La ministre déléguée à l'Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, dit que le gouvernement québécois prend « très au sérieux » les enjeux liés à la violence, au harcèlement et à l'intimidation dans le sport.

Mme Charest a formulé dimanche ces commentaires à la suite de la diffusion d'un reportage conjoint de Radio-Canada/CBC selon lequel 340 entraîneurs du sport amateur ont été accusés d'un délit sexuel au cours des vingt dernières années au Canada. Selon la société d'État, « 222 de ces accusations ont donné lieu à des condamnations pour des gestes envers 603 victimes mineures ».

« En tant que ministre, ma priorité sera toujours que les athlètes puissent pratiquer leur sport dans un environnement sain et sécuritaire. Le Québec est un leader au Canada en ce qui a trait aux moyens mis en place pour assurer leur sécurité. Nous pouvons toujours faire plus. À ce titre, nous poursuivons nos efforts avec nos partenaires, et tout le milieu sportif partage nos préoccupations. Il faut saluer les efforts passés et futurs qui nous permettront de bâtir un environnement sportif toujours plus accessible et sécuritaire », a-t-elle déclaré par voie de communiqué.

Radio-Canada indique que « les 340 accusations vont de l'agression sexuelle à l'exploitation sexuelle en passant par le leurre d'enfants et la fabrication ou la possession de matériel pornographique juvénile ».

Les faits reprochés ne touchent pas moins de 36 sports différents, ajoute le diffuseur. Le hockey occupe le premier rang de ce classement peu enviable, suivi par le soccer.

Le reportage indique aussi que l'Ontario et le Québec, les deux provinces les plus populeuses, sont celles où le plus grand nombre de condamnations a été recensé.

Mme Charest a invité les athlètes ayant « le sentiment que leur sécurité et leur intégrité sont compromises, à en parler, à chercher de l'aide et à dénoncer tout comportement inapproprié ».

Elle a aussi rappelé que le gouvernement québécois avait mis en place en 2017 le Programme de reconnaissance des fédérations sportives québécoises qui exige la mise en place d'une politique de vérification des antécédents judiciaires, s'appliquant à tous les administrateurs et administratrices, au personnel et aux personnes qui, comme les bénévoles, agissent en leur nom.

Rencontre

La présidente du Comité olympique canadien, Tricia Smith, et le président du Comité paralympique canadien, Marc-André Fabien, ont indiqué, dans un communiqué commun, qu'ils comptaient rencontrer la semaine rencontre le ministre des Sports Kirsty Duncan à l'occasion des Jeux du Canada qui se dérouleront à Red Deer, en Alberta.

Selon eux, une partie des discussions porteront « sur une meilleure harmonisation des mécanismes et des mesures visant à traiter le harcèlement, l'abus et la discrimination dans les domaines de sensibilisation, de prévention, de signalement, de gestion et de suivi ».

« L'objectif est d'assurer une compréhension commune parmi les intervenants et d'appuyer l'environnement le plus sécuritaire possible pour tous les participants, des clubs jusqu'à Équipe Canada », ont déclaré Mme Smith et M. Fabien.