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« J'avais souvent visualisé ce moment » - Alexis Galarneau

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Il y a de ces sourires qui ne mentent pas, et celui qu'affichait Alexis Galarneau au moment de s'installer au podium mardi après-midi en disait long sur l'intensité des émotions qu'il venait de vivre.

 

Jouant à 23 ans son tout premier match sur le circuit ATP, le Québécois a savouré chacun des instants de sa présence sur le court central de l'Omnium Banque Nationale, le tournoi auquel il a si souvent assisté en tant que partisan.

 

Nullement décontenancé d'effectuer ses débuts en Masters 1000 face à un ancien no 3 mondial – bref, un contexte qui peut aisément devenir intimidant – Galarneau a joué sans complexe et livré à Grigor Dimitrov, malgré sa défaite en deux manches, une bataille qui a tenu tout le monde en haleine.

 

« Ça faisait longtemps que j'avais visualisé ce moment, et je peux dire que l'expérience était mieux que dans mes rêves. (...) Oui, c'était spécial car c'était mon nom, et il y avait ma famille que je voyais au loin. Mais en même temps, j'étais prêt pour ce moment-là », a-t-il assuré quelques instants après qu'il eut quitté le terrain sous des applaudissements nourris.  

 

Après une brève interruption suivant une averse – voilà d'ailleurs un refrain familier en ce début de compétition au Stade IGA –, Galarneau a captivé la foule montréalaise en échangeant coup pour coup avec son rival, au point de se donner une priorité de 5-2 lors du deuxième set.   

 

Lorsque le 237e joueur mondial a mis fin à un échange particulièrement costaud avec un point d'exclamation en déclenchant en revers le long de la ligne, le central déjà bien embarqué dans le match et rempli aux deux tiers de sa capacité a explosé de joie. 

 

Le niveau de décibels allait demeurer très élevé pour le reste de l'affrontement, alors que Galarneau se plaisait à inviter la foule à l'encourager après un point gagné.

 

Au-delà des frissons que lui ont procuré cette journée mémorable, le diplômé de l'Université North Carolina voit facilement en quoi ce laissez-passer au tableau principal pourrait avoir une incidence sur la suite de sa carrière.

 

« Une journée comme aujourd'hui, ça va me faire beaucoup progresser aux points de vue mental et tennistique. (...) Ça me permet de constater que c'est l'expérience qui a été l'un des facteurs déterminants. Dimitrov a bien géré les moments importants, entre autres quand je menais 5-3 au deuxième. J'ai beaucoup à apprendre de lui. Mais au plan strictement de mon jeu, ce genre de performance me prouve que j'ai ma place. »

 

Et quels sont, concrètement, ces éléments d'expérience qu'il souhaite incorporer à son bagage?

 

« Je crois que ça se reflète dans mes décisions tactiques, ma gestion de match et des moments, par exemple le temps à utiliser entre deux points au service. C'est ce genre de détails-là qui mis ensemble font une différence.

 

En jouant des matchs comme aujourd'hui, ça va me faire grandir énormément. De croire en moi, de croire en mon travail. C'est aussi motivant de continuer à travailler avec mon équipe lorsqu'on vit une telle semaine », a-t-il poursuivi.

 

Largement sollicité par les médias au cours des derniers jours, celui qui avait atteint la finale du Challenger de Winnipeg il y a dix jours a été en mesure de bloquer, dans la mesure du possible, les distractions.

 

« C'est vrai que c'était énormément de demandes médiatiques, plus que ce à quoi je m'attendais. C'était super comme expérience, et on a bien géré ça avec ma mère. C'est un autre aspect envers lequel je suis fier de ce qu'on a accompli, mon équipe et moi. »

 

À noter que malgré la bourse de 23 690 $ versée à Galarneau pour sa participation au 1er tour, le Québécois n'ajoutera pas de points à sa récolte au classement mondial.

 

Shapovalov sur le court pendant 3 minutes

 

Si le sourire radieux d'Alexis Galarneau illuminait la pièce malgré la défaite, c'était tout le contraire pour son compatriote Denis Shapovalov, qui reprenait son choc face à l'Australien Alex de Minaur amorcé lundi soir avec un retard d'une manche.

 

Figés à 3-3 au bris d'égalité de la seconde manche au moment du déluge, le Canadien et son adversaire n'auront finalement passé que trois minutes supplémentaires sur le court, alors que de Minaur s'est empressé d'empocher les quatre petits points manquants à sa victoire.

 

Vaincu pour la 9e fois à ses dix dernières sorties, le gaucher de 22 ans n'était visiblement pas d'humeur à s'étaler sur sa prestation durant sa rencontre avec les médias.

 

Questionné à savoir s'il existait une façon de se préparer pour la suite d'un match qui pourrait potentiellement ne durer que quelques minutes – le scénario qui s'est concrétisé – Shapovalov a été avare de mots.

 

« Non, pas vraiment. C'était très difficile », a-t-il laissé tomber.

 

« Je crois avoir fait de belles choses (lundi), a-t-il éventuellement affirmé. J'avais l'impression de commencer à prendre du rythme dans le match. Je dictais plusieurs échanges. C'était du tennis de grande qualité de part et d'autre. C'est le point positif que j'arrive à en retirer. »

 

Après ce nouvel impair dans un environnement qui lui avait pourtant été favorable en début de carrière, « Shapo » s'est rendu à l'évidence, dans un moment de lucidité. Fondamentalement, son style hyper agressif peut autant s'avérer payant que lui nuire, et présentement, disons qu'il ne passe pas souvent à la caisse.

 

« Je dois devenir constant dans mes forces. Évidemment, je prends des risques. C'est un peu ‘ça passe ou ça casse' avec moi. Il me faut plus de régularité. Certaines portions du calendrier, j'y arrive, et d'autres fois elle disparaît. C'est à moi d'être plus solide et de continuer de croire en ce que je fais », a-t-il conclu. 

 

Un Pospisil plutôt résigné

 

En début de programme mardi, Vasek Pospisil a été incapable de reproduire la formule magique lui ayant permis de connaître du succès par le passé en sol montréalais.

 

Battu plutôt sèchement, 6-4, 6-4 par l'Américain Tommy Paul, le bénéficiaire de l'un des quatre laissez-passer au tableau principal a manqué de régularité dans l'échange, notamment en raison du manque évident de répétitions ces dernières semaines.

 

« Ce n'était pas l'un de mes meilleurs matchs, ça c'est certain. J'ai eu mes moments, mais la constance n'y était pas. Tommy a été bon, mais sans rien vouloir lui enlever, il n'a rien fait d'exceptionnel qui m'aurait empêché de lui tenir tête, si seulement je m'étais présenté aujourd'hui », a résumé Pospisil.


Coupable d'avoir échappé son jeu au service à l'entame des deux manches, le Canadien a connu des difficultés à élever son niveau de jeu à la hauteur du 34e joueur mondial, après avoir joué exclusivement des tournois du circuit Challenger depuis son retour à action d'une trêve de près de trois mois, à la mi-juin.

 

Le temps de guérir de divers pépins physiques, il s'est retrouvé à l'extérieur du top-100 au classement ATP. Puis, la semaine dernière, des crampes à la main par une journée chaude à Winnipeg à son tout premier match, l'ont privé de répétitions qui auraient pu lui être d'une grande utilité.

 

« Je suis encore à la recherche de rythme, de confiance et de timing, a-t-il convenu. Je savais que ça allait être difficile car ce n'était pas facile sur les terrains d'entraînement. J'ai essayé de rester calme et de lui prendre le momentum. (...) Je sais que les prochaines semaines seront aussi difficiles, mais je m'entraîne très fort. »

 

Reste qu'on a senti que le vétéran était résigné à aiguiser sa patience avant d'obtenir des résultats plus probants.

 

« Je dirais que je suis plutôt dans un état d'acceptation. Aussi un peu triste, c'est sûr, mais c'est comme ça. »

 

Pospisil se tourne maintenant vers sa participation au tournoi en double, en compagnie d'un partenaire de grand talent, le jeune Italien Jannik Sinner.

 

Il fera ensuite le périple vers sa province d'adoption à l'occasion du Challenger de Vancouver, disputé à compter de lundi prochain.

 

Puis à la fin août, on le retrouvera dans un environnement qui lui est peu familier, soit le tableau des qualifications de l'US Open.

 

« Une première fois pour moi en 11 ans je pense », a-t-il fait remarquer en souriant, signe qu'il a fait la paix avec sa nouvelle réalité, alors qu'il joue sa 15e saison comme professionnel.