D’un côté une équipe bourrée de talent avec des joueurs qui évoluent dans les meilleurs clubs de la planète, mais des joueurs qui forment une courtepointe dont le dessin d’ensemble est parfois difficile à voir. De l’autre, une équipe où dix joueurs évoluent dans la même ligue, partageant donc un style semblable, une approche plus unifiée. Le dernier match de huitième de finale proposait donc une affiche originale où il n’y avait pas de gros favori.

Dès l’entame du match, on voit l’envie de la Belgique. Les Diables Rouges sont créatifs, mais les GI résistent! Plusieurs belles occasions, mais il manque quelque chose dans la finition. Ou les défenseurs américains, ou le gardien Howard, parviennent à éloigner la menace à tout coup. Parallèlement à ces belles actions, de bonnes chances aussi pour les Américains, un échange Beasley-Dempsey par exemple qui amènera le premier tir cadré des États-Unis. Puis, à l’autre bout, Beasley qui vient sauver la mise à son gardien en dégageant en catastrophe le centre-tir de Vertonghen qui aurait pu trouver Fellaini seul au deuxième poteau.

Kevin De BruyneEt la mi-temps s’amène, vous le devinez, à 0-0. Mais cette fois, c’est moins surprenant. L’écart est mince entre les deux équipes et le jeu collectif américain arrive bien à faire face aux individualités belges. Alors que dans bien des matchs précédents on avait l’impression que ce n’était qu’une question de temps avant que le match se dénoue en faveur du favori, ici, bien malin qui pourrait en prédire l’issue.

La Belgique commence la deuxième période comme elle avait commencé la première. Elle monte, elle joue, elle combine. Les Diables Rouges se démènent comme si on avait mis de l’eau bénite dans leurs bouteilles et ils portent le danger dans la surface adverse. De Bruyne avec Mertens! Aldelweired et Origi! Vertoghen qui centre et le ballon qui passe devant De Bruyne, Beasley (É.-U.) et Origi! Ce dernier devient d’ailleurs de plus en plus dangereux et Howard doit le garder à l’œil.

Et puisqu’on parle d’Howard… il a multiplié les miracles devant ces joueurs endiablés. De la main, du pied, du poing, il est toujours au bon endroit au bon moment et garde véritablement son équipe dans le match. À la fin du temps réglementaire, la Belgique avait 30 tirs sur le but, dont 10 cadrés… contre 6-3 pour les États-Unis.

Dans les tout derniers instants, Kompany aurait pu régler la chose s’il avait frappé avec plus d’autorité un centre au ras du sol de De Bruyne, très en vue dans ce match, mais il a trouvé encore une fois Howard sur sa route. Et de l’autre côté, c’est Wondolowski, fraîchement rentré et injustement sifflé hors jeu, qui rate sa frappe. 

Prolongation donc. Mais au vu des 14 corners de la Belgique, la balance commence à pencher de son côté. Plus alertes, plus vifs, les Belges font souffrir les Américains.

Et la tendance se maintiendra. À la troisième minute de la prolongation, Lukaku, entré pour Origi, fait un centre difficile sur De Bruyne mais celui-ci réagit bien, sauve le ballon et déjoue Howard! Les Diables Rouges viennent de s’ouvrir les portes du paradis… Et ce Lukaku! Après avoir préparé le premier but, le voilà qui marque le second. Tout ça dans la première prolongation.

Mais la deuxième réserve des surprises. Jurgen Klinsmann y va d’un ultime changement qui ressemble à une tape dans le dos pour un jeune joueur d’avenir. Julian Green, 19 ans, à sa première sélection, premier ballon… premier but! Les espoirs des États-Unis renaissent! Et subitement les Américains sont méconnaissables. Puis deux chances d’égaliser par Wondolowski et Dempsey. Jurgen Klinsmann est au supplice, comme l’équipe belge d’ailleurs. L’entraîneur Marc Wilmots n’en mène pas plus large.

Mais comme pour l’Algérie, ce sera trop peu trop tard. La Belgique l’emporte, justement. Trente-huit tirs au dont vingt-sept cadrés, voilà qui donne une idée de la performance du gardien américain. Ses coéquipiers en ont réussi 13 sur son vis-à-vis, et 9 étaient sur le but. Voilà qui va maintenant niveler les chances pour le match quart de finale samedi, tant l’Argentine que la Belgique auront eu à passer par la prolongation. La fatigue physique ne sera dont pas un facteur… ni une excuse.