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RÉSULTATS

Pas beaucoup de prétendants pour racheter le Stade de France

Stade de France - PC
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Mise à jour

Qui pour acheter ou exploiter le Stade de France à partir de mi-2025? Depuis le lancement de la procédure, seuls les propriétaires qataris du PSG se sont officiellement manifestés en vue de racheter ce stade, propriété de l'État.

Les candidats intéressés avaient jusqu'à jeudi midi pour répondre à une première offre.

L'État a lancé deux procédures en parallèle: l'une porte sur la cession de ce stade de 80.000 places, l'autre sur le renouvellement de la concession accordée en 1995 au consortium Vinci-Bouygues (respectivement 2/3 et 1/3), les deux groupes de BTP qui ont construit le stade pour la Coupe du monde de 1998. Quatre candidats maximum par procédure sont admis.

Les candidats sérieux se feront remettre un « dossier de consultation » détaillé et devront remettre une offre étoffée à l'automne.

Seul à s'être manifesté à ce jour, sur fond de conflit ouvert avec la mairie de Paris sur la vente du Parc des Princes, le propriétaire du PSG, le fonds qatari QSI (Qatar Sports Investments) a bien déposé son offre jeudi, même si son option numéro un est de rester au Parc, a-t-on appris auprès d'une source interne du club.

Interrogé sur la possibilité que cette enceinte emblématique du sport français (les Bleus du foot y ont décroché la première Coupe du monde de leur histoire) passe sous pavillon étranger, la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra, ne l'a pas exclu.

S'il « devait y en avoir un qui réponde aux conditions protectrices - qui, dans le cadre d'une cession, seraient de toute façon fixées par la loi -, ou si cet investisseur étranger devait participer à un groupement d'opérateurs, il n'y a pas de raison de l'écarter a priori et par principe », a-t-elle dit au Sénat. Si le Stade devait être vendu, une loi serait en effet nécessaire pour encadrer la cession.

Consortium Bouygues-Vinci attendu

De son côté, le consortium Vinci-Bouygues, interrogé par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaire sur la procédure en cours. Plusieurs sources considèrent qu'il serait assez logique qu'il candidate. Un porte-parole de Bouygues, interrogé par l'AFP jeudi, a indiqué que le groupe était « en phase de réflexion avec Vinci, de façon générale, sur la manière dont il va aborder le dossier du stade de France ».

L'État n'a pas prévu pour l'instant d'en dire plus sur l'identité des prétendants éventuels.

Citées pour leur part dans la presse française comme étant intéressées, la Fédération internationale de football (Fifa) a démenti et l'UEFA n'a pas fait de commentaire.

Selon une source proche du dossier, le Stade de France vaudrait « entre 400 et 600 millions d'euros ».

L'État n'a donné aucune indication de prix, mais le stade est évalué à 647 millions (valeur brute) au titre des immobilisations corporelles dans les comptes de l'État 2021. D'après le consortium, son exploitation génère depuis 2013, un résultat "à l'équilibre ou légèrement bénéficiaire".

Depuis la signature à la va-vite du contrat initial de concession, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1995, ce stade a coûté cher à l'État (compensation financière de l'absence de club résident, travaux du RER B, etc.). La Cour des comptes a calculé en 2018 que l'enceinte et les infrastructures associées ont représenté au total quelque 778 millions de dépenses publiques. D'où le projet de cession.

Travaux à faire

Le candidat qui l'emportera devra réaliser un important programme de travaux car le stade a besoin d'un coup de neuf. Il a seulement été « ripoliné » en vue des Jeux olympiques de Paris-2024, avec notamment des interventions sur le système d'éclairage. La préparation des Jeux va d'ailleurs rendre le Stade impraticable à compter de décembre 2023 (les matches à domicile du XV de France du prochain Tournoi des six nations seront délocalisés) et le montant de l'indemnisation est âprement discuté, selon des sources concordantes.

Si le PSG devenait le propriétaire du Stade de France, il aurait pour projet d'« abaisser et rapprocher les gradins » du terrain, ramenant sa capacité de 80 000 à 70 000 places, selon une source interne au club. Des travaux sur le toit seraient également au programme.

L'État souhaite que le Stade puisse, comme aujourd'hui, accueillir concerts et matches de football et de rugby. Son nouveau propriétaire (ou concessionnaire) devra aussi assumer la charge d'infrastructures annexes comme « la surveillance et l'entretien » de la passerelle construite au-dessus de l'A1 pour relier le stade au Centre aquatique olympique (CAO).

Les fédérations de football et de rugby, qui jugent que les contrats les liant au consortium leur sont défavorables, semblent pour l'instant rester sur le banc de touche. Elles pourraient s'associer à un projet dans un deuxième temps.

Dans un rapport dédié aux JO publié en janvier, la Cour des comptes s'était émue que l'État n'ait pas lancé la procédure plus tôt. Devant l'hypothèse d'un appel d'offres au printemps, elle estimait que "ce calendrier est le plus défavorable pour l'État qui, comme en 1995, va se retrouver sous la pression tant des candidats que des fédérations sportives".

Le nouveau propriétaire ou concessionnaire ne sera vraisemblablement pas connu avant 2025.