On a beau en changer l’huile tous les 5000 kilomètres, un moteur de compacte ne permettra jamais de suivre les voitures sport. Les entretiens que le Bleu-blanc-noir tente de faire aux six mois depuis son passage en MLS ne sont plus suffisants. C’est la machine qu’il faut revoir.

 

Structurant

 

Selon Rémi Garde, c’est la structure qui distingue les clubs qui font un recrutement efficace et constant de ceux qui frappent un coup de circuit de temps à autre. Il s’est bien gardé de dire qu’il y a un manque à ce niveau à l’Impact, mais je me permets de m’avancer à sa place. La structure pour identifier les talents potentiels est inexistante.

 

Par moments, on a l’impression que l’opération de recrutement est une version glorifiée d’une publication Facebook : « Gardien recherché pour mercredi prochain à Laval. Si vous connaissez quelqu’un, contactez-moi en privé ! »

 

Les acteurs principaux du recrutement à Montréal n’ont pas chômé pour autant au cours du dernier mois. Tout le monde a trimé dur. Le résultat laisse cependant tout le monde sur son appétit. Encore une fois. L’ardeur au travail et la passion sont des valeurs importantes pour l’Impact et ni l’une ni l’autre n’a fait défaut pendant le mercato. C’est le système qui doit être revu.

 

Pas banal

 

Jeudi matin, Adam Braz affirmait que la qualité du recrutement est généralement proportionnelle au nombre de recruteurs affectés au projet. Plusieurs y ont vu un commentaire bateau d’une grande banalité. J’y vois plutôt un changement du discours d’un club qui, contrairement à ce qu’il croyait, s’aperçoit qu’il n’a pas tous les outils nécessaires pour faire un travail optimal. Même avec Rémi Garde dans la vitrine.

 

Le club a souvent cru pouvoir passer au niveau supérieur en utilisant les mêmes ressources ou stratégies qu’il y a 20 ans. Entendre le directeur technique affirmer qu’une équipe de recrutement plus étoffée serait bienvenue à ses yeux me rassure.

 

Pour l’heure, le club n’a pas un réseau de recrutement. Il a un réseau d’agents et de clubs avec lesquels il a développé de bonnes relations. Ces derniers travaillent cependant pour eux (et leurs poches) avant toute autre chose. En revanche, un réseau de recruteurs travaillerait avec le bien du XI montréalais en tête.

 

Un recruteur en chef qui fait ses devoirs et qui connaît l’Impact, ainsi que la MLS, n’aurait pas suggéré des joueurs comme Deian Boldor, Adrian Arregui, Lucas Ontivero et cie. Il aurait toutefois pu aller voir Samuel Piette bien avant qu’il ne soit de passage au Stade Saputo avec l’équipe nationale ou qu’on le voit au petit écran pendant la Gold Cup 2017.

 

Au sommet

 

Je suis bien conscient que même si Rémi Garde contribuait à installer un excellent système à Montréal, une question subsisterait. La meilleure structure au monde saurait-elle survivre à la volatilité émotive de la maison?

 

Lorsque le président a menacé de vendre Nacho Piatti au mois de mai après lui avoir donné le plus gros contrat de l’histoire du club à la fin 2017, quelle commande aurait eu le réseau de recrutement ?

 

Un club qui veut réduire les dépenses au minimum tout en augmentant les profits (c’est le cas à Montréal) sera à la recherche de jeunes talents auxquels on peut faire prendre de la valeur. Où peut-on leur donner le temps de jeu nécessaire pour atteindre la maturité depuis que la direction a dissout le FC Montréal à la surprise générale? Une décision qui allait d’ailleurs à l’encontre des recommandations faites par les techniciens du club.

 

Trop de décisions sportives sont prises sous le coup de l’émotion par la haute direction. Le cas Jimmy Briand en est le plus récent exemple. L’Impact gagnerait énormément à installer une structure de recrutement digne d’un club professionnel. Il gagnerait ensuite à la laisser travailler.