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Un scénario stimulant se présente au CF Montréal

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MONTRÉAL – Le cliché veut que pour être le meilleur, on doit vaincre le meilleur. Comme c'est parti, personne ne pourra mettre les succès du CF Montréal sur le dos de la chance s'il devait éventuellement soulever la Coupe MLS.

Avec les victoires de l'Union de Philadelphie et du LAFC jeudi soir, la suite du parcours du onze montréalais semble désormais tracée à l'encre rouge. Pour aller au bout de ses ambitions, il devra battre consécutivement les champions en titre de la MLS, la meilleure équipe de l'Association Est en saison régulière et fort possiblement les détenteurs du Supporters' Shield remis à l'équipe reine au classement général.

Intimidant? Pas si on se fie au sourire qui apparaît sur le visage de Djordje Mihailovic lorsqu'on lui présente ce scénario.

« C'est celui que je choisirais si je le pouvais, répond le toujours confiant milieu de terrain. Parce que ça rend l'histoire encore plus captivante. Quoiqu'il faudra s'entendre sur un point : je crois que c'est nous, la meilleure équipe de l'Est. Même s'ils ont fini premier, on sort gagnant contre Philly si on les affronte. »

« Mais pour l'instant, il faut s'occuper de New York », prévient-il.

Dans ce qui pourrait être le dernier match de la saison au Stade Saputo, le CF Montréal affrontera effectivement le New York City FC dimanche après-midi. Les Cityzens se sont qualifiés pour la demi-finale de l'Est grâce à une victoire de 3-0 sur l'Inter Miami lundi dernier.

Il s'agira du troisième match de la saison entre les deux rivaux. En début d'année, Montréal avait subi une raclée de 4-1 au Yankee Stadium, une leçon dont Wilfried Nancy garde étonnamment de bons souvenirs. « On avait eu beaucoup d'occasions, a retenu l'entraîneur. Bien entendu, ils avaient marqué des buts sur des erreurs que l'on avait faites à l'époque, mais j'avais adoré l'état d'esprit. À la mi-temps je m'étais agacé après les joueurs mais après le match, je leur avais dit que c'était ça que je voulais. »
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En juillet, le CFM avait montré un tout autre visage, proposant une performance pratiquement sans faille – « pure », pour reprendre les mots de Nancy – qui s'était soldée par un nul de 0-0.

« Ils avaient été un peu plus défensifs. Est-ce que c'est nous qui leur avions posé des problèmes par rapport à ça ou c'est eux qui l'avaient choisi? Je ne le sais pas, se questionne Nancy. De toute façon, le prochain match sera un match différent et si on passe, Philadelphie sera aussi un match différent. »

La semaine dernière, Orlando s'est présenté au Stade Saputo avec un plan de match conservateur. Du papier sablé, de la contre-attaque et des prières. L'approche des New-Yorkais, plus talentueux et ambitieux, risque d'être fort différente.

« Mentalement, ils risquent de nous faire la vie dure, anticipe Mihailovic. Un peu comme l'avait fait Orlando, mais ils forment aussi une très bonne équipe pour jouer au ballon. Ça sera un match différent, pas de doute. »

Nombrilisme constructif

C'est devenu une phrase populaire dans le vocabulaire de tous les entraîneurs. Quelque chose comme « on ne pense pas trop à ce que fera l'adversaire, on préfère se concentrer sur nous ».

Wilfried Nancy s'abreuve directement à la source de ce concept. Vendredi matin, après avoir dirigé un entraînement d'environ 90 minutes, il a surpris en affirmant qu'il n'avait encore abordé aucun aspect spécifique par rapport au jeu du NYCFC avec ses joueurs et qu'il n'entendait pas le faire avant le jour même du match.

« Je ne dis pas ça pour me la raconter, a-t-il affirmé quand on l'a questionné sur sa philosophie.  Toute notre semaine d'entraînement, elle est en fonction de l'opposition. Mais je n'ai pas nécessairement besoin de parler de l'opposition. Sur les concepts qu'on met en place, je vais passer un peu plus de temps sur certains. Après, le jour du match, je vais montrer des vidéos sur ce qu'ils ont fait par rapport à ce qu'on a mis en place. Des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. Je peux me faire péter! Je ne suis pas en train de dire que c'est bien. Il y a des moments où je vais en parler le premier jour de la semaine, des moments où je n'en parlerai pas du tout. Il y a aussi des moments où ce sont les joueurs qui vont faire leur propre speech le jour du match. »

C'est une façon de voir les choses qui plaît à Mihailovic.

« On se concentre sur notre façon de jouer, pas contre qui on va jouer. Si on peut investir plus d'énergie et d'effort sur ce qu'on veut faire, je pense qu'on augmente nos chances de succès. Le reste, on peut l'apprendre juste en regardant des matchs. Personnellement, je regarde beaucoup de matchs de New York. Pas beaucoup de parler d'eux en plus. »

L'inspiration derrière la cloche  

Le dernier match entre le CF Montréal et NYCFC avait eu lieu deux jours après l'annonce du décès de l'entraîneur-adjoint Jason Di Tullio. Dimanche, sa mère Giulia Garofano sera invitée par les membres du groupe 1642MTL à sonner la cloche dans la section 114.

La présence de Mme Garofano dans les gradins sera une source de motivation supplémentaire pour les joueurs, assure Ismaël Koné.

« Peut-être qu'en dehors vous pensez que c'est juste les coaches ou le staff qui a été atteint, mais en tant que joueurs, on l'aimait Jason. Moi, c'est le premier coach que j'ai eu quand je suis arrivé à Montréal. Ses conseils sont les premiers que j'ai entendus quand je suis arrivé avec le U23. Son décès, c'est quelque chose qui m'a touché. Le fait que sa mère soit sur place, que sa famille soit devant nous pour un moment aussi crucial, ça veut tout dire. Après, nous on sait pourquoi on joue. Pour nos envies personnelles, nos buts personnels, oui, mais faut pas oublier Jason. »