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RÉSULTATS

Coupe du monde : rotation sur le trône de la CONCACAF

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Mise à jour

DOHA, Qatar – Si vous tapez « Kings of CONCACAF » dans l'outil de recherche de Google, ce dernier vous proposera une série de questions visant à préciser la nature de votre pensée. La première en haut de la liste va droit au but : « qui sont les rois de la CONCACAF? ». Cliquez.

Le Canada est le roi de la CONCACAF, apprendrez-vous.

Le fait que la réponse trouve sa source dans un vieux communiqué de Canada Soccer est secondaire. Voyez-le comme un rappel de l'immense sentiment d'accomplissement qui s'était propagé au pays en mars dernier. Le Canada ne s'était pas seulement qualifié pour sa première Coupe du monde en 36 ans, il l'avait fait en devançant le Mexique et les États-Unis, deux rivaux qui lui avaient historiquement donné maux de tête et complexes. Il était alors justifié de se bomber le torse.

Hey Google : une mise à jour est aujourd'hui nécessaire.

Les événements des derniers jours n'enlèvent rien à ce que l'équipe canadienne a accompli dans la dernière année ni à son potentiel de croissance dans le nouveau cycle de quatre ans qui s'amorce. Mais ils surlignent le caractère éphémère de ce qui est défini comme le succès. Être reconnu comme la meilleure équipe de sa région ne veut plus dire grand-chose quand une Coupe du monde arrive dans le détour. Ici, le terrain reprend le droit de parole sur le satisfaisant souvenir des confrontations antérieures.   

C'est un fait, les Américains sont les représentants de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et des Caraïbes qui ont fait meilleure figure au Qatar. Ils n'ont accordé aucun but dans le cours du jeu en phases de groupe, ont soutiré un impressionnant match nul à l'Angleterre et ont été les seuls de leur zone géographique à se qualifier pour les huitièmes de finale.

Vrai, leur groupe était plus accessible que ceux dans lesquels avaient été placés le Canada, le Mexique et le Costa Rica. Ils demeurent les seuls à avoir trouvé des solutions où les autres se sont butés à des problèmes.

Nez à nez

Les erreurs et faiblesses qui ont éventuellement causé la perte de l'équipe américaine samedi contre les Pays-Bas soulèvent sinon des similitudes intéressantes entre les enjeux auxquels elle est confrontée et ceux qui préoccupent ses voisins nordiques.

Dans leur défaite de 3-1 contre les Oranges, les États-Unis ont commis des erreurs de marquage évitables semblables à celles dont le Canada s'est avoué coupable contre la Croatie et le Maroc. Dans un camp comme dans l'autre, ces bavures peuvent être mises sur le dos de l'inexpérience. Même si les Américains en étaient à leur troisième participation en quatre tournois à la ronde des 16, ils formaient le deuxième groupe le plus jeune parmi les 32 équipes présentes au Qatar.  

Les deux équipes ont aussi péri par manque d'efficacité dans le dernier tiers, à la différence que si, du côté canadien, le problème a surtout été verbalisé comme un manque de productivité d'un buteur aguerri comme Jonathan David, chez les Américains on s'est plutôt plaint de ne pas pouvoir compter, pour le moment, sur ce genre de profil.

« Les Pays-Bas ont fait preuve d'une qualité offensive qui nous fait défaut, a constaté le sélectionneur Gregg Berhalter. C'est normal, nous sommes jeunes et comptons sur des joueurs en début de carrière. Ils vont un jour atteindre ce niveau, mais présentement, nous n'avons pas de joueur comme Memphis Depay qui marque des buts en Ligue des champions et qui joue à Barcelone. »

Et puisqu'il est question de Berhalter, en voilà un qui en prend pour son rhume. Comme John Herdman, son travail a été durement analysé après l'élimination de son équipe. Mais ici aussi, une nuance : Herdman avait jusque-là été épargné par le fiel des commentateurs. Berhalter en est un habitué depuis son embauche en 2018. De rares voix se sont porté à sa défense après les bons résultats obtenus en phase de groupes, mais les vautours sont réapparus.

À ce tournoi, on lui a reproché son utilisation prudente du jeune milieu offensif de 19 ans Giovanni Reyna et son manque de confiance général envers ses joueurs de banc. La rigidité de son approche tactique, comme ce fut le cas pour Herdman, a aussi été décriée. L'entraîneur néerlandais Louis van Gaal a donné des munitions à ses détracteurs quand il a déclaré que « les États-Unis ne se sont pas ajustés, ne se sont pas adaptés » à son plan de match.

« Difficile à dire, a répondu Berhalter à un journaliste qui lui demandait d'évaluer son travail sur l'ensemble du tournoi. Peut-être qu'un jour on prendra une bière ensemble et que j'aurai l'occasion d'y penser. Mais tout de suite après un match, c'est difficile à dire. »  

Son sort, comme celui de Herdman d'ailleurs, devrait rapidement être connu. S'amorcera ensuite une passionnante phase de relance qui visera l'atteinte d'un rendement optimal dans quatre ans.

Qui, du Canada, des États-Unis ou du Mexique, siègera sur le trône de la CONCACAF lorsque les feux d'artifice signaleront le lancement de la Coupe du monde en 2026?