MONTRÉAL – Grosse semaine pour Joel Waterman. Le défenseur du CF Montréal a dépensé beaucoup de calories... et quelques dollars de plus qu’à l’habitude au restaurant.

Waterman a passé les derniers jours avec ses parents, qui avaient traversé le pays pour venir le visiter. « Ils m’avaient entendu parler de ma vie ici sur Facetime, mais là ils ont eu la chance de voir ce qui en était en personne. Ça a été des moments précieux », se réjouissait le natif de la région de Vancouver tard samedi soir.

C’était la première fois que le père de Waterman était réuni avec son fils dans la ville où il fait carrière depuis trois ans et franchement, il n’aurait pu choisir un meilleur moment. Il a assisté à trois matchs en sept jours, son héritier a été titularisé dans chacun d’eux et, comble de bonheur, il l’a vu marquer dans une victoire de 4-3 contre Cincinnati juste avant de repartir.

« C’était magique, a dit Waterman en repensant à son but qui créait l’égalité 1-1 en première demie. C’était un moment mémorable pas seulement pour moi, mais pour eux aussi. Tous les sacrifices qu’ils ont faits, toutes les fois où ils m’ont transporté à mes entraînements, tous les petits détails pour m’aider à me rendre jusqu’ici. Je suis choyé d’avoir pu vivre ça devant eux. »

Waterman est le seul membre de ce qu’il serait pertinent d’appeler le « XI type » de l’entraîneur Wilfried Nancy à avoir gardé la pédale au plancher depuis la défaite contre Real Salt Lake dimanche dernier. Pendant qu’il patrouillait le milieu de la défense en Championnat canadien, les autres ont soit obtenu congé, soit vu leurs minutes considérablement réduites. Et il était de retour à sa place habituelle, samedi, à la droite de Rudy Camacho. Il a eu de la « broue dans le toupet » à quelques occasions, en bon québécois, mais il s’est acquitté de sa tâche de façon plus qu’admirable.

« La semaine a été dure pour moi personnellement, mais j’avais dit que je voulais jouer. Je veux être de toutes les compétitions possibles et au final, je suis content qu’on m’ait laissé dans l’alignement. Je suis aussi content d’avoir été récompensé à la fin. »

Le but de Waterman était son deuxième de la saison, un sommet qu’il partage avec Zachary Brault-Guillard parmi les défenseurs de l’équipe. Selon les données compilées par le site spécialisé WhoScored, il est celui qui a touché le plus souvent au ballon (65) et a complété 92,5% de ses passes, une efficacité à laquelle seuls Victor Wanyama et Lassi Lappalainen ont pu faire de l’ombre.

Le premier joueur de l’histoire de la Première Ligue Canadienne à graduer en MLS a fait des pas de géants depuis que le directeur sportif Olivier Renard l’a déraciné du Cavalry de Calgary pour lui donner sa chance. En moins de trois saisons, il est passé d’option plus ou moins fiable dans la profondeur de la brigade à un partant presque indélogeable dans la charnière à trois défenseurs centraux de Nancy. À cette jonction de la saison propice aux bilans, son rendement doit être considéré comme l’une des belles surprises chez le CF Montréal.

« Je veux être bon dans tous les aspects du jeu, ambitionne le joueur de 26 ans. Ça veut dire marquer des buts et produire des passes décisives, mais aussi m’améliorer défensivement. Je travaille dans le but d’être le joueur le plus complet possible. »

Waterman est si solide qu’on parlait de lui comme d’un candidat à un appel en équipe nationale avant que la formation du sélectionneur John Herdman ne soit dévoilée en vue de la fenêtre de matchs internationaux qui vient de s’ouvrir. Ça ne s’est pas concrétisé, mais le numéro 16 du CF Montréal ne perd pas espoir.

« John et moi avons discuté l’année dernière lors de ma présence à quelques camps d’entraînement. Il voulait que je parvienne à obtenir des minutes de jeu de façon constante... et c’est ce que j’ai fait! J’ai fait tout en mon pouvoir pour essayer de gagner ma place dans cette équipe et je serai prêt si le téléphone finit par sonner. D’ici là, c’est à moi de conserver mon temps de jeu et de bien jouer. C’est tout ce que je peux contrôler. »