Passer au contenu principal

Victor Wanyama a retrouvé le bonheur qu'il avait perdu

Publié
Mise à jour

ORLANDO, Floride – La dernière fois que Victor Wanyama avait pris la parole publiquement dans les couleurs du CF Montréal, son cœur était lourd et son dédain palpable.

C'était la fin d'une longue saison au cours de laquelle sa mésentente avec son entraîneur était devenue aussi difficile à ignorer qu'un nez au milieu du visage. Après la Coupe des Ligues, en juillet, il avait été cloué au banc dans huit des onze matchs de l'équipe.

Au bilan de fin d'année, le vase avait débordé. Son sourire était ironique, ses propos revanchards, ses critiques subtiles comme un dix roues. Pour 2024, ça allait être lui ou le coach, c'était assez évident.

Ceux qui auraient vécu sous une roche depuis ont compris lundi lequel des deux avait été sacrifié. Après le premier entraînement de l'équipe à Orlando, l'imposant Kenyan est apparu devant les médias avec une légèreté qui contrastait avec le ressentiment qui teintait ses paroles et ses gestes quelques mois plus tôt. Il l'a confirmé avec candeur lorsqu'on lui a posé la question : il a retrouvé le plaisir qu'il avait perdu dans son environnement de travail.

« Je recommence à me sentir moi-même, à trouver du bonheur en compagnie de mes coéquipiers, a dit Wanyama. C'est quelque chose qui était difficile la saison dernière, mais maintenant, c'est revenu. Je suis heureux d'être sur le terrain. »

Pendant la première phase du camp d'entraînement de l'équipe en Arizona, le nouvel entraîneur-chef Laurent Courtois s'était dit impressionné par « le professionnalisme et l'humilité » de Wanyama. Lundi, le coach a décrit une situation de jeu pour vanter sa « réaction exemplaire » et sa tendance à chercher des solutions plutôt qu'à trouver des problèmes.  

Comment cette appréciation du vétéran se traduira-t-elle une fois la saison lancée? Il est encore trop tôt pour le dire. Courtois a précisé que malgré sa feuille de route impressionnante et son statut favorable au sein du groupe, Wanyama aura un temps de jeu proportionnel à sa capacité à tirer son épingle du jeu dans la compétition qui se dessine à son poste.  

Celle-ci s'annonce d'ailleurs corsée. Elle oppose deux vétérans bien établis (Wanyama, Piette), le joueur par excellence de la saison dernière (Choinière), un jeune en pleine ascension (Saliba) et un autre qui vient de connaître une solide saison en prêt (Zouhir).

« Je trouve ça super intéressant parce qu'on a beaucoup de profondeur et on a tous des profils différents, remarque Piette, qui ajoute que Bryce Duke a aussi joué dans le rôle de numéro 6 avec l'Inter Miami. Là, il y a une vraie compétition à l'interne. Il y a beaucoup de monde et on a tous des raisons de faire valoir notre temps de jeu. Ça va être à nous de se battre à l'interne. »

De son propre chef, Wanyama s'est dit emballé par cette perspective... tout en ne pouvant s'empêcher de décocher une dernière flèche en direction d'Hernán Losada.

« Au final, ce n'est pas si important qui joue, tant qu'on est impliqués dans quelque chose qui va fonctionner. Quelque chose qui naîtra de l'effort de chaque individu et de nos habiletés respectives plutôt que d'une volonté à simplement botter le ballon vers l'avant et courir pour aller le chercher. Tout ce qui nous apporte de la joie, on va le faire à 100% avec notre cœur et avec notre esprit. »

Martinez sera le bienvenu

Le CF Montréal affichait complet pour le début de son stage floridien sur le terrain numéro 9 de l'imposant complexe ESPN Wide World of Sports. Ariel Lassiter (Costa Rica) et Fernando Alvarez (Colombie) avaient rejoint le groupe après un séjour en équipe nationale. Lassi Lappalainen et Robert Thorkelsson, blessés, ont continué de s'entraîner à l'écart.

Quatre Académiciens ont fait le voyage avec la première équipe. Le groupe est complété par les récents choix au repêchage Grayson Doody et Carson Hodgson. Ce dernier, un milieu de terrain issu de l'Université Western Michigan, vient juste de se greffer au collectif.

L'attaquant Josef Martinez, qui était à Montréal la semaine dernière pour passer des examens médicaux, n'est pas dans l'entourage de l'équipe en Floride. Une annonce officielle du club confirmant les rumeurs de son embauche se fait toujours attendre. Pour cette raison, autant Courtois que Wanyama n'ont pas voulu commenter le dossier.

Wanyama s'est toutefois fait un plaisir de discuter de la séquence vidéo qui a refait surface sur les réseaux sociaux lorsque le nom de Martinez a commencé à être associé au onze montréalais. Les images remontent à la saison 2021, alors que le Vénézuélien portait les couleurs d'Atlanta. Wanyama et lui avaient été impliqués dans une altercation qui leur avait chacun valu un carton rouge.

« Je vais toujours me battre pour mes coéquipiers, peu importe ce qui arrive sur le terrain. Je me rappelle de ce match-là. Je crois qu'il avait fait quelque chose à notre gardien et je voulais simplement protéger mon gardien. C'est vite devenu chaud, mais tu sais, c'est dans le passé maintenant. On a rejoué l'un contre l'autre et tout est cool entre nous maintenant. On en a ri. Il n'y a pas de mauvais sang entre nous deux. »

« Si ça arrive un jour qu'on se retrouve dans la même équipe, a dit Wanyama avec un sourire en coin, je vais me battre pour lui. Personne ne va lui toucher. Personne ne touche à mes coéquipiers. C'est toujours la même philosophie. »