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Le CF Montréal s'autosabote après un bon départ face au Crew

Dawid Bugaj - rds.ca
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MONTRÉAL – À l'heure de jeu, un scénario presque trop beau pour être vrai. Un CF Montréal en avance grâce à une impressionnante clinique de finition de Luca Petrasso et des assises défensives suffisamment solides, en apparence, pour croire que la victoire qui brillait dans l'horizon n'était pas un mirage.

On n'en ferait pas tout un plat si l'adversaire en face n'avait pas été le Crew de Columbus. Deuxième équipe dans l'Est, sans revers en cinq matchs jusque-là sur les terrains ennemis. Le genre de rival contre lequel, dans sa fragilité actuelle, Montréal part tout de suite avec une prise.

Et comme de fait, ça n'a pas tenu. Une grossière bourde défensive à la 63e minute a permis au Crew de créer l'égalité et forcé le Bleu-Blanc-Noir à se contenter d'un nul de 1-1 mercredi au Stade Saputo.    

Plutôt que de célébrer une deuxième victoire de suite avant d'affronter le Toronto FC en fin de semaine, le Bleu-Blanc-Noir se retrouve à broyer du noir devant une belle occasion ratée.

« Je ne parle habituellement pas de ce que je dis à mes joueurs après un match, mais tout le monde était super, super triste dans le vestiaire, a partagé l'entraîneur Marco Donadel, qui voyait le verre à moitié plein. Pourtant, on a fait match nul contre Columbus, l'une des meilleures équipes de la ligue. Ça veut dire qu'on bâtit quelque chose. Il y a six semaines, tout le monde aurait probablement applaudi le même résultat. »

« Honnêtement on sait que c'est un match qu'on aurait pu gagner, surtout à domicile. Et on sait qu'on se doit de gagner les matchs comme celui-là. Donc ouais, je ne dirais pas qu'on est contents du point, mais on fait avec », a résumé Nathan Saliba, qui a parlé de malchance pour décrire la crampe au cerveau collective qui a gâché la soirée de son équipe.

La séquence se regarde comme un accident de voiture au ralenti. Dawid Bugaj reçoit une passe en retraite de Samuel Piette et tente immédiatement de jouer sur Jalen Neal vers l'intérieur du terrain. Le ballon rate sa cible et roule dangereusement vers l'axe. Jonathan Sirois sprinte hors de sa surface pour sauver les meubles, mais son dégagement est bloqué par l'attaquant Jacen Russell-Rowe, qui conclut sans difficulté.

En révisant ce point tournant, Donadel s'est gardé de jeter le blâme sur Bugaj. Pour lui, le but égalisateur a été le fruit d'une série d'erreurs enracinées dans l'approche trop conservatrice dans laquelle se sont réfugiés ses joueurs en deuxième demie. Malgré de bonnes intentions, l'Impact a encore du travail à faire pour se défaire de ses complexes.

« C'est la mentalité qu'il faut bâtir, on ne doit pas avoir peur de Columbus. Même si on mène 1-0, on veut continuer à faire notre match. Mais on ne peut pas bâtir ça en seulement six semaines. Columbus y travaille depuis trois ans. On doit faire des erreurs pour en tirer les bonnes leçons. »  

Petrasso, la surprise  

Il faut revenir sur le but de Petrasso. À la 29e minute, le défenseur a réveillé un stade qui avait jusque-là peu de raisons de s'exalter au bout d'une séquence qui laisser présager des jours meilleurs pour l'attaque montréalaise.

On a vu Caden Clark prendre une page du livre de Josef Martinez et laisser savamment passer une passe de Fabian Herbers. On a vu une superbe déviation du talon de Prince Owosu. Et on a vu Petrasso finir avec sang-froid, en deux touches, avec une frappe de la gauche autoritaire. Il s'agissait de son premier but en carrière en MLS, à son 50e match dans la ligue.

« C'est un moment spécial, pas de doute là-dessus, a commenté le buteur. J'ai longtemps rêvé de marquer un but comme ça, surtout à la maison, devant nos partisans. C'est une facette de mon jeu que je travaille à développer, attaquer la boîte et trouver les espaces d'où je peux servir des passes décisives et tenter ma chance au but. »

Dans une saison où les moments de réjouissance ont été rares, l'éclosion de Petrasso sort du lot comme une agréable surprise. Avec douze titularisations et déjà plus de 1000 minutes au compteur, il a été le défenseur le plus utilisé par Laurent Courtois et Marco Donadel.

C'est un développement que même lui, après deux saisons peu productives entre Orlando et la troisième division italienne, n'aurait pu imaginer.

« Je ne croyais pas que ça irait si bien. Pour être honnête, c'est un choc », n'a pas caché cet ancien produit du Toronto FC.

« J'ai toujours cru en moi, mais je n'aurais pas imaginé que mon adaptation se passerait aussi bien et que je retrouverais autant le plaisir de jouer. Les dernières années ont été difficiles, je n'ai pas été capable d'être constant sur le terrain. C'est quelque chose que je voulais corriger cette année. Je voulais faire mes preuves au camp d'entraînement et saisir ma chance quand on m'en donnerait une. »

Petrasso fait partie d'une défense qui n'a donné que huit buts en huit matchs sous Donadel. C'est bien. Mais comme on l'a vu mercredi, il y a encore un peu de ménage à faire .