Le Crew de Columbus, un instrument de mesure parfait pour le CF Montréal
MONTRÉAL – Marco Donadel venait de subir sa première défaite comme entraîneur du CF Montréal. Comme c'est la coutume, après le coup de sifflet final, il s'est dirigé vers le banc de touche adverse pour serrer la pince de son confrère du Crew de Columbus, Wilfried Nancy.
« Je lui ai dit que j'aimerais vraiment affronter son équipe à chaque semaine, a confié Donadel mardi. Pour moi, comme entraîneur, jouer contre un tel adversaire est une belle occasion de s'améliorer, de tenter de trouver des solutions. C'est le genre de match durant lequel j'éprouve du plaisir. Alors je suis content de l'affronter de nouveau, même si c'est probablement la pire confrontation possible pour nous en ce moment. »
Un peu plus d'un mois après ce revers de 2-1 en Ohio, la visite du Crew au Stade Saputo peut être vue comme une occasion de mesurer le progrès réalisé depuis par le CF Montréal.
Si Donadel parle de « la pire confrontation possible », c'est qu'il considère le Crew comme « probablement la meilleure équipe de la ligue ». La réputation des hommes en jaune n'est plus à faire. Columbus n'a perdu qu'un match jusqu'ici cette saison et a récolté au moins un point dans chacune de ses cinq parties sur la route (3-0-2).
Mais le CF Montréal a fait de gros pas vers l'avant depuis son plus récent test contre la grosse cylindrée de Nancy. Dernièrement, il a survécu à la première étape de son parcours en Championnat canadien, a livré une bonne performance contre l'une des bonnes équipes de l'Est et a finalement épinglé une première équipe à son tableau de chasse en MLS.
Délivré par une victoire méritée sur le terrain du New York City FC en fin de semaine, le Bleu-Blanc-Noir n'arrive pas dans un contexte idéal pour continuer sur son élan. Mais le défi plaît à Donadel.
« Notre équipe a évolué. On a changé quelques trucs et on continue de changer des trucs à chaque jour. On travaille sur la relation entre nos joueurs sur le terrain, on ajoute des patrons de jeu, on essaie de comprendre comment mieux faire les choses. C'est un processus qu'on doit suivre. Columbus est une grosse étape dans ce processus. »
« On est bien conscients qu'à cause de notre début de saison difficile, on n'est pas sortis du bois, réalise Joel Waterman. Mais on veut continuer de bâtir. On ne se contentera certainement pas d'une victoire. On ne commencera pas à se féliciter d'avoir gagner un match. On veut continuer à avancer. »
Calendrier chargé
Le CF Montréal est arrivé à ce moment de l'année où les matchs s'enfilent plus vite que les hot-dogs dans l'œsophage de Joey Chestnut. D'ici la fin du mois de mai, il en jouera six en 18 jours. Quatre de ces six parties seront disputées au Stade Saputo. Un voyage à Hamilton, pour la suite du Championnat canadien, et un autre à Miami complètent le portrait.
Une telle séquence mettra évidemment à l'épreuve la profondeur de l'effectif. On savait déjà Hennadii Synchuk et Bryce Duke à l'écart pour plusieurs semaines. Mardi, on a appris que le défenseur George Campbell, écarté de la formation à New York, raterait probablement les deux prochains matchs.
« George veut aller au combat, il veut être sur le terrain avec ses coéquipiers, mais dernièrement on sentait qu'un petit quelque chose le dérangeait, a expliqué Donadel. Ce n'est rien de fou, il continue de s'entraîner légèrement avec nous, mais il n'est pas prêt pour une bataille comme celle de demain. »
La perte de Campbell n'est pas anodine, mais elle a donné à Donadel un exemple duquel il aimerait que ses joueurs s'inspirent, celui de Jalen Neal. Le défenseur américain a connu une préparation difficile ralentie par une blessure persistante. Son retour au jeu a été géré avec prudence, mais sa réponse à sa première titularisation a été convaincante.
« On a besoin de joueurs comme ça qui vont se battre pour tout, qui vont répondre de la bonne façon quand ils seront appelés, a dit Donadel. Ça sera ensuite à moi de faire les bons choix et de gérer le groupe de la bonne façon afin qu'on ait non seulement la meilleure équipe à la première minute, mais aussi les bons joueurs sur le terrain à la dernière minute. »
« Les prochaines semaines ne seront pas faciles, mais on est prêts, promet Waterman. Tout le monde aura sa chance de faire sa part et on aura besoin de l'apport de chacun. On verra où en est la profondeur de l'équipe. »