Des interrogations subsistent pour Alphonso Davies et Stephen Eustaquio

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UMM SALAL, Qatar – Les habitués du Centre Nutrilait, où s'entraîne le CF Montréal, savent. Même au beau milieu de la plus chaude journée du mois de juillet, le courant d'air en provenance du fleuve peut faire regretter les plus frileux de ne pas s'être prévu une petite laine.

Le besoin de se couvrir davantage n'a jamais été ressenti samedi à Umm Salal, à une trentaine de minutes au nord de Doha, où l'équipe canadienne a pris possession des installations du club local pour la durée de la Coupe du monde.

Sous un lourd soleil qui se dirigeait vers son zénith, les hommes du sélectionneur John Herdman ont repris l'entraînement en prévision de leur premier match de la compétition le 23 novembre contre la Belgique.

Débarqué au Qatar la veille, Alphonso Davies a foulé le terrain avec ses coéquipiers. Pendant la portion de l'entraînement accessible aux médias, la jeune vedette de la sélection s'est échauffé sur un vélo stationnaire avant de se prêter à de légers exercices avec le ballon. Sa présence a été chaleureusement soulignée par ses coéquipiers avant que ne s'amorce la partie plus tactique de la séance.  

Le milieu de terrain de 22 ans était resté en Allemagne pour y soigner une blessure à une cuisse subie dans un match du Bayern Munich le 5 novembre. Son statut pour le début du tournoi demeure incertain.

« Est-ce qu'il est prêt à jouer? C'est quelque chose qu'on continue d'évaluer, a offert Herdman après la séance. Selon ce que j'ai vu aujourd'hui, il est prêt à se mettre au travail, mais il n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Avec une blessure à l'ischio, c'est toujours le gros enjeu. »

Le Canada s'est bien tiré d'affaire sans sa pépite depuis le début du processus de qualification qui l'a mené au Qatar. Il a gagné cinq des sept matchs que Davies a été forcé de rater durant la phase octogonale, un tournoi à la ronde de 14 parties visant à départager la crème de la CONCACAF. Il a aussi fait match nul contre le Bahreïn et battu le Japon dans des matchs amicaux. Depuis le début de l'année 2021, les Rouges montrent un dossier de 9-4-1 sans « Phonzie ».

Mais Herdman a maintes fois répété que son équipe se retrouve désormais dans un écosystème différent et que la contribution de son dynamique ailier était, plus que jamais auparavant, conditionnelle à ses chances de succès dans le groupe F du Mondial.

« C'est comme rouler les dés, a illustré Herdman. Si on pousse trop vite avec un joueur aussi puissant et explosif, on augmente les risques. On ne veut pas se tromper parce que ça pourrait être un long tournoi pour le Canada et la dernière chose que je souhaite, c'est qu'Alphonso le rate au complet. Ma mission, c'est de m'assurer qu'il jouera à cette Coupe du monde. »

« La Belgique, c'est un autre niveau de compétition. Le Canada n'a pas affronté une équipe aussi forte en dix ans. On aura besoin d'un joueur comme Alphonso, que ce soit dans la formation partante ou sur le banc. Mais il y aura aussi des matchs contre la Croatie et le Maroc qui suivront. Il faut bien gérer tout ça. »

Eustaquio : « pas de garantie »

Indisponible contre le Japon pour des raisons que Herdman a qualifié de « préventives », Stephen Eustaquio était lui aussi en devoir samedi. La guérison du milieu de terrain ontarien est toute aussi cruciale aux espoirs canadiens. Porte-couleur du FC Porto en première division portugaise, Eustaquio aligne les performances de qualité depuis quelques mois.

Il a été titularisé dans six matchs de Ligue des champions, inscrivant des buts dans des sorties consécutives contre Club Brugge et l'Atlético Madrid. Durant la même période, il a marqué deux fois et ajouté quatre passes décisives en huit matchs de championnat.

Herdman a révélé qu'Eustaquio ressentait toujours les effets d'une blessure subie plus tôt cette semaine à l'entraînement. L'équipe médicale et le groupe d'entraîneurs surveillent ses progrès sur une base quotidienne.

« C'est un autre calcul, un algorithme que l'on essaie de déchiffrer présentement. Il faudra voir ce qu'il sera capable de tolérer pendant les trois prochains entraînements pour nous montrer qu'il est prêt à commencer un match. Présentement, il n'y a aucune garantie que Stephen Eustaquio sera partant contre la Belgique », a déclaré Herdman, qui n'a évidemment aucun avantage à dévoiler son jeu à l'approche de cette rencontre.

La disponibilité d'Eustaquio risque d'avoir des conséquences directes sur le sort de l'un des représentants du CF Montréal. Contre le Japon, Samuel Piette et Ismaël Koné se sont relayés pour prendre la relève du numéro 7.

Finalement, Herdman a affirmé que le gardien Milan Borjan avait été touché dans la région de l'abdomen à sa dernière sortie. La prudence est également de mise dans son cas. Le Torontois Dayne St. Claire deviendrait le portier de confiance du Canada dans l'éventualité où l'excentrique vétéran ne pourrait répondre à l'appel.

« C'est la vie d'un coach, a souri Herdman quand on lui a fait remarquer que sa liste de problèmes potentiels commençait à se faire longue. D'un côté c'est un peu gris, mais de l'autre c'est autant d'occasions pour d'autres de briller. »