Le changement de rythme a sauvé la mise pour le CF Montréal
Les éléments y étaient pour un bon spectacle cette fin de semaine. Match à domicile, salle comble et affrontement contre la 2e équipe de l'association Est.
Chaque rencontre a sa propre histoire. Le soccer étant un rapport de force avec un adversaire, et un subtil équilibre entre bénéfice et risque
Le Révolution a clairement vu la partie du CF Montréal contre Toronto. L'équipe de la Nouvelle-Angleterre cherchait à limiter les espaces dans son dos avec un bloc médian permettant à sa défense de ne pas se faire prendre de vitesse comme celle de Toronto. Au cours du développement du jeu, l'équipe qui a fait varier sa vitesse en attaquant, étant tantôt plus rapide, tantôt plus lente, a utilisé le principe des changements de rythme. Le CF Montréal est tombé dans le jeu de son adversaire qui n'appliquait pas de pression très haute et le match est devenu lent et prévisible.
Changement de rythme
Le CF Montréal n'a pas un Carles Gil, ce joueur capable de désorienter et de dérouter l'adversaire. Elle compte sur son collectif.
Pour une bonne heure de jeu, le changement de vitesse et les relations tactiques étaient brouillés. On a très peu vu de scénarios de complicités communes et de verticalité comme à Toronto. On a souvent cherché à temporiser lorsqu'il fallait foncer et maintenir le temps d'avance. À la 67e minute, le match a augmenté en intensité. Hernan Losada a fait entrer deux joueurs, Lassi Lappalainen et Sunisi Ibrahim, et le rythme de la rencontre a accéléré. Brault-Guillard, jusque-là discret, prenait ses duels un contre un. Mathieu Choinière, replacé au milieu où il est plus influent, prenait de la vitesse en conduite balle et Lassi attaquait la profondeur dans le dos de la défense.
L'international finlandais a été instrumental dans le changement de rythme des attaques montréalaises. En 23 minutes jouées, on compte sa multiplication des courses avec et sans ballon : 22 ballons touchés, 4 duels au sol, 3 passes clés, dont celle sur le but de Georges Campbell. Les changements de rythme sont des facteurs déterminants dans une rencontre et savoir alterner des phases lentes dans son initiation avec des phases rapides dans la réalisation sont des principes à maintenir pour ne pas tomber dans le panneau d'un adversaire peu joueur.
Le CF Montréal a su accélérer le jeu à temps pour finir vainqueur et être sur une série de trois victoires consécutives en MLS.
La défense
Samedi soir était un 12e match au stade Saputo et un autre blanchissage au compteur. Jonathan Sirois a atteint un sommet du club de 10 jeux blancs; marque établie par Evan Bush lors de la saison 2018.
Le gardien québécois aura plusieurs tentatives d'éclipser ce record avec 9 rencontres encore au calendrier. Autant que le mérite revienne à Sirois lors de certaines rencontres, on peut constater que la défensive a pris du coffre. Après un début de saison catastrophique, 16 buts encaissés en 6 rencontres avec une moyenne 2.7 buts accordés par match, la brigade défensive s'est reprise depuis ce 4-0 contre les mêmes Revs le 8 avril dernier.
Campbell, Waterman, Corbo et Camacho, maintenant échangé, se sont ajustés 19 rencontres plus tard avec 10 blanchissages ajoutés à la fiche du CF et de Sirois.
C'est 18 buts encaissés en 19 rencontres pour 0.95 but accordé. Le stade Saputo est devenu une forteresse, le CFM ayant accordé seulement 5 buts pour une moyenne de 0.4 but par match. L'attaque n'est peut-être pas aussi constante, mais la défense a trouvé sa régularité. Par la force des choses, elle se permet même dernièrement de collaborer à l'offensive, comme en témoigne le but de Georges Campbell qui a fait gagner l'équipe cette fin de semaine.