraînement, le natif de l'Arizona a confié avoir passé une portion considérable de son entre-saison dans le gymnase. L'idée était de muscler davantage le bas de son corps afin de pouvoir mieux résister aux assauts de ses rivaux dans une ligue reconnue pour son jeu robuste. Duke, que le site de la MLS répertorie à 146 livres, dit ressentir la différence en ce jeune début de saison et avoir reçu de la rétroaction positive de ses entraîneurs à ce sujet. N'empêche, les chiffres disent qu'il n'a gagné qu'un seul des huit duels dans lesquels il s'est engagé contre Orlando.

L'ensemble de l'œuvre allait bien sûr fournir des munitions à ses détracteurs qui ont encore en tête la dégradation de son rendement après son acquisition l'été dernier.

« C'était le premier match de la saison, il y a eu des erreurs techniques que je dois corriger, a reconnu Duke mercredi, le jour de son 23e anniversaire. Ça va venir à mesure que les matchs s'accumuleront, je vais retrouver mon rythme. Ça s'applique à tout le monde aussi. C'est généralement la réalité pour un premier match. »

Sans être infaillible ou hautement spectaculaire, Iankov s'est avéré plus prévisible, dans le bon sens du terme. Dans ce qui était sa première véritable audition en MLS, il a mis en vitrine la capacité à briser les lignes dont Courtois avait fait l'éloge durant le camp d'entraînement ainsi que l'agilité de ses pieds dans les espaces restreints. C'est aussi à lui qu'est revenue la mission de tirer sur les rares phases de jeu arrêté que s'est mérité le CF Montréal.

Ramené au banc peu après l'heure de jeu, Iankov a complété 16 des 18 passes qu'il a tentées.

« C'est un joueur technique et un super gars à l'extérieur du terrain, ce qui rend ça dix fois plus facile de trouver une chimie avec lui, a dit Duke. On est deux gars qui aiment jouer avec le ballon, qui sont à l'aise dans les petits espaces, on veut créer. Je crois qu'on peut bien se compléter. Je me vois lui servir des passes décisives et vice versa. »

Prophétie ou lubie? Laissons le temps au temps avant de sauter aux conclusions.

Profondeur

La bonne nouvelle, c'est que Courtois semble jouir de la profondeur nécessaire pour envisager d'autres options avec optimisme si son idée originale tarde à donner les résultats escomptés.

À pareille date l'an dernier, Montréal avait titularisé Nathan Saliba derrière Romell Quioto et Sunusi Ibrahim pour son premier match de la saison. Saliba avait connu un camp d'entraînement du tonnerre et son talent était indéniable, mais il était encore trop vert pour un mandat de cette envergure. Les alternatives à la disposition d'Hernán Losada, à l'époque, étaient Sean Rea, Rida Zouhir et Ahmed Hamdi. Mathieu Choinière avait été appelé à dépanner dans ce rôle qui n'est pas naturellement le sien.

Courtois a de meilleurs éléments à sa disposition. Samedi, Kwadwo Opoku lui a donné une trentaine de minutes de qualité en relève à Iankov. Il a été à l'origine d'une chance ratée par Josef Martinez et a lui-même bousillé une occasion platine dans les arrêts de jeu. Avant longtemps, on le verra assurément dans le rond central au coup de sifflet initial.

Une fois qu'il sera bien en jambes, Martinez offrira également à son entraîneur la possibilité de retirer un milieu axial de l'équation pour commencer le match avec deux attaquants.
Notons aussi que Zouhir, après un prêt réussi en deuxième division l'an dernier, et Saliba, qui a terminé sa saison recrue en force, reviennent avec plus de vécu dans leurs crampons.

« Est-ce qu'on a un meilleur groupe [que l'an passé]? Je ne sais pas, on verra cette année, répond Zouhir. Mais peu importe le groupe avec lequel on va sur le terrain, il faut donner de l'émotion aux fans et s'assurer qu'on ramène le score. »

Blessés

Écarté de la formation à Orlando, Saliba avait réintégré le collectif à l'entraînement de mercredi, que l'équipe a déplacé à la dernière minute au Centre Nutrilait en raison de la température clémente.

Trois joueurs indisponibles pour le lancement de la saison ont continué de travailler à l'écart, soit l'attaquant Mason Toye, le milieu de terrain Lassi Lappalainen et le défenseur Joaquín Sosa.

Matías Cóccaro a quitté la séance avec un peu d'avance sur ses coéquipiers après être entré en contact avec le défenseur Grayson Doody.