MONTRÉAL – Le marathon achève pour les joueurs de l’Impact. Samedi, les Montréalais amorceront une lourde séquence de trois matchs en neuf jours alors qu’ils rendront visite au New York City FC. Il s’agit d’un dernier coup à donner dans une éreintante course vers la qualification souhaitée pour les séries éliminatoires.

L’Impact n’a pas été ménagé depuis le début de la troisième phase de la relance du calendrier de la MLS. Dans une période de 28 jours qui a débuté le 20 septembre, date à laquelle il a amorcé sa résidence temporaire forcée au domicile des Red Bulls de New York, il a disputé huit matchs. Une fois seulement il est arrivé que deux de ces matchs soient séparés par plus de trois jours de repos.

Malgré ces conditions défavorables, le Bleu-blanc-noir apparaît dans de bonnes dispositions pour pousser la machine jusqu’au fil d’arrivée. Mentalement, la victoire du week-end dernier face à l’Inter Miami a semblé injecter une dose d’espoir dans les veines du groupe alors que physiquement, le collectif reprend tranquillement du pic.

Contre Miami, Ballou Tabla et Anthony Jackson-Hamel comptaient de nouveau au nombre des joueurs à la disposition de l’entraîneur. Orji Okwonkwo et Steeven Saba, des éclopés de longue date, ont été aperçus à l’entraînement récemment.

 

« Faut faire attention, a prévenu Thierry Henry. C’est le discours que j’avais tenu avec Ballou, avec Lassi [Lappalainen], avec Orji. Tu les revois, tu veux les utiliser tout de suite à l’entraînement. S’ils sont sur le banc, ça t’incite à les faire jouer. Mais il faut faire attention à l’intégrité des joueurs. Il faut essayer de mettre des kilomètres dans leurs jambes pour voir s’ils peuvent nous aider. Mais oui, c’est toujours mieux de voir du monde à l’entraînement que personne. »

Les performances récentes de certains joueurs appelés en renfort sont aussi encourageantes. Amar Sejdic, avec ses deux buts en quatre matchs, s’avère être une agréable surprise au milieu de terrain en l’absence d’Emanuel Maciel. Contre Miami, Joel Waterman s’est bien tiré d’affaire en défense centrale en l’absence de Luis Binks.

Mais le joker dans le jeu de Henry pourrait être l’un des joueurs phares de son effectif. Complètement éteint pendant les premières pages du calendrier, Bojan Krkic joue depuis un mois comme le catalyseur qui était attendu lors de son arrivée à Montréal à l’été 2019. Blindé d’une confiance renouvelée, le Catalan a doté l’animation offensive d’une dimension qu’on n’espérait plus. Il a marqué trois buts à ses cinq derniers matchs et a servi la passe décisive qui a mené au but gagnant de Maxi Urruti contre Miami. Sa performance dans ce match lui a valu le titre de joueur de la semaine dans la MLS.

« Soyons honnête, lorsqu’il joue comme il le fait en ce moment, on est une autre équipe, s’est réjoui Henry vendredi. Beaucoup de gens se posaient des questions à son sujet. Il est en train d’y répondre. »

Prendre des points « le plus tôt possible »

Reste à voir si Henry, qui a parcimonieusement distribué les minutes parmi ses hommes de banc cette saison, utilisera à bon escient cette profondeur dont il pourrait bénéficier. Après son match à New York, l’Impact traversera le pays pour rendre visite au club d’expansion de Nashville mardi. Il reviendra ensuite sur la côte est pour recevoir l’Orlando City SC dimanche.

Sa saison régulière se terminera finalement une semaine plus tard à Washington.

« On s’est déjà retrouvé dans cette situation. Des séries de cinq matchs, des séries de six matchs, partir à l’ouest, revenir à l’est, a répondu l’entraîneur quand on lui a demandé s’il entendait prioriser l’un ou l’autre de ces rendez-vous. Alors je ne pense pas à ça, je ne pense pas à mardi. Je pense à prendre les points. C’est légitime de poser cette question, mais on veut prendre des points le plus tôt possible. »

New York, donc. Le NYCFC occupe le sixième rang du classement de l’Association Est, quatre points devant l’Impact. Il n’a pas gagné à ses trois derniers matchs.

Blessé à un genou pendant un mois, le milieu de terrain Maxi Moralez est entré dans le match comme remplaçant dimanche dernier contre Columbus. L’Impact pourrait donc avoir dans les pattes le joueur désigné argentin, auteur de 45 passes décisives à ses trois premières saisons en MLS.

L’Impact n’a signé qu’une victoire dans son histoire au Yankee Stadium. Elle remonte au 1er août 2015, la première saison de ses rivaux new-yorkais en MLS. La surface aménagée sur un terrain de baseball est le cauchemar de tous les puristes, l’une des plus petites du circuit Garber, et la qualité du jeu peut en être affectée.

Cette réalité n’affectera toutefois ni la préparation, ni les attentes de Thierry Henry.

« J’ai joué au Camp Nou, un grand terrain, j’ai joué à Highbury, un petit terrain. Ça n’a jamais empêché une équipe de construire ou de presser, grand terrain ou petit terrain. Personnellement, je ne vois aucun avantage et aucun désavantage. Pour moi ça ne fait ni chaud, ni froid. »