L’Impact de Montréal entamait, samedi après-midi, une série de trois matchs consécutifs à la maison en MLS. Pour l’occasion, Diego Valeri faisait un retour dans le onze de départ des Timbers de Portland après une longue absence en raison d’une opération au genou. Un retour réussi pour le joueur désigné argentin qui a marqué ce qui s’est avéré le but vainqueur à la 70e minute.

Les Montréalais pensaient bien avoir comblé leur déficit de deux buts huit minutes plus tard, mais l’arbitre en chef, aidé de son adjoint, a refusé le but de McInerney en raison d’une faute commise par ce dernier avant de mettre le ballon au fond des filets. Frank Klopas a souligné l’importance de capitaliser sur cette séquence de matchs à la maison et cette défaite met davantage de pression sur son équipe pour la suite du mois de mai.

Einstein peut-il aider l’Impact

« La folie c’est de toujours faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Albert Einstein ne pensait certainement pas aux phases de jeu arrêté de l’Impact lorsqu’il a prononcé ces paroles, mais elles résument néanmoins bien l’affaire. En excluant les tirs de pénalité, la dernière réalisation des

Montréalais sur jeu arrêté en MLS remonte au mois d’octobre 2013. Karl W. Ouimette marquait alors un but qui s’est avéré crucial dans l’atteinte des séries sous Marco Schällibaum. En 2014…rien ! Avec cinq corners gaspillés et quelques coups francs peu menaçants en tiers offensif, la première mi-temps de samedi a été aussi désolante que la saison dernière.

Les équipes qui ont du succès sur jeu arrêté ont deux principaux ingrédients à leur recette : de la conviction et de la créativité. Alors que le premier dépend largement des individus qui se trouvent dans la surface, le second peut être développé et amélioré sur le terrain d’entraînement. Très rares sont les occasions où l’Impact semble chercher à innover et nous sort un lapin de son chapeau sur coup de pied arrêté. On voit plutôt une succession de joueurs différents servir le même type ballon présentant plus d’espoir que de qualité. Les quelques fois où la qualité de la passe y est, c’est la conviction qui prend congé. Albert serait découragé! Si l’Impact rêve à une place en séries, la situation doit changer.

Le collectif avant tout

Dans ses commentaires d’après-match, Nigel Reo-Coker a pris soin de souligner l’importance de faire passer le collectif d’abord : « Le football est un jeu d’équipe. Il n’y a pas un individu qui arrivera à tout faire seul. » Bien que ses propos ne ciblaient personne en particulier, ils révèlent une frustration face à la présence d’un certain individualisme qui peut jouer contre l’Impact.

En gardant le ballon trop longtemps et en hésitant à faire jouer ses partenaires, Ignacio  Piatti en est un qui a peut-être été son propre ennemi contre Portland. L’Argentin n’est toutefois pas le seul à avoir démontré de l’hésitation en possession. L’équipe dans son ensemble a trop porté le ballon et l’attaque montréalaise en a souffert. Peut-être qu’avec l’arrivée de Dominic « Freaky Fast » Oduro, l’Impact a oublié une règle de base : le ballon voyage plus vite que le joueur.

Lors du parcours de l’équipe en Ligue des Champions, Ignacio Piatti a démontré pourquoi il porte l’étiquette de joueur désigné. Qualités physiques impressionnantes, habiletés techniques admirables, Nacho a tout pour changer un match à lui seul. L’Argentin doit toutefois être prudent, car cette énorme qualité peut tendre vers le défaut si le collectif est écarté de l’équation.

Triple objectif

Le Onze Montréalais se tourne maintenant vers le match-retour de sa demi-finale du Championnat canadien contre le Toronto FC, ce mercredi soir. En plus de viser une place en finale, l’Impact fait face à deux autres défis importants. L’Impact cherchera tout d’abord à tenir le rythme pendant 90 minutes. À l’image de la saison dernière, les secondes mi-temps continuent d’être difficiles à négocier pour l’Impact, particulièrement lorsque le jeu s’ouvre en milieu de terrain.

Klopas voudra aussi voir son équipe gagner en fluidité lorsqu’elle a le ballon. Contre les Timbers, le match s’est joué avec un pied sur le frein et l’autre sur l’accélérateur. Les automatismes n’y étaient pas et les joueurs semblaient sur des longueurs d’onde différentes. La Ligue des Champions est terminée et l’Impact aura beaucoup plus de possession d’ici la fin de la saison.

L’équipe est-elle en mesure de gérer cette nouvelle responsabilité?