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RÉSULTATS

Mirra Andreeva, éclosion fulgurante

Mirra Andreeva Mirra Andreeva - Getty
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PARIS, France - L'ado russe Mirra Andreeva, qui va défier au troisième tour la no 6 mondiale et finaliste sortante Coco Gauff, une autre habituée des records de précocité, est d'ores et déjà assurée de devenir la plus jeune joueuse du top-100 à l'issue de Roland-Garros, à seize ans.

Comme beaucoup à son âge, Andreeva, visage juvénile et longues boucles blondes, avoue parfois « préférer regarder des séries TV plutôt que » de faire ses devoirs, surtout en chimie où elle « ne comprend rien ».

Comme peu à son âge en revanche, voilà la Sibérienne installée depuis début 2022 à Cannes, où elle s'entraîne sous la direction de Jean-René Lisnard et Jean-Christophe Faurel, aux côtés de sa soeur aînée Erika (147e à 18 ans), aux portes des huitièmes de finale dès son premier tournoi du Grand Chelem.

Et elle rêve beaucoup, beaucoup plus grand. « Djokovic a 22 ou 23 Grand Chelem (22 depuis les Internationaux d'Australie 2023, ndlr), donc je veux aller jusqu'à 25, si c'est possible », ose-t-elle avec l'insouciance de ses seize ans.

Encore non classée il y a quatorze mois, finaliste du tournoi juniors des Internationaux d'Australie en janvier, et à coup sûr dans le top-100 après la quinzaine parisenne, Andreeva, venue au tennis à six ans en suivant les pas de sa soeur, avance à pas de géante.

« Ne pas devenir une diva »

L'édition 2023 de Roland-Garros n'est que son troisième tournoi sur le circuit principal, son premier en Grand Chelem. Si sa première expérience à Monastir (Tunisie) en octobre 2022 avait tourné court, à Madrid fin avril, elle s'est hissée jusqu'en huitièmes de finale en faisant tomber successivement une joueuse du top-50 (Fernandez), puis deux du top-20 (Haddad Maia et Linette).

Porte d'Auteuil, elle a traversé en trombe les trois tours de qualifications et, avant son troisième tour contre Gauff, n'a toujours pas perdu le moindre set. S'attendait-elle à performer aussi bien?

« Je ne peux pas dire que je ne m'y attendais pas. Je me suis battue pour ça », répond-elle très calmement.

Pour expliquer ses brillants débuts, « je me suis beaucoup améliorée sur le plan mental, je suis plus mature », compare Andreeva par rapport à un an plus tôt, quand elle s'était arrêtée en quarts de finale du tournoi juniors à Roland-Garros. 

Interrogée sur les dangers qui guettent avec une réussite si précoce, il faudra veiller « peut-être, comme dit mon entraîneur, à ne pas devenir une diva, à rester humble », affirme-t-elle.

« Même si je ne dirais pas que j'ai beaucoup de succès pour le moment, je n'ai gagné aucun tournoi, je vais jouer le troisième tour de Roland-Garros mais je n'ai pas fait quelque chose d'incroyable, pas encore », ajoute-t-elle.

À Cannes plutôt que chez Nadal

Quand les soeurs Andreeva, qui ont d'abord quitté leur Sibérie natale pour Sotchi, sur les bords de la mer Noire, pour y trouver de meilleures conditions d'entraînement, ont opté pour la Côte d'Azur, elles avaient le choix avec l'académie majorquine de Rafael Nadal.

Invitée à décrire leur jeu respectif, Mirra Andreeva compare le sien à celui d'Ons Jabeur, fameux pour ses variations et sa créativité, et celui de sa soeur à celui d'Iga Swiatek, la no 1 mondiale.

Ses premiers souvenirs de Roland-Garros sont télévisuels. « Je regardais Roger (Federer), Rafa (Nadal) » et Djokovic. « C'était un rêve de jouer ici », raconte-t-elle.

« Roger a toujours été mon idole. Mais après Roland-Garros 2022, quand Rafa a gagné (pour la 14e fois, ndlr), je ne sais pas pourquoi, dans ma tête, les choses ont changé. Maintenant Roger et Rafa sont tous les deux à la première place. Mais je ne veux pas offenser Novak (Djokovic), alors disons que les trois sont à la première place », sourit la jeune Russe.

Au-delà du Big 3, Andreeva a un faible pour Andy Murray. « Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit sympa en dehors des courts, ouvert aux autres, parce qu'il a toujours l'air tellement concentré et à fond. Je lui ai envoyé un message après sa victoire en Challenger (à Aix-en-Provence en mai, ndlr). Il m'a répondu et m'a souhaité bonne chance pour Roland-Garros. C'est peut-être pour ça que je joue aussi bien... »